D Osiris au Bantou théologien
179 pages
Français

D'Osiris au Bantou théologien , livre ebook

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179 pages
Français

Description

Ce livre n'est pas une simple histoire de la théologie africaine. Il représente un effort, à travers l'histoire, d'en penser le destin. Au coeur de la théologie africaine, de Placide Tempels à Bénézet Bujo, en passant par Kä Mana ou Englebert Mveng, on retrouve la quête d'Isis au service de ce qu'elle nomme une théologie de l'abondance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 janvier 2020
Nombre de lectures 5
EAN13 9782140139406
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

destin îguré dans la quête d’Isis dont certains théologiens reprennent
dans l’acide, pour oublier à jamais leur mémoire. En tant que tel, il îgure une forme africaine de l’écriture de soi, telle qu’elle se perçoit
série d’histoires au sortir desquelles des frères demandent compte à d’autres, d’une abjection lugubre fourvoyant, plus que la fraternité,
Mais telle n’est que la moitié de l’histoire. Car, il y a Isis, ensuite, qui décide de ne pas laisser cette histoire mourir, va chercher partout
de cette histoire, a, en quelque sorte, repris, de Placide Tempels
quête d’Isis au service de ce qu’elle nomme une théologie de la vie
Chez le Bantou théologien, il n’est bien sûr plus question d’Osiris et d’Isis, mais du Christ mort et ressuscité qui vient promettre non
Et : est-ce pensable ? Et : pensé ? Voilà : autant de questions qui
Ce livre se lit comme le terreau critique d’où émergent ces questions et laissera au lecteur un goût, une envie d’aller plus loin.
Afrique
Les enjeux politiques de l’Église en
Léonard Amossou Katchekpele
D’Osiris au Bantou théologien
Théologie africaine et vie en abondance, une généalogie historique et critique
Eglises d’Afrique
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-19075-4 EAN : 9782343190754
DʼOSIRIS AUBANTOU THÉOLOGIEN
Églises d’Afrique Collection dirigée par Denis Pryen Depuis plus de deux millénaires, le phénomène chrétien s’est inscrit profondément dans la réalité socio-culturelle, économique et politique de l’Occident, au point d’en être le fil d’Ariane pour qui veut comprendre réellement les fondements de la civilisation judéo-chrétienne. Grâce aux mouvements d’explorations scientifiques, suivis d’expansions coloniales et missionnaires, le christianisme, porté par plusieurs générations d’hommes et de femmes, s’est répandu, entre autres contrées et à différentes époques, en Afrique. D’où la naissance de plusieurs communautés ecclésiales qui ont beaucoup contribué, grâce à leurs œuvres socio-éducatives et hospitalières, à l’avènement de plusieurs cadres, hommes et femmes de valeur. Quel est aujourd’hui, dans les domaines économiques, politiques et culturels, le rôle de l’Église en Afrique ? Face aux défis de la mondialisation, en quoi les Églises d’Afrique participeraient-elles d’une dynamique qui leur serait propre ? Autant de questions et de problématiques que la collection « Églises d’Afrique » entend étudier. Dernières parutions Olivier NKULU KABAMBA,Pour un catholicisme africain assumé : remplacer le vœu de pauvreté par le vœu de charité. La solidarité fait du bien là où la pauvreté fait mal aux Africains, 2019. Thibault Sylver KO-BATOKA,Annoncer l'Évangile pour la paix en Centrafrique. Écrits et Interventions publiques du Cardinal Dieudonné Nzapalainga, 2019.Jean Isidore NKONDOG,: une affaireLe Christianisme africaine ?, L’intervention de la théologie et du Christianisme en contexte néocolonial, 2019. Justin-Sylvestre KETTE,La subsistance du clergé séculier en Centrafrique,2019. Séraphin HANDRINIAINA,Homosexualité à Madagascar, En parler à l’Église ?, 2019.
Léonard Amossou KATCHEKPELE
DʼOSIRIS AUBANTOUTHÉOLOGIENThéologie africaine et vieen abondance, une généalogie historique et critique
Du même auteur
Les enjeux politiques de l’Église en Afrique. Contribution à une théologie dupolitique, Paris, Cerf, 2016.
Dieu est assez grand pourse défendre tout seul. L’Apologie du témoin, Namur-Paris, Lessius, 2018.
Couverture : Chemin de croix, station 13 –Pietà, peinture de E. Mveng dans la chapelle du Hekima College, Nairobi, qui en a autorisé la reproduction. Crédits photo : millhillmissionaries.flickr
nigra sum… …tempus putationis adveniat !
À Nengap’, la Bantoue aux yeux bleus, à la peau ébénée de soleil, trempée de Nil, pour ce sourire qui toujours fuit, pour ces histoires à recommencer.
AVANT-PROPOS
La tradition, ici, se trouve doublement justifiée. Celle, bien sûr, qui veut quʼun auteur, invitant ses lecteurs à lʼaventure d'ʼun nouveau livre, sʼexcuse, toujours et par avance, de la prétention dʼavoir des choses à leur dire. Doublement, parce que les pages ici publiées ayant été rassemblées depuis bientôt une dizaine dʼannées, il faut dire, en plus, lʼopportunité de les sortir des tiroirs.
Ayant entrepris, il y a quelques mois, de les réécrire, lʼon sʼest rendu compte, peu à peu, que la réécriture devenait un projet autonome – cʼest-à-dire, littéralement, qui ne recevait plus sa règle du texte de départ, mais se donnait la sienne propre. Il faut bien entendre autonomie et non pas indépendance : au fur et à mesure de la progression de ce travail commencé qui, à sa façon, commettait un parricide, il a paru important d'y garder les yeux pour savoir d'où l'on partait. Il est naturellement apparu évident que le futur lecteur, s'il en est, aurait besoin du même secours.
En annonçant ainsi lʼinaccompli, et en espérant que de funestes circonstances nʼen empêchent lʼachèvement, on sʼen excuse déjà, et laisse au futur lecteur le soin, dans sa bienveillance, de vérifier par lui-même ce quʼon essaie péniblement de lui expliquer ici. Que ce texte-ci fasse lʼobjet de prolégomènes à une recherche en cours et à venir, telle est donc sa seule ambition.
Ceux qui lʼont lu au moment où il fut écrit ont, toutes choses égales par ailleurs, une responsabilité dans le retard de sa mise à jour. Une critique en particulier avait dissuadé quant à lʼintérêt de la totalité de lʼentreprise. Dire, comme on le fera, que la conscience éthique de la théologie africaine pointe vers une ontologie vitale et que cetteviedevrait être interprétée comme un principe politique de cohésion communautaire – cette hypothèse a appelé une réserve de principe : est-ce là quelque chose de
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D’Osiris au Bantou théologien
typiquement africainY a-t-il une morale, quelle qu ? ʼelle soit, qui nʼen appelle à la vie et à la communauté, que lʼon parle comme lʼon voudra, et avec des accents divers, dʼinter-subjectivité, de personnalisme, de raison publique, du visage de lʼautre, ou du Mitsein du Dasein, etc. ? Cette mythologie quʼon avance ici – mot utilisé sans péjoration aucune, au sens d'une métanarration qui nous couvre toujours et avant tout discours – et qui a Osiris pour visage, amène cette question inévitable : Osiris, trempé dans les eaux, du Nil nubien à laMare nostrum, et réclamé d'ailleurs, est-il seulement africain ? Ce que MAGESA appelle du beau nom « d'impératif relationnel » a-t-il élu l'Afrique en terre de monopole ?
On se rappellera ici la critique que, sous le manteau, BOULAGAfaisait à TEMPELS. Face à ce dernier qui écrivait que lʼontologie bantoue, par opposition à une ontologie occidentale, était du dynamismeversus du statique, que lʼêtre, selon le Bantou, était force et vie, BOULAGAinterrogeait, sourire au coin des lèvres : et ARISTOTE donc, ARISTOTEde parlant dynamisd et ʼenergeia, ARISTOTE ne serait-il pas Bantou ? À lʼinstar du Bantou de TEMPELSqui, Monsieur Jourdain de la philosophie, en faisait sans le savoir, ARISTOTE aurait-il été, lui aussi, un Bantou qui sʼignorait ? Nous sommes à un point où les lignes de force quʼon essaie de tracer se brouillent, où la fin ressemble au commencement et inversement. Et on comprend peut-être pourquoi ce texte a résisté à sa propre réécriture et sʼest engagé sur dʼautres voies. Il fallait donc se résoudre à le publier tel quel, ne serait-ce que pour lʼintérêt non seulement dʼen faire le marqueur dans un cheminement, mais de montrer également commentchemin faisant, ces questions nouvelles sont apparues, et en prolégomènes, dʼindiquer le point à partir duquel on les reprendra. Deo volente.
Il reste que ceux qui sont responsables dʼavoir soulevé ces questions nʼont rien à voir dans les imperfections quʼils ont pointées. Au contraire, on leur sait gré dʼavoir donné à penser. Quʼon permette donc dʼexprimer la gratitude à quelques-uns : René HEYERdont la lecture dʼun tout autre théologien africain a
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