Eglise et culture d Afrique
125 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Eglise et culture d'Afrique , livre ebook

-

125 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Un instrument d'évangélisation (la Bible) a fait irruption en terre camerounaise, provoquant un profond bouleversement dans la manière de vivre des populations. L'Evangile y a fait son entrée en 1910 par les localités de Dschang et de DJO (Bandjoun), ébranlant la culture locale. L'oeuvre missionnaire crée une divergence de points de vue qui prouve que celle-ci n'est pas sans embûches, et qu'il existe des défis auxquels l'Eglise doit faire face.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 37
EAN13 9782296687912
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eglise et cultures d’Afrique
Dominique Kamga Sofo


Eglise et cultures d’Afrique

Les Djo de l’Ouest-Cameroun


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10413-6
EAN : 9782296104136

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
SIGLES ET ABREVIATIONS


ibid : ibidem
et alii : et les autres
op.cit. : ouvrage cité
(s.d) : sans date
(s.e) : sans éditeur
(s.l) : sans lieu
Ps : psaume
2s : 2 ème livre de Samuel
Ex : Exode
Mt : Matthieu
Is : Isaïe
f : féminin
m : masculin
Mgr : Monseigneur
rgph : recensement général de la population et de l’habitat.
AVANT-PROPOS
A qui il a été donné quelque talent, il lui sera demandé d’en rendre compte. Mieux vaut en être pauvre que d’en être pourvu pour ne pas s’en servir.
Ce propos a agité notre conscience et nous a incité à écrire cet opuscule. Cet ouvrage certes, n’est pas une œuvre parfaite ; toute critique ou toute suggestion est donc la bienvenue pour la parfaire.
Le choix du titre qui lui est attribué est parti d’un constat : un instrument d’évangélisation contenant des informations sur un peuple du Proche-Orient a fait irruption en terre camerounaise, provoquant un profond bouleversement dans la manière de vivre des populations par les enseignements qu’il véhicule, notamment dans la région des Hauts Plateaux de l’Ouest et dans l’Adamaoua.
Ces enseignements comportent des éléments socioculturels et religieux des peuples juifs de l’Ancien Testament, venant ainsi se mêler aux données culturelles locales, suscitant des interrogations et des interpellations.
Compte tenu de la diversité des cultures que comporte la société camerounaise, nous en avons choisi une, celle du peuple djo (Bandjoun), dans l’Ouest Cameroun, qui nous a semblé présenter des atouts certains pour la réalisation de nos travaux.
En effet, la culture de ce peuple n’est pas différente de celle de la population des Hauts Plateaux de l’Ouest Cameroun. C’est dire que notre étude porte en fin de compte sur l’ensemble de cette région.
En nous attelant à la mise sur pied de cet ouvrage, nous pensons agir dans le sens de notre propos tenu plus haut. Sans prétendre nous prévaloir plus compétent dans le sujet abordé, ni dans la manière de le traiter, ni dans la langue des écrivains français les plus illustres, nous osons croire néanmoins que le contenu dudit ouvrage pourra être d’une grande utilité autant pour les étudiants, les chercheurs que pour le grand public.
Nos remerciements vont envers tous ceux qui ont contribué, de quelque manière que ce soit, à la rédaction de cet ouvrage.
INTRODUCTION
La présence du christianisme en Afrique sub-saharienne est habituellement jugée à travers le couple des termes « positif/négatif » qu’on attribue généralement aux œuvres missionnaires.
Ce binôme est souvent employé pour qualifier les œuvres socioculturelles. Il s’agit plus concrètement, d’une part, des réalisations scolaires et sanitaires globalement bien appréciées et, d’autre part, des actions estimées pernicieuses menées contre les coutumes et les usages traditionnels des peuples africains.
On constate cependant que certaines activités de grande importance entreprises par les Eglises ne sont pas prises en compte dans cette classification.
Il en est ainsi de l’évangélisation et des connaissances bibliques.
Pourtant des activités tel que l’enseignement de la parole de Dieu ont produit des milliers de baptisés et ont permis de recevoir des informations bibliques sur les Juifs et sur leur contact avec l’Afrique, notamment avec l’Egypte depuis les temps primitifs. Ces éléments bibliques ont amené certains penseurs à voir dans la pratique culturelle de quelques peuples d’Afrique, la présence des souches juives dans certaines parties de ce continent ; ce serait le cas dans l’Adamaoua et dans les Hauts Plateaux de l’Ouest au Cameroun.
Cette vision suscite des interrogations : y a-t-il réellement des colonies juives en Afrique ? Si oui, comment pourrait-on les identifier et expliquer leur présence ? Quels sont leur mode de vie et leur croyance ? Existe-t-il une similitude de culture entre les peuples des Hauts Plateaux camerounais par exemple et les peuples juifs de l’Ancien Testament ? Dans l’affirmative, pourrait-on déplacer le résultat de l’examen de ce cas particulier vers une échelle plus générale, là où tous les peuples ont entre eux quelque chose de commun ? L’église a-t-elle un rôle à jouer dans cette démarche ?
Une étude comparée portant sur les données bibliques, la manière de vivre de ces Camerounais et sur les travaux de certains auteurs permettra de répondre à ces questions. En particulier, la conclusion générale issue de cette étude fournira une réponse à la dernière interrogation. Mais avant d’y arriver, il serait plus judicieux de partir des faits concrets d’une unité spatiale plus simple.
Enfin, nous essayerons de rechercher les éléments de réponse aux questions posées ci-dessus. On prendra alors comme point de départ de notre étude le royaume djo, localité située au cœur des Hauts Plateaux de l’Ouest Cameroun, qui a été l’une des plaques tournantes de la diffusion de l’Evangile dans la région concernée.
Dans cette perspective, nous présenterons sa situation géographique, son histoire, son régime juridique, son organisation sociopolitique, sa population et sa religion. Nous verrons ensuite l’impact de la pénétration missionnaire dans la culture de la population de ce royaume et, partant, dans celle des habitants des Hauts Plateaux de l’Ouest en général.
PREMIERE PARTIE LE ROYAUME DJO DE L’ORIGINE A L’ARRIVEE DES PREMIERS MISSIONNAIRES
L’Afrique est :
« dotée d’une vaste gamme de valeurs culturelles et de qualités inestimables qu’elle peut offrir aux Eglises et à toute l’humanité… Les Africains ont un profond sens religieux, le sens du sacré, le sens de l’existence de Dieu… Les fils et filles de l’Afrique aiment la vie. De cet amour de la vie découle une grande vénération pour leurs ancêtres…
Les cultures africaines ont un sens aigu de la solidarité et de la vie communautaire… ».
Jean-Paul II ; Ecclesia in Africa,
14 septembre 1995.
CHAPITRE INTRODUCTIF LE ROYAUME DJO : PRESENTATION ET APERÇU HISTORIQUE
Le royaume djo est une entité hétéroclite formée de peuples de diverses provenances et de petits royaumes jadis annexés par sa Majesté dans sa région de localisation.
SECTION I : SITUATION GEOGRAPHIQUE
1- Relief et climat
Le royaume djo est en plein cœur des Hauts Plateaux de l’Ouest Cameroun. Il est encadré au Nord par les royaumes Fussap (Bafoussam), Mougoum (Bamoungoum) et Mouka (Bameka) ; à l’Ouest par ceux de Wouang (Bawang), Hom (Baham) et Yogam (Bayangam) ; au Sud par les royaumes de Toufam (Batoufam), Drenfam (Badrenfam) et Gang-Fokam (Bagang-Fokam) ; à l’Est par celui de Moun (Bamoun).



Il est situé entre « les 516’ et 527’ de latitude Nord et entre 1012’ et 2035’de longitude Est » {1} . Sa superficie est de 264 km 2 . Son climat est généralement froid et atteint un pic en saison sèche, surtout la nuit et le matin, entre novembre et décembre.
Sa couverture végétale est clairsemée ; elle est formée en grande partie d’arbres fruitiers et de bananiers qu’on rencontre partout dans des plantations et aux alentours des maisons. Elle est également faite d’herbes de toute sorte et de forêts de raphia qui, généralement, parsèment les rives des rivières et des marigots. Ce paysage constitue une beauté qui fait du royaume un site touristique attrayant.
2-Le royaume djo : un site touristique
Des auteurs tels que Réné-Marie Effa et J.B Fotso Guifo ont écrit dans un opuscule ce qui suit :
« Entre Bafoussam et Bafang, en plein cœur du pays bamiléké, Bandjoun est certainement la plus prestigieuse, la plus belle et la plus grande de ce qu’il convient d’appeler le "Deep West Cameroon".
Au-delà du regard, au-delà du temps et de l’espace, au-delà des miroirs, c’est une colline sacrée couverte de frondaisons, un panorama verdoyant serti de palmiers et de bananiers, de rues en latérite où s’étagent des cases en poto-poto, structurées de bambous et surmontées d’un toit conique de chaume épais.
Image idyllique ou même folklorique de cartes postales ou de guide touristique ? Disons bien mieux que Bandjoun est un périmètre ou une aire de l’Afrique ancestrale, le berceau d’une civilisation florissante. La chefferie bien modernisée, est restée très traditionnelle {2} ».

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents