Fêtes chrétiennes
207 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Fêtes chrétiennes , livre ebook

-

207 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Depuis des temps immémoriaux, la pensée de la mort constitue pour l'homme une des origines de la pensée religieuse. C'est le point de départ de ce livre qui discerne la présence chargée de mystère d'un Dieu qui s'est approché de l'humanité pour l'aider à surmonter son angoisse devant sa destinée. Déroulant l'année liturgique, du Jour des Morts à la Pentecôte, l'auteur, inspiré par ses convictions de protestant de tendance libérale aborde les thèmes religieux qui lui sont chers.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2007
Nombre de lectures 195
EAN13 9782336275819
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Religions et Spiritualité
Collection dirigée par Richard Moreau
La collection Religions et Spiritualité rassemble divers types d’ouvrages : des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus.
La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue inter-religieux.
Dernières parutions
António FERREIRA GOMES, Lettres au Pape , 2007.
Étienne OSIER-LADERMAN, Sources du Karman , 2007.
Philibert SECRETAN, Essai sur le sens de la philosophie de la religion , 2006.
Émile MEURICE, Quatre « Jésus » délirants , 2006.
PAMPHILE, Voies de sagesse chrétienne , 2006.
Domingos Lourenço VIEIRA, Les pères contemporains de la morale chrétienne , 2006.
Francis LAPIERRE, L’Evangile de Jérusalem , 2006.
Pierre EGLOFF, Dieu, les sciences et l’univers, 2006.
André THAYSE, Vers de nouvelles Alliances , 2006.
Philippe LECLERCQ, Comme un veilleur attend l’aurore. Écritures, religions et modernité , 2006.
Mario ZANON, J’ôterai ce cœur de pierre , 2006.
Anne DORAN, Spiritualité traditionnelle et christianisme chez les Montagnais , 2005.
Vincent Paul TOCCOLI, Le Bouddha revisité, 2005.
Jean-Paul MOREAU, Disputes et conflits du christianisme, 2005.
Bruno BÉRARD, Introduction à une métaphysique des mystères chrétiens , 2005.
Camille BUSSON, Essai impertinent sur l’Histoire de la Bretagne méridionale , 2005.
Erich PRZYWARA (Trad. de l’allemand par Philibert Secretan), ... Et tout sera renouvelé. Quatre sermons sur l’Occcident suivi de Luther en ses ultimes conséquenses , 2005.
Fêtes chrétiennes
Du Jour des Morts à la fête de la Réformation

Bernard Félix
Du Même Auteur
Des légions romaines aux saints bretons, Coop Breizh, Spezet, 1993.

VAL, histoire d’un nouveau moyen de transport, Ronald Hirlé, Strasbourg / Maxima, Paris, 1993.

Iseult et ses sœurs celtiques , Coop Breizh, Spezet, 1995.

L’hérésie des pauvres (vie et rayonnement de Pierre Valdo), Labor et Fides, Genève, 2002.

Guillaume le Troubadour , Aubéron, Anglet, 2002.

En Quête du Graal, Aubéron, Anglet, 2003.

Pour l’Honneur de Dieu (Robert d’Arbrissel, Bernard de Clairvaux, Thomas Becket, Dominique de Guzman), L’Harmattan, Paris, 2007.
© L’HARMATTAN, 2007 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296023055
EAN : 9782296023055
Sommaire
Religions et Spiritualité - Collection dirigée par Richard Moreau Page de titre Du Même Auteur Page de Copyright 1 - Jour des Morts 2 - Avent 3 - Noël 4 - Epiphanie 5 - Annonciation 6 - Rameaux 7 - Jeudi saint 8 - Vendredi saint 9 - Pâques 10 - Ascension 11 - Pentecôte 12 - En guise de conclusion Postface
1
Jour des Morts

Une fête du mystère de la mort
A proprement parler, Toussaint et Jour des Morts ne sont pas des fêtes chrétiennes. Si le catholicisme a finalement retenu ces célébrations plusieurs siècles après le début de l’ère chrétienne, le protestantisme ne l’a pas fait, parce qu’il ne reconnaît aucun culte des saints et qu’il a redouté les pratiques dégénérescentes du culte des morts au Moyen Age.
Il faut d’ailleurs, parmi d’autres origines possibles, chercher la source de ces fêtes, au-delà des usages de l’Eglise, dans les jours de Samain qui, chez les Celtes d’Occident, marquaient autour du premier novembre la fin de l’année et l’entrée dans la période de l’hiver. Samain était une grande fête. De même que la nature entrait dans son repos, de même les combats s’arrêtaient et la vie des hommes connaissait une pause consacrée à la pensée de ceux qui n’étaient plus. Les Celtes croyaient en effet qu’à ce moment de l’année, les communications avec l’au-delà s’ouvraient, que passé, présent et peut-être avenir parvenaient à se confondre temporairement. Fête sérieuse donc, puisque le caractère sacré de la mort s’y exprimait, mais fête joyeuse aussi puisque s’estompait le mystère de la mort et que les hommes pouvaient obtenir un certain contact avec leurs disparus.
La force de cette pratique chez les Celtes a amené les évangélisateurs à tenter une greffe chrétienne comme cela a été pratiqué avec bien d’autres fêtes païennes. D’ailleurs Rome connaissait également une sorte de Fête des Morts (celle de la cara cognatio ou chère parenté). Il ne faut pas s’étonner de telles annexions par l’Eglise, car elles résultent certainement du besoin profond d’une réflexion religieuse sur la mort. C’est ce besoin qui nous amène ici à aborder ce sujet. Pouvons-nous, partant de cette réflexion, trouver dans ces célébrations la place de Dieu, son mystère ? Malgré ses traditions respectables, le protestantisme peut-il attribuer quelque sens à cette fête et accorder une signification aux soins dont beaucoup de ses fidèles, comme les adeptes d’autres religions, entourent, en ce début d’automne, leurs cimetières ?
En dépit du dédain que bien des protestants affirment avoir pour tout ce qui est attention aux cadavres et en dépit de l’ignorance qu’ils marquent vis-à-vis des fins dernières, s’en remettant seulement avec confiance à Dieu, il n’en demeure pas moins que des interrogations persistent chez bien des chrétiens et qu’il est difficile d’évacuer simplement le sujet. D’où la tentative par laquelle s’ouvrent nos réflexions religieuses qui débutent justement sur ce mystère de la mort.

Scandale de la mort
La mort est étroitement liée à la vie, dans toutes les espèces animales ou végétales un peu évoluées. Elle est même, disent les savants, avec la différenciation des sexes qui la complète ou la corrige, la condition du progrès des espèces grâce à l’apparition d’individus nouveaux par rapport à ceux qui les ont précédés. Mais l’homme est le seul animal qui sache véritablement qu’il mourra un jour et qui vive dans cette pensée. Cela est attesté depuis les lointaines origines de l’humanité par les sépultures et les rites divers qui les accompagnent et dont les traces nous sont restées. La conscience du scandale qu’est la mort est le propre de l’homme.
En ces âges lointains où des tribus humaines, nomades et mal assurées de leur survie, cherchaient leur nourriture à travers plaines, forêts ou montagnes, l’inquiétude vis-à-vis de la mort avait déjà émergé. Les paléontologues, dénichant ici et là les traces des passages de ces premiers hommes et découvrant leurs modes de vie, remarquent qu’il y a près de cent mille ans, dans l’obscur paléolithique, des rites funéraires existaient. Selon les époques et les lieux, corps disposés avec soin dans ce qu’il faut déjà appeler des tombes, peintures et parures soignées couvrant ces corps d’ocre jaune et les honorant, outils pour les aider dans l’hypothèse d’une nouvelle vie, armes pour une imaginaire existence de chasse, aliments pour l’accompagner, toutes les découvertes faites disent un constant souci d’exprimer quelque chose de fort et de poignant en face des dépouilles des défunts.
Notons que cet amour des disparus peut s’accompagner d’une horreur du cadavre. Dans la religion hébraïque, la Thora déclare que toucher la dépouille d’un mort rend impur pendant une semaine (Nb 31, 19). Les soins aux corps des défunts y sont donc réduits, de même qu’en général dans l’islam où l’ensevelissement dans un simple linceul suit de peu le décès.
Chez les hommes préhistoriques, ces rites de la mort signifient d’abord un certain respect porté aux disparus, des chefs de tribus aux plus humbles membres des clans, et l’amour qui se manifeste alors que les mots ne peuvent plus le faire, alors que les mots ne sont peut-être jamais parvenus à bien le faire. De quel pauvre vocabulaire nos lointains aïeux disposaient-ils pour témoigner de sentiments complexes, de pulsions profondes, après la disparition de l’un des leurs ? Et nous-mêmes, savons-nous toujours dire cet amour profond que d’autres nous ont inspiré, que nous tentons seulement de balbutier bien trop tard en face des tombes qui abritent leurs restes ?
La séparation définitive que constitue la mort a vivement interrogé nos ancêtres. Les soins touchants dont ils ont entouré leurs défunts disent sans aucun doute leur révolte, le défi à leur intelligence que l’événement constituait pour eux. Nous n’avons guère évolué... Et comme Abraham (Gn 23, 1 à 18) qui achète le tombeau de Makpéla à un fils de Heth pour ensevelir Sara, nous avons créé des cimetières pour abriter les dé

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents