Je doute donc je crois
272 pages
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Description

Croire, c’est aussi, souvent, douter. Est-ce que je ne suis pas en train de me bercer d’illusions? Est-ce qu’il est vraiment possible, en toute lucidité, de croire au message de l’Evangile? Est-ce que je peux réellement être utile à Dieu? Sur quoi repose, au fond, la foi chrétienne? L’athéisme est-il plus fiable? C’est à ces questions, et à d’autres encore, qu’Alister McGrath s’intéresse. Il montre que, finalement, il n’est pas anormal, pour un croyant, de douter, et que cela peut même être vu dans une perspective positive.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 20
EAN13 9782889135080
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Extrait


Il y a quelques années, j’ai assisté au procès d’un criminel à l’Old Bailey. L’atmosphère était tendue. Douleur, colère, inquiétude: la palette des émotions était perceptible. Les intentions des avocats étaient évidentes: ils cherchaient à susciter soit le doute, soit la confiance à propos des témoignages, en fonction de l’identité de leur client. Chacun était habitué à ce genre de spectacle, courant en salle d’audience: vous vous attachez à discréditer les personnes dont les déclarations peuvent vous porter préjudice; les deux parties se battent à coups d’arguments, et, si le moindre doute peut être jeté sur un adversaire, c’est son témoignage entier qui se retrouve fragilisé.

La manœuvre n’est pas compliquée, et le résultat, plutôt facile à atteindre. De fait, cette tactique s’apparente à celle appliquée dans le cadre de la bataille d’idées qui occupe le centre de la scène depuis des siècles. Le raisonnement adopté depuis la Renaissance jusqu’aux Lumières, puis jusqu’au modernisme et, à présent, au postmodernisme, était assez prévisible, avec le recul. L’éducation actuelle est placée sous le signe du scepticisme, qui remonte à une opinion défendue par René Descartes: la seule chose dont nous puissions être certains, c’est le doute. S’il n’y a aucun Dieu que nous croyions capable de répondre à nos incertitudes, nous restons seuls avec nos doutes.

La certitude rationnelle a toujours été pareille à un dôme scintillant sur l’énorme édifice de la philosophie. Le point de départ de Descartes était cogito ergo sum : «Je pense, donc je suis». Hume a affiné la déclaration en disant que nous devions éliminer le «je» pour atteindre une assertion plus fondamentale encore: «Je pense, donc la pensée existe.» Driesch, biologiste danois, est allé encore plus loin: «Je suis quelque chose (je ne peux pas être sûr de quoi au moment même où je soulève cette question).»

Tout cela rappelle un étudiant de l’université de New York qui demandait à son professeur, dans l’idée de lui tendre un piège: «Monsieur, comment puis-je savoir que j’existe?» Une longue pause a précédé la réponse du professeur. Il a abaissé ses lunettes, a jeté un coup d’œil par-dessus ses montures et a fixé l’étudiant du regard, avant de lâcher: «Et qui est celui qui a posé cette question?» Heureusement, certaines choses dans la vie sont tout simplement indéniables.

De plus, comme les philosophes chrétiens et postmodernes l’ont montré, il est impossible, lorsque nous traitons de la réalité dans son ensemble, d’imposer la certitude mathématique au moindre test d’authenticité. La vie n’est tout simplement pas vivable ainsi, et même la science s’effondrerait, si l’on appliquait un tel test à chaque étape. Einstein lui-même a relevé le caractère illusoire d’une telle certitude en affirmant: «Pour autant que les propositions mathématiques se rapportent à la réalité, elles ne sont pas certaines, et pour autant qu’elles sont certaines, elles ne se rapportent pas à la réalité.» Il serait plus approprié de parler d’une quête d’un degré élevé de certitude ou d’une certitude significative.

Alister McGrath suggère avec raison que le doute n’est pas un problème simplement imputable à une incrédulité ou à un scepticisme particuliers, mais fait plutôt partie intégrante de la fragilité qui est la nôtre, en tant que créatures «finies». Nous sommes des êtres limités: limités en puissance, en connaissance, en perspective. Nous ne voyons pas comme nous le devrions, et nous doutons souvent de ce que nous voyons. Suivant les termes employés par la Bible il y a quelque 2000 ans, «nous voyons au moyen d’un miroir, de manière peu claire» (1 Corinthiens 13.12).

Dans une lettre adressée une veille de Noël à son ami Arthur Greeves, le professeur C. S. Lewis a fait part de sa propre lutte contre le doute:

Je crois que mon problème, c’est le manque de foi. Je n’ai pas de base rationnelle pour revenir sur les arguments qui m’ont convaincu de l’existence de Dieu, mais le poids mort irrationnel de mes vieilles habitudes sceptiques, de l’esprit de cet âge et des soucis quotidiens m’enlève toute impression vivante de vérité, et, souvent, lorsque je prie, je me demande si je ne suis pas en train d’envoyer des lettres à une adresse qui n’existe pas. Evidemment, je ne le pense pas, tant l’ensemble de mon esprit raisonnable reste convaincu, mais souvent, c’est ce que je ressens.»

De même, Alister McGrath dévoile et démêle avec empathie et perspicacité l’écheveau complexe du doute. S’inspirant d’auteurs tels que Lewis et Pascal, il souligne que notre culture, avec ses doutes, est aussi une culture pleine d’aspirations, qui se sait à la recherche de quelque chose qu’elle n’a pas encore trouvé. Et il montre que le christianisme a beaucoup à dire dans ce domaine.

Au cours de trois décennies de voyages autour du monde et d’enseignements dans de nombreuses universités, j’ai observé la même soif spirituelle profonde. Il est évident que ces aspirations ne peuvent pas simplement s’éteindre. De fait, lors de chacune de mes interventions récentes dans des universités, les salles étaient pleines à craquer. Il y a une certaine analogie avec la Russie et la Chine: toutes deux ont, à leur manière, essayé d’éliminer Dieu, pour découvrir finalement qu’il survit à ceux qui cherchent à l’enterrer.

Je suis ravi de voir Alister se battre avec détermination et confiance pour le message chrétien. Son style est agréable, son approche, étudiée, et sa nature, généreuse. Le doute est une invitation à la croissance et à la relation, nous dit-il, et je veux croire qu’au fil de votre lecture vous découvrirez le caractère sincère et irrésistible de cette invitation.

Ravi Zacharias Auteur et conférencier


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