L effervescence religieuse en Afrique : crise ou vitalité de la foi ?
312 pages
Français

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L'effervescence religieuse en Afrique : crise ou vitalité de la foi ? , livre ebook

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Description


Lire la collection : Afrique théologique et champ spirituel

On observe en Afrique un engouement pour une religiosité caractérisée par la quête de la prospérité, de la guérison, du succès et du miraculeux qui a imprégné en grande partie l'imaginaire collectif africain. Elle est devenue un mode de croire et de penser, d'agir et de réagir d'une bonne partie de la population africaine. Cet ouvrage voudrait scruter, assainir et réorienter la religiosité africaine afin qu'elle ne soit pas source d'aliénation mais un aiguillon du progrès des peuples d'Afrique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 76
EAN13 9782336388922
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Jules Muanda Kienga









L’effervescence religieuse en Afrique : crise ou vitalité de la foi ?

Pistes pour une « nouvelle évangélisation »

Préface de
Jean-Bosco Matand Bulembat
Copyright























© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73903-8
Préface
L’effervescence religieuse en Afrique : crise ou vitalité de la foi ? Pistes pour une « nouvelle évangélisation ». Voilà un essai théologique qui se recommande de lui-même en ces temps où l’Afrique est en ébullition. L’Afrique est bougée et bouge pratiquement dans plusieurs domaines. Le religieux n’est pas mis à part ; on pourrait dire qu’il est profané ! Cette « profanation » de la religion inquiète les uns, alors que les autres, les acteurs du bouillonnement, la vivent avec grande espérance. Quiconque procède à une analyse lucide, pondérée et pénétrante de ce phénomène permet aux uns et aux autres de se faire une idée équilibrée du problème et d’éviter soit de s’extasier dans une exaltation peu critique, soit de sombrer dans un désespoir mortifère. Jules Muanda Kienga, théologien catholique congolais, a voulu que son ouvrage soit équilibré dans l’intelligence de la pratique religieuse qui bouillonne en Afrique aujourd’hui. Cette option épistémologique est très manifeste dans l’ouvrage, d’autant plus que les questions qu’il y pose ne sont pas spécifiquement africaines ni seulement contemporaines. Elles sont religieuses tout court, concernant la façon dont l’ homo religiosus exprime sa foi en Dieu en fonction du contexte historique.
Il y a par exemple effectivement lieu de rapprocher le souci de l’auteur à celui du prophète Élie discutant avec les adorateurs des baalim , les divinités cananéennes censées garantir la fécondité et le succès dans la terre d’Israël, autrefois de Canaan. Il suffit de lire le récit de 1 R 18,17-40 pour en savoir plus. Certes, l’auteur ne considère pas ceux qui sont à la recherche des miracles comme des idolâtres, mais son propos finit par poser la question de fond que l’on aborde quand on parle de l’idolâtrie par rapport au vrai Dieu. Dans la pratique idolâtre, l’homme devient en quelque sorte le dieu du vrai Dieu, créant le dieu qu’il veut, le manipulant à sa guise et lui ordonnant à lui obéir. Dès que Dieu ne répond plus, on décide d’aller chercher un autre qui satisfera au désir d’être comblé. Dans sa lettre aux Romains, saint Paul estime que l’idolâtre pervertit l’ordre de la nature en adorant la créature à la place du Créateur (cf. Rm 1,19-23). Dans le domaine de l’idolâtrie, en tout cas, l’homme créé devient le créateur du Créateur qu’il veut ; il se forge le dieu qui doit lui faire bénéficier des miracles dès qu’il en a besoin.
Un compositeur et musicien congolais, prêtre catholique, a composé une chanson intitulée : Nzambe ya solo (en français : Le vrai Dieu ) 1 . Le refrain de la chanson affirme : Nzambe ya solo aza Nzambe ya quado te, oyo tokolukaka kaka soki pine etoboki (en français : Le vrai Dieu n’est pas un réparateur des pneus dont nous avons besoin seulement en cas de crevaison ). Le quado désigne, dans la ville de Kinshasa, la personne qui a pour métier la réparation des pneus des véhicules. Ce service de secours se trouve le long des avenues et des rues, et dépanne en quelques minutes, remettant en place, un pneu qui est troué ou a éclaté pendant la course du véhicule et qui, de ce fait, empêche d’arriver à destination dans les délais souhaités. L’engouement pour la spiritualité des nouveaux mouvements religieux pose donc la question du Dieu que l’on croit trouver dans toutes les diverses communautés de prières : est-il le vrai Dieu qui assure et appelle à la vie éternelle ?
La question devient ainsi théologique. De la spiritualité on en arrive à la théologie. Dans l’Église catholique, les théologiens dogmaticiens, praticiens, moralistes, voire biblistes, se sentent concernés et interpelés. Certes la question centrale qui apparaît dans cet essai théologique est : quelle est donc la spiritualité qui convient à l’Afrique d’aujourd’hui ? Qu’elle soit centrale, on le voit déjà dans l’architecture de l’ouvrage. La question est de fait développée dans le deuxième chapitre d’un volume qui en a seulement trois. On le voit également par le nombre de pages attribuées à chacun des trois chapitres de cette réflexion théologique. Le premier chapitre et le troisième ont, chacun, pratiquement la moitié du nombre de pages du deuxième. C’est comme si l’on était en présence d’une structure textuelle symétrique à pointe émergente, où la pointe se situe au centre et dont les extrêmes servent de termes de référence au départ et à la sortie.
Or en posant au centre de l’ouvrage cette question de la spiritualité qui convienne à l’Afrique d’aujourd’hui, une autre subsidiaire surgit : qu’est-ce que la religion ? Dans le développement, l’auteur théologien finit par expliciter cette dernière en ces termes : quel est le sens de la vraie religion ? Jusqu’à quelle clairière peut-on arriver pour avoir la certitude de pratiquer la vraie religion ? Et l’on est à deux pas de la question concernant la vraie religion chrétienne. De ce fait, et parce qu’elles sont chrétiennes, les religiosités-miracles, dont discute l’auteur, posent la question même du Dieu de Jésus-Christ, et non pas seulement du Dieu tout court. En quoi le Dieu de Jésus-Christ est-il le vrai Dieu et comment faut-il lui rendre un culte qui lui convient ? C’est dès lors obvie : cette prise en charge théologique des lieux et des questions suscitées par des spiritualités-miracles concerne les dogmaticiens au plus haut point.
Elle ne peut pas cependant laisser les théologiens praticiens indifférents. Non seulement le comportement de ceux qui ont soif des miracles pose le problème du vrai Dieu et du Dieu de Jésus-Christ ; mais il met aussi en évidence les responsabilités des pasteurs et de leur formation. L’ouvrage est sans réserve sur ce point. Que signifie dire Dieu et discourir sur le Dieu de Jésus Christ, quand nombreuses brebis ne se sentent pas menées vers des prés d’herbe fraîche ; quand leurs pasteurs donnent l’impression de ne pas écouter leur cri et de ne pas sentir leur soif du vrai Dieu avant qu’elles ne commencent à errer et même pendant leur divagation. L’effervescence religieuse pose le problème du leadership dans les communautés chrétiennes !
Mais l’ouvrage interroge aussi les moralistes dans leur manière de contextualiser les commandements de Dieu, de rendre aimable et réellement performante la loi divine. N’est-elle pas, cette loi de l’amour fraternel, parfois mise à mal par le relativisme de l’ère postmoderne de la mondialisation ou rendue peu rassurante par des discours humains, certes rationnels, mais quelquefois moins illuminés par l’évangile de la miséricorde divine qui encourage au salut ? Quelles réponses concrètes proposent les théologiens moralistes vis-à-vis de la théologie de la prospérité qui vante la richesse et le succès terrestres comme bénédictions du vrai Dieu qui écoute les cris de ses vrais fidèles ? Comment prennent-ils en charge les peurs et les craintes des croyants des communautés chrétiennes africaines vivant dans des conditions de sous humanité à cause de l’exploitation de l’homme par l’homme ? Comment aident-ils à construire une vraie Église Famille de Dieu, tant souhaitée par les évêques de l’Église en Afrique, comme lieu et milieu de vie où la fraternité et la miséricorde sont agissantes, la solidarité et le partage édifiants ?
Et les théologiens biblistes ? L’effervescence de la religiosité-miracle leur pose bien des questions, notamment celle de savoir s’ils éclairent suffisamment les chrétiens sur ce qu’est la Bible, ce qu’est la Parole de Dieu en langage humain. Comment parviennent-ils à reprendre dans le contexte des auditeurs d’aujourd’hui l’enseignement divin contenu dans les livres sacrés, marqués par l’historicité de leur engendrement et les préoccupations past

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