La Vie contemplative, ascétique et monastique chez les Indous - Et chez les peuples bouddhistes
178 pages
Français

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La Vie contemplative, ascétique et monastique chez les Indous - Et chez les peuples bouddhistes , livre ebook

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Description

IL y a dans l’homme un besoin irrésistible qui le pousse à rattacher sa frêle existence à celle d’un être éternel et absolu. C’est sur ce besoin que repose le sentiment religieux, que tous les charmes et toutes les distractions du monde ne sauraient entièrement étouffer. Lorsqu’il s’allie à des croyances superstitieuses, ce sentiment peut conduire aux plus déplorables extravagances, tandis que s’il est guidé par des idées justes sur l’Être suprême et sur les moyens de lui plaire, il produit la véritable et sublime piété ; ce même sentiment, élevé à un haut degré d’intensité, devient la source de ce mysticisme qui conduit à la vie ascétique, contemplative et monastique.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346122127
Langue Français

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À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Johann Jacob Bochinger
La Vie contemplative, ascétique et monastique chez les Indous
Et chez les peuples bouddhistes
PRÉFACE
UN théologien n’osait parler autrefois des systèmes religieux non chrétiens qu’avec un dédain, mêlé d’horreur ; il devait même craindre de les approfondir ou de les faire connaître, de peur de faire tort à sa religion : c’est alors qu’un professeur de théologie, ayant publié une traduction du Coran, se crut obligé de défendre dans une préface la légitimité de son entreprise. 1
Si le théologien osait s’occuper de la mythologie des Grecs et des Romains, c’était tout au plus pour se faciliter l’interprétation des auteurs classiques ; s’il parlait des systèmes de religion et de philosophie des peuples non chrétiens, c’était pour les réfuter, pour faire voir que toutes les vertus des païens n’étaient que des vices brillans, et toutes leurs pensées nobles et sublimes, des emprunts faits au mosaïsme ou au christianisme.
Les ennemis du christianisme ne manquèrent pas de se jeter avec d’autant plus d’ardeur dans un champ d’érudition si redouté par leurs adversaires, et dans lequel ils croyaient trouver des armes pour saper les fondemens de la religion du Christ.
La théologie allemande, s’avançant d’un pas ferme à l’égal des autres sciences, a brisé les barrières qui la confinaient dans ces vues étroites ; elle a fait voir que le véritable christianisme, fondé sur les bases inébranlables de l’éternelle vérité, loin d’avoir à craindre une comparaison avec les autres systèmes de religion ou de philosophie, loin d’avoir besoin de s’enrichir de leurs dépouilles, ne saurait que gagner dans l’estime des hommes éclairés par les progrès de l’histoire philosophique et religieuse du genre humain. D’accord avec les philosophes, les théologiens ont dû reconnaître que la race humaine, dès son origine, ne forme dans tous ses développemens qu’un immense organisme moral et intellectuel, dont toutes les parties méritent d’être examinées ; ils ont reconnu que les erreurs même sont dignes d’être approfondies comme produits de cet esprit humain, qui, dans ses désirs, dans ses passions, dans ses idées, dans ses besoins, est le même à toutes les époques et chez tous les peuples, et que, pour connaître l’homme, il ne faut pas craindre d’aborder le vaste océan des opinions humaines, au sein duquel des vérités sublimes, des croyances puériles et des superstitions atroces se confondent et se pressent comme les flots d’une mer en fureur.
Outre ces considérations générales, il en est encore d’autres qui concernent plus particulièrement le théologien, et qui m’ont engagé à choisir pour sujet de cet ouvrage la vie contemplative, ascétique et monastique chez les Indous et chez les peuples qui l’ont reçue d’eux.
C’est que la vie contemplative et monastique, le mysticisme en général, dans ses différentes formes, a joué et joue encore un rôle important dans le monde chrétien. Non-seulement nous voyons surgir dès les premiers siècles du christianisme une foule d’hommes qui s’adonnent à la vie solitaire et contemplative, nous voyons une infinité de monastères couvrir peu à peu la face du monde chrétien, et encore aujourd’hui, qu’il ne reste plus de la vie monastique chrétienne que des débris sauvés du naufrage des révolutions, la guerre est déclarée, et la lutte engagée entre les partisans des antiques institutions monastiques et les idées dominantes du siècle actuel.
D’un autre côté, si l’Europe protestante ne connaît pas la vie monastique, le mysticisme s’y agite puissamment sous des formes diverses. Une philosophie basée sur le panthéisme, l’esprit de réaction contre l’incrédulité des dernières générations, viennent y prêter leur appui à des idées religieuses qui, dans leurs conséquences rigoureuses, devraient conduire à la vie ascétique et contemplative.
Il m’a donc paru bien intéressant de jeter un regard sur des phénomènes semblables chez un peuple dont la religion et la philosophie occupent aujourd’hui, plus que jamais, l’attention des savans, chez un peuple dont la civilisation est de beaucoup antérieure à celle de la Grèce : je veux parler des Indous. L’Inde est-elle la patrie de ces idées mystiques, de ces pratiques ascétiques, de cette vie de contemplation que nous voyons répandue dans toute l’Asie, chez les bouddhistes comme chez les mohammé dans et les chrétiens ? ou bien l’esprit humain, se développant chez des nations séparées par d’immenses distances, absolument indépendantes les unes des autres par rapport à leurs croyances, à leurs mœurs et à leur civilisation, s’est-il trouvé d’accord en arrivant à des résultats semblables par une suite naturelle du développement de ses facultés intellectuelles et morales. Ce sont là des questions que la philosophie ne saurait décider à priori ; il faut recourir à l’histoire, rechercher les faits que celle-ci a consignés. C’est à la recherche des faits surtout que je me suis appliqué sans aucun système arrêté d’avance, sans aucun dessein polémique, sans vouloir combattre dans les hermitages de l’Inde et dans les monastères du Tibet, les mystiques, les anachorètes et les religieux chrétiens. Chercher la vérité, telle que l’histoire la présente, et rien que la vérité, tel a été mon but. Le lecteur aura de l’indulgence si dans un sujet aussi compliqué, où il faut recueillir les faits dans des sources si diverses, ce but n’a pas toujours été atteint avec un égal succès.
Quant aux sources que j’ai consultées, je les indiquerai à mesure que j’aurai l’occasion de m’en servir ; s’il y en a que j’ai négligées, c’est qu’il m’a été impossible de me les procurer. Sans la complaisance de M. Stahl, qui a bien voulu m’aider de ses conseils autant que de son érudition orientale, et auquel je rends ici un hommage bien faible de ma reconnaissance, il m’aurait été difficile de ne pas m’égarer dans l’immense labyrinthe que présente en grande partie encore l’histoire religieuse des peuples de l’Asie.
1 Theodori Bibliandri sacrarum literarum in ecclesia Tigurina professoris, viri doctissimi, pro Alcorani editione Apologia, multa eruditione et pietate referta lectuque dignissima quippe in qua multis ac validissimis argumentis et vitiligatorum calumniis respondetur et quam non solum utilis sed et necessaria hoc prœsertim sœculo sit Alcorani editio demonstratur.
PREMIÈRE PARTIE
La vie contemplative, ascétique et monastique chez les Indous brahmaniques ou orthodoxes.
CHAPITRE PREMIER
De la vie contemplative en général
IL y a dans l’homme un besoin irrésistible qui le pousse à rattacher sa frêle existence à celle d’un être éternel et absolu. C’est sur ce besoin que repose le sentiment religieux, que tous les charmes et toutes les distractions du monde ne sauraient entièrement étouffer. Lorsqu’il s’allie à des croyances superstitieuses, ce sentiment peut conduire aux plus déplorables extravagances, tandis que s’il est guidé par des idées justes sur l’Être suprême et sur les moyens de lui plaire, il produit la véritable et sublime piété ; ce même sentiment, élevé à un haut degré d’intensité, devient la source de ce mysticisme qui conduit à la vie ascétique, contemplative et monastique.
Il est des esprits ardens qui, dominés par la vivacité de leur imagination, froissés douloureusement par le monde extérieur, irrités parles obstacles qu’il ne cesse de leur opposer, sentent plus profondément leur propre fragilité, et la vanité de toutes les choses d’ici-bas. Peu

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