Le christianisme face à la crise écologique mondiale
167 pages
Français

Le christianisme face à la crise écologique mondiale , livre ebook

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167 pages
Français

Description

La crise écologique mondiale est aujourd'hui trop profonde pour être résolue par de seules solutions scientifiques ou économiques. La reconquête d'une dimension spirituelle semble être le seul contre-pouvoir à notre société techno-économique. Le christianisme, porté par les poussées "mondialisantes", doit poursuivre les transformations commencées depuis Vatican II, surmonter les blocages dogmatiques, se réapproprier le message christique, et développer une vision chrétienne de l'écologie.

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Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 254
EAN13 9782296237544
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

PROLOGUE
Un monde qui ne sait pas où il va !
L’industrialisation explose à partir de la Seconde Guerre mondiale avec l’utilisation d’une énergie fossile abondante et quasiment gratuite. Presque en concomitance, du fait des progrès de la médecine et de l’hygiène, un razde marée démographique s’impose et s’intensifie. Une progression éloquente : 250millions d’hommes peuplaient la terre à l’époque de Jésus-Christ, 3 milliards en 1960, 6,5 milliards aujourd’hui, population qui devrait se stabiliser en 2050entre 9 et 10milliards. Cette explosion démographique est lourde de conséquences pour l’environnement : il faudrait six planètes comme la terre pour faire bénéficier tous les humains des conditions devie des pays les plus riches. (1) Alors que, pendant de nombreuses années, certains ont pu relativiser les problèmes environnementaux, la tension sur la biodiversité reconnue aujourd’hui par tous comme très préoccupante a désarmé ces oppositions.Des écosys-tèmes remarquables (massifs coralliens, forêts tropicales etc.) sont déjà réduits de moitié. D’innombrables espèces disparaissent. (2) Les dérèglements climatiques font également peser une menace globale sur l’avenir de l’humanité. En effet, aujourd’hui, plus aucun scientifique sérieuxne nie l’importance exceptionnelle du phénomène. Les tempéra-tures moyennes du globe devraient augmenter de 1,8 à 4
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degrés d’ici la fin du siècle et la montée subséquente du niveau des océans devrait être comprise entre 0,18m et 0,59m (3). Les changements climatiques et la chute de la biodiversité ne sont toutefois pas les seuls problèmes qui doivent nous interpeller : la pollution des eauxpar les engrais (4), les hydrocarbures pétroliers (5) et les pestici-des, la qualité de l’air et des aliments sont également des sujets d’alarme. Outre l’atteinte à l’environnement que nousvenons d’évoquer, quel avenir pour des milliards d’êtres humains ? Si une partie des habitants de la planète (pays industrialisés)vit dans des conditions de bien-être très supérieures à celles que leurs ascendants avaient connues, plusieurs milliards de pauvresvégètent avec moins de 2 dollars par jour et le fossé entre riches et pauvres se creuse. Aujourd’hui la moitié de la population humaine demeure dans lesvilles ; les prévisions sont angoissantes en ce qui concerne l’urbanisation de ces concentrations humaines dans les pays envoie de développement. Quels dramatiques effets sociauxet psychologiques ! Cette surpopulation, on le constate tous les jours dans le monde, est source de conflits en tous lieux,voire de génocides, pour s’assurer des espacesvitaux. La population planétaire est maintenant bien trop nombreuse pour les ressources disponibles. Ce constat ne conduit pas à l’optimisme. Oui, la planète est en péril, un péril longtemps occulté, mais dont étaient très conscients plusieurs précurseurs de l’écologie tels René Dumont, Théodore Monod, Jean Dorst, Jacques-Yves Cousteau, François Ramade, précurseurs que j’ai eu le privilège de bien connaître. Actuellement une économie galopante liée à une concurrence généralisée aboutit à la mondialisation libérale. C’est bien la fin des grands idéaux.
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Comme l’indique Luc Ferry, « L’univers de la compétition mondialisée est bien, au sens large « technique » car en lui, le progrès scientifique cesse bel et bien deviser desfins extérieures et supérieuresà lui pour devenir une espèce de fin en soi (…) Et c’est justement cette disparition des fins au profit de la seule logique des moyens qui constitue lavictoire de la technique comme telle. » « Pour la première fois dans l’histoire de lavie, une espècevivante détient les moyens de détruire la planète tout entière et cette espèce ne sait pas oùelleva ! Ses pouvoirs de transformation et, le cas échéant, de destruction du monde sont désormais gigantesques, mais comme un géant qui aurait le cerveau d’un nourrisson, ils sont totalement dissociés d’une réflexion sur la sagesse. » (6). Le pire reste à craindre… « Comme il paraît loin aujourd’hui l’optimisme technologique qui culminait dans les années 1950et 1960! C’était le temps de la course au plus grand barrage, de la conquête de l’espace, du développement de l’industrie nucléaire, du scientisme triomphant. La volutionverte allaitvaincre la faim dans le monde, la chimie industrielle faire périr ravageurs et parasites, la médecine éradiquer toutes les maladies – au moins infectieuses… » (7)
Qu’en est-il du christianisme et de la modernité?
On peut juger de l’importance d’une religion d’après ses effets sur l’histoire. Or le christianisme a enfanté le monde moderne. Frédéric Lenoir dans son ouvrageLe Christ philosophenous indique que les grands principes modernes sont déjà présents dans ce qu’il appelle « la
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philosophie du Christ » : « égalité, liberté de l’individu, fraternité humaine, séparation des pouvoirs spirituel et temporel » (8). Sur le plan éthique, le message christique prône l’égalité de tous, la liberté individuelle, l’émancipation de la femme, la justice sociale, la séparation des pouvoirs, la non-violence et le pardon et la reconnaissance de la personne humaine comme sujet autonome : la modernité, mais avec une transcendance pour fixer des limites à la suffisance humaine. C’est par fidélité à ce message et non pour racheter nos péchés que le Christ acceptera la mort. Le message des évangiles est passé dans la société civ; ainsi Luc Ferril s’est sécularisé ile ; ypeut justement écrire : « La plupart de nosvaleurs démocratiques, contrairement à l’image qu’àvoulu en donner l’idéologie volutionnaire, ne sont le plus souvent qu’un héritage « humanisé » ou, si l’onvdédieut, « vduinisé », christianisme et du judaïsme ». Il ajoute qu’il « nevoit rien de très nouveau dans nos déclarations des droits de l’homme au regard d’une éthique chrétienne. » (9) Le besoin de recherche qui ouvre la porte au monde moderne est une exigence fonctionnelle chezl’homme, un moteur qui pousse des millions d’humains àyconsacrer leurvie. La science, déjà en germe depuis d’innombrables millénaires dansHomo habilis, « l’homme habile », devait un jour s’imposer. C’est le christianisme quiva la faire éclore à la Renaissance car la recherche scientifique « était inscrite dans le projet chrétien de connaître toujours plus le my» (1stère de Dieu et de sa création 0).La société chrétienne possédait, par ailleurs, un élanvital qui la portait à la conquête du monde qu’ellevemplir etoulait « soumettre », en suivant les instructions de son créateur. LaGenèse (1, 26) nous apprend effectivement que Dieu a créé l’homme à son image. En s’appuyant sur son
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