Le Protestantisme au Japon (1859-1907) - 1859-1907
119 pages
Français

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Le Protestantisme au Japon (1859-1907) - 1859-1907 , livre ebook

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Description

Ouverture du Japon. — La Révolution de Meiji. — Arrivée des missions protestantes. — La propagande interdite. — Progrès de la tolérance. — « Américanisation » de l’Empire — Fondation de l’Église protestante de Yokohama. — L’ambassade japonaise eh Occident. — Les Missions protestantes et l’instruction publique. — Verbeck et l’Université impériale de Tôkyô.L’« Empire du Soleil Levant » s’était fermé aux étrangers en 1637. En vain, en 1640, une ambassade portugaise avait essayé de faire revenir le souverain sur cette décision.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346081813
Langue Français

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À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Raoul Allier
Le Protestantisme au Japon
1859-1907
AVANT-PROPOS

*
* *
En 1902, les délégués du Japon à la Conférence universelle de la Fédération des Étudiants chrétiens, qui se tenait à Sorö (Danemark), insistèrent pour que la prochaine conférence se réunît à Tôkyô. Ils tenaient à montrer au monde occidental ce que le christianisme, sous la forme protestante, était devenu dans leur pays. On voulut bien me presser d’aller assister à ces assemblées... L’invitation me surprit fort. Je crois même en avoir souri : « Le christianisme, japonais ? Cela existe-t-il donc ? »
Cependant ma curiosité était piquée. J’acceptai l’invitation et je commençai, sans retard, une enquête afin de n’être pas trop dépaysé en débarquant là-bas... Puis est arrivée la guerre russo-japonaise. La Conférence de Tôkyô a été ajournée sine die. Elle n’a pu avoir lieu qu’au printemps de 1907. Je n’étais plus libre d’y aller. Cependant je n’avais pas interrompu mon enquête. Des amis me demandent d’en publier les résultats. Les voici...
Si quelques personnes sont étonnées un peu par ce qu’elles liront dans ces pages, je leur dirai que leur surprise n’est rien auprès de celle que j’ai moi-même éprouvée en m’initiant à tous ces faits.
CHAPITRE PREMIER
LES DÉBUTS

Ouverture du Japon. — La Révolution de Meiji.  — Arrivée des missions protestantes. — La propagande interdite. — Progrès de la tolérance. — « Américanisation » de l’Empire — Fondation de l’Église protestante de Yokohama. — L’ambassade japonaise eh Occident. — Les Missions protestantes et l’instruction publique. — Verbeck et l’Université impériale de Tôkyô.
I
L’« Empire du Soleil Levant » s’était fermé aux étrangers en 1637. En vain, en 1640, une ambassade portugaise avait essayé de faire revenir le souverain sur cette décision. Elle avait été très maltraitée et n’avait obtenu que cette réponse : « Tant que le soleil échauffera la terre, qu’aucun chrétien ne soit assez hardi pour venir au Japon ! Que tous le sachent : quand ce serait le roi d’Espagne en personne ou le grand Shaka lui-même, celui qui violera cette défense le paiera de sa tête ! » De 1640 à 1834, la législation japonaise resta férocement formelle sur les rapports du pays avec les étrangers. Seuls, les Hollandais étaient admis, sous des conditions très étroites et peu flatteuses, à faire des échanges dans la petite île de Deschima, près de Nagasaki. C’est ce commerce à peine toléré qui procurait à l’Europe les laques, les porcelaines, les éventails que les collectionneurs se disputent aujourd’hui. « Cette petite île, disait récemment le pasteur Ébina à la Conférence universelle des Étudiants chrétiens, était la seule narine par laquelle nous pouvions respirer quelques bouffées d’air occidental. »
En 1846. l’amiral Cécille essaya, au nom du gouvernement français, d’entrer en rapports avec le Japon. Il ne put même pas descendre à terre. On lui lit apporter l’ordre de reprendre sans retard le chemin par lequel il était venu. En 1853, c’était le tour des États-Unis de faire une nouvelle tentative. Le commodore Perry, à la tête d’une flotte imposante, se présenta devant Uraga, situé à l’ouest de Yeddo. Il était porteur d’une lettre du président Fillimore pour l’Empereur. Il exigea qu’elle fût remise à son adresse. L’année suivante, il reparaissait, avec sa flotte, dans les eaux du Japon ; et, grâce à son énergie, les négociations commençaient à Yokohama dès le 8 mars. On sait quelle en fut la conclusion : les États-Unis obtenaient l’ouverture de sept ports aux navires américains. En 1858, l’Angleterre s’assurait le même privilège. Désormais l’Empire était accessible à l’influence de l’Occident 1 .
La manifestation navale de l’amiral Perry avait ouvert des ports au commerce, sans procurer, toutefois, aux étrangers la permission de s’établir à demeure dans ces ports. En 1859, cette permission leur était accordée. Mais on leur signifiait que, si toutes les importations étaient admises, exception était faite pour deux articles : l’opium et le christianisme. La vue des étrangers suffisait, d’ailleurs, pour surexciter les passions populaires. Daïmios et samouraï se figuraient que l’intégrité du Japon avait été compromise par les traités de 1854 et de 1859. Constamment, des bandes armées, à l’instigation de ces nobles patriotes, s’attaquaient aux légations et cherchaient, par des meurtres habilement perpétrés et toujours impunis, à éloigner les intrus envahisseurs. En 1862, les vaisseaux de guerre de l’Amérique, de la France et de l’Angleterre révélèrent à l’empire nippon ce qu’est un bombardement. L’impression produite fut prodigieuse. Ce fut d’abord une explosion de fureur contre les hommes au pouvoir. Depuis des années, l’opinion publique, sous l’inspiration de quelques daïmios influents, s’en prenait à la maison des Tokougawa qui, par le Shôgoun, exerçait véritablement le pouvoir sous l’autorité nominale du Mikado. On accusait ce « maire du palais » d’avoir trahi le pays en traitant avec les étrangers. L’on criait de plus en plus : « Honneur au Mikado, et dehors les barbares ! » Dans la pensée du peuple, les deux choses se confondaient. Et, en même temps, l’on pensait avec envie aux armements inconnus et terribles de ces Occidentaux détestés. Les Japonais voulaient avoir, eux aussi, de ces gros bateaux qui étaient mus par des volcans apprivoisés et qui lançaient la foudre. Ils décidèrent qu’à leur tour ils deviendraient capables de bombarder ou de riposter à un bombardement. Une double révolution s’annonçait.
La première était toute politique. Elle s’ouvrit, en réalité, dès 1865, par la proclamation de guerre lancée par le Shôgoun Yemochi contre quelques daïmios révoltés. Défait par les troupes de l’un des princes, Nagato, Yemochi mourut, le 19 septembre 1866, à Òsaka. Son successeur, Yosinobou, se heurta contre une opposition qui redoubla d’activité après l’avènement (30 janvier 1867) du jeune Mikado, Mutsu Ito, alors âgé de quinze ans. Un coup d’État de Mutsu-Ito, le 3 janvier 1868, supprima le Shôgounat. La révolution de Meiji était accomplie. Sous la direction du ministre Ôkoubo, un régime assez analogue à celui de notre moyen âge allait prendre fin. Mais cette révolution devait se doubler d’une autre. Il fallait s’emparer de ce qui rendait les Occidentaux si forts et mettre le Japon en état de leur faire la guerre...
Or, peu après l’ouverture des ports, les agents de missions protestantes firent leur apparition dans le pays, à Yokohama alors un simple port de pêcheurs assez misérables, et à Nagasaki 2 . Ces missions dépendaient d’Églises épiscopales, d’Églises presbytériennes, d’Eglises réformées hollandaises, toutes d’Amérique. C’était en 1859. La religion chrétienne était encore proscrite par les édits du dix-septième siècle. Toute propagande publique était défendue. D’autre part, un article du traité conclu avec les États-Unis obligeait les contractants à ne rien se permettre qui pût exciter ou seulement éveiller les passions religieuses. Les missionnaires en étaient réduits à s’employer tout simplement comme professeurs d’anglai

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