Les Apologistes français au XIXe siècle - Amédée de Margerie - Freppel, évêque d Angers - Le P. Monsabré - Le P. Félix - Maurice d Hulst
96 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les Apologistes français au XIXe siècle - Amédée de Margerie - Freppel, évêque d'Angers - Le P. Monsabré - Le P. Félix - Maurice d'Hulst , livre ebook

-

96 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Il ne faut pas chercher un homme dans son portrait ; ou il n’y est pas du tout, ou il n’y est qu’à moitié. Cet axiome, que le visage est le miroir de l’âme, admet de nombreuses exceptions. Il est plus sûr de juger un homme par ses œuvres. Cependant, quand on le connaît on peut saisir sur son portrait supposé vrai comme des reflets de sa nature intime. C’est le cas du P. de Ravignan. L’illustre jésuite est assis, drapé dans son manteau noir, ses mains blanches et amaigries croisées sur ses genoux, le bras droit appuyé sur une table à côté de deux volumes superposés avec ces titres : Exercices de saint Ignace de Loyola.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782346083213
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jean-Antoine At
Les Apologistes français au XIXe siècle
Amédée de Margerie - Freppel, évêque d'Angers - Le P. Monsabré - Le P. Félix - Maurice d'Hulst
FREPPEL ÉVÊQUE D’ANGERS
Cet enfant blond et vaillant de l’héroïque Alsace était né apologiste. Transporté de bonne heure de son pays d’origine à Paris, il fit l’apprentissage du métier des armes en Sorbonne, où il occupa pendant treize ans la chaire d’éloquence sacrée. Ce fut la période préparatoire de sa vie militante. Il semble d’abord que le professorat éloigne des luttes ceux qui s’y consacrent : ce n’est qu’une apparence, car l’école fut toujours le champ clos des idées. En transportant les controverses sur le terrain plus large et plus retentissant de la vie sociale, dans les journaux et aux tribunes parlementaires, les mêmes hommes qui, la veille, n’étaient que des maîtres, occupés à faire des syllogismes devant un auditoire d’étudiants, le lendemain jouent un rôle dans les événements de leur pays, en adressant leurs syllogismes aux chefs de l’Etat, aux assemblées délibérantes dont ils font partie, et à l’opinion publique, quand elle s’égare, pour la redresser au lieu de la suivre. C’est le cas de l’évêque Freppel : il resta jusqu’au bout professeur et soldat.
Nous verrons ce double caractère se dessiner dans toute sa carrière.
Si le professorat avait pu l’éloigner de sa véritable vocation, les études sociales qui furent l’objet de son cours devaient l’en rapprocher. Le cours d’éloquence sacrée pouvait être un cours d’esthétique ou un cours d’histoire. Son plan consista à parcourir les monuments de l’éloquence sacrée ; il remonta aux origines, et d’emblée il se trouva en pleine apologétique chrétienne : car pendant les quatre premiers siècles de l’Eglise les orateurs de la parole et de la plume sont des apologistes. Voilà Freppel à bonne école : avait-il le pressentiment de son avenir ? Le cours d’éloquence sacrée va de 1857 à 1862 : Les pères apostoliques (1857-1858) — Les apologistes chrétiens au 11 e siècle 1 re série, saint Justin (1858-1859). — Les apologistes chrétiens au 11 e siècle : 2 e série, Tatien, Hermias, Athénagore, Théophile d’Antioche (1859-1860), saint Irénée (1860-1861), Tertullien (1861-1862). Ces orateurs brillent pendant des siècles tragiques, pleins de luttes ardentes : luttes des doctrines entre la philosophie païenne et la révélation ; luttes des dogmes entre l’enseignement chrétien et les hérésies naissantes ; luttes des mœurs entre la corruption romaine et la morale de l’Evangile ; luttes politiques entre l’Etat césarien et l’Eglise, institution récente, qui se pose comme une autorité de l’ordre spirituel, et réclame sa place au soleil de la liberté, ou une part de la tolérance qu’on accorde à tous les dieux du Panthéon et aux cultes infâmes. Le jeune Sorbonnien embrasse d’un coup d’œil ferme cette situation et se dicte à lui-même son programme : « Tracer le tableau de l’éloquence chrétienne aux prises avec le polythéisme, déterminer les conditions de l’attaque et celles de la défense, apprécier les doctrines qui viennent se heurter dans cette rencontre de deux sociétés, étudier les hommes qui se succèdent dans ces combats de la parole, leur part d’activité, le mérite de leurs œuvres, suivre, enfin, dans ses phases diverses, cette grande lutte où les destinées du monde se jouent entre la persécution et l’apologétique, telle est la tâche que mon sujet m’obligeait à fournir. »
Cette tâche est vaste et complexe ; tout y rentre : doctrine, histoire, géographie, science, philosophie, politique, les mœurs, les arts. Il touche en passant à tous ces sujets, et révèle une compétence assez étendue, sinon toujours profonde ; mais avant tout, c’est l’apologétique qui fixe son attention. Là il apprend la méthode que les Pères employèrent autrefois pour défendre l’Eglise et avec quelles armes, ces armes qui ne se rouillent pas, et dont on peut toujours se servir moyennant de légères transformations selon les époques. Leur principal argument, c’est le droit absolu de la vérité ; ils l’affirment intrépidement, à leurs risques et périls. L’argument de seconde ligne, c’est l’argument ad hominem, qui ne s’use jamais, la revendication du droit commun qu’on ne peut refuser à l’Eglise sans crime, puisqu’elle ne menace aucun intérêt national, et qu’elle n’apporte que des bienfaits. Notre apologiste saisit au vol l’occasion d’exposer cette épineuse question, avec la variété des procédés à suivre selon les situations, ce qui ne suppose aucune déloyauté, et que les chevaliers du libéralisme ne sauraient justement blâmer. La leçon est faite ainsi à Jules Simon, à Laboulaye et consorts. Mais ce qui lui échappe le moins, c’est l’argument suprême des lutteurs antiques qui, non contents de parler et d’écrire, savent souffrir et mourir pour la cause qu’ils défendent si éloquemment. C’est l’argument devant lequel Pascal, le grand penseur, s’arrêtera, après avoir passé en revue tous les autres, et qui lui fera écrire ce fameux axiome, qu’on répétera partout à sa suite : « Je crois volontiers une religion dont les témoins se font égorger ».
Ce qui ajouta à l’intérêt du cours d’éloquence sacrée, ce fut le caractère d’actualité que le professeur sut lui communiquer, sans esprit de système, sans viser à l’effet, sans solliciter les textes. C’est qu’en réalité il n’y a rien de substantiellement nouveau ici-bas, que les erreurs elles-mêmes se répètent et que les passions humaines ne changent guère que d’habit : l’histoire d’hier est l’histoire d’aujourd’hui.
Ainsi l’étude de l’apologétique ancienne cessait d’être archéologique et devenait vivante ; car les erreurs et les passions du monde romain passaient dans la rue et retentissaient à tous les échos de la publicité, tandis que le professeur de Sorbonne en dressait le catalogue, en décrivait la physiologie et en constatait les ravages. « Que de questions intéressantes et fécondes l’apologétique chrétienne ne soulève-t-elle pas devant nous ! Je n’en citerai que deux, pour vous montrer que l’actualité, elle, ne lui fait pas défaut. Ainsi, quoi de plus fréquemment agité, et pour ainsi dire de plus éternellement vivant, que la question de la liberté de conscience ? Eh bien ! comment et dans quel sens les apologistes des premiers siècles ont-ils revendiqué la liberté de conscience ? C’est ce qui ressortira pour nous de l’examen de leurs écrits. De même, s’il est une branche de l’érudition qui, depuis cinquante ans, ait été cultivée avec ardeur en Allemagne et même en France, ce sont les études mythologiques ; la critique moderne a su faire de l’idolâtrie un champ de bataille où l’on se dispute la victoire, avec un acharnement qui n’est pas près de finir. Or, il est évident qu’une des pièces les plus importantes du procès c’est le jugement qu’en ont porté les Pères dans leur polémique avec les païens sur l’idolâtrie, ses caractères et ses formes. C’est ainsi qu’en creusant le sol de l’antiquité chrétienne on y trouve des armes de toutes sortes, vieillies par le temps, mais qu’il suffit de polir pour les rendre propres à un nouveau genre de combats ».
Parce que le professeur de Sorbonne a saisi les analogies existantes entre ces siècles rec

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents