Les fondements de la morale chrétienne
503 pages
Français

Les fondements de la morale chrétienne , livre ebook

-

503 pages
Français

Description

Si Dieu existe, ou s'il n'existe pas, quelles en sont les conséquences, sur un plan moral ? C'est à cette question fondamentale que tente de répondre le présent ouvrage, en analysant les critiques que le catholicisme romain moderne et contemporain a lui-même développées sur ce sujet. L'athéisme implique-t-il nécessairement l'immoralisme, voire l'amoralisme ? Inversement, le Dieu biblique doit-il être considéré comme le seul fondement légitime de la morale ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2005
Nombre de lectures 228
EAN13 9782296399174
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les fondements de la morale chrétienneCollection « Cheminements spirituels »
dirigée par Noël Hily
Toutes réflexions théologiques, spirituelles, expériences mystiques, religieuses, qu'elles se situent au sein ou
hors des grandes religions, méritent d'être connues.
C'est pourquoi nous favorisons leur édition dans cette collection
« Cheminements Spirituels» chez l'Harmattan.
Vous pouvez nODSenvoyer vos écrits, même les plus personnels. Nous
vous répondrons.
12, rue de Recouvrance
45000 Orléans
Tel: 02 38 54 13 58
Déjà parus
BERNABEU A. Laissons les enfants grandir
BOMBLED J.P. Quand la modernité raconte le salut....
CONTE A. M. L'ivre de vie
DESURVIRE Dire vrai ou Dieu entre racisme et religions
DUROC R. La foi et la raison
GALLO J.G. Lafin de l'histoire ou la Sagesse chrétienne
GARBAR F. Chasser le mal
GENTOU A.. Invités à vivre
HARRIS J.P. Sainte Bernadette
LECLERCQ P. Un Dieu vivant pour un monde vivant
KIRCHNER D. Dieu Créateur ou Biblique
ROCHECOURT G. La cigale
SANTANER P. M-A. Qui est croyant?
SCIAMMAP. Dieu et l'homme - MéditationsJean-Marie KRUMB
Les fondements de la morale chrétienne
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan ltalia
Kossuth L. u. 14-16 Via Degli Artisti, 155-7,rue de
l'ÉcolePolytechnique 1053 Budapest 10124 Torino
75005 Paris HONGRIE ITALIE
FRANCE(Ç) L'Harmattan, 2005
ISBN: 2-7475-8433-X
EAN : 9782747584333À la mémoire de SabineÀ mon avis, il ne faut rien détruire, si ce n'est l'idée de Dieu dans l'esprit de
l'homme: voilà par où il faut commencer. [...] Alors [...] l'ancienne conception du
monde disparaîtra, et surtout l'ancienne morale. [...] Puisque Dieu et l'immortalité
n'existent pas, il est permis à l'homme nouveau de devenir un homme-dieu, rut-il
seul au monde à vivre ainsi. TIpourrait désormais, d'un cœur léger, s'affianchir
des règles de la morale traditionnelle, auxquelles l'homme était assujetti comme
un esclave. Pour Dieu, il n'existe pas de loi. Partout où Dieu se trouve, il est à sa
place. Partout où je me trouverais, ce sera la première place. [...] « Tout est
permis », un point c'est tout.
Dostoïevski, Les frères Karamazov
Lorsqu'on s'ouvre à Dieu librement et consciemment, on est libre. Mais là où
Dieu est nié, la liberté devient une folie effiénée, elle ne connaît plus d'obstacles.
Cette pensée est exprimée dans une page captivante des Frères Karamazov, de
Dostoïevski, où Yvan, avec une logique lucide et implacable, conclut que si l'on
nie Dieu, l'idée de péché disparaît, la notion d'obligation morale n'existe plus,
l'homicide se justifie.
Paul VI, Prendre parti pour l 'homme
C'est en fait le rejet de Dieu, l'athéisme érigé en système théorique et pratique,
ou simplement vécu dans la société de consommation, qui sont à la racine de tous
les maux présents depuis la destruction de la vie à ses débuts jusqu'à toutes les
injustices sociales, à travers la perte du sens de toute morale.
lean-Paul II, N'ayons pas peur de la vérité
7A vont-propos
On trouvera dans cet ouvrage une réflexion sur les fondements
de la morale chrétienne. Ce thème est lui-même abordé à partir d'une
question centrale qui lui sert de fil conducteur: si Dieu existe ou s'il
n'existe pas, quelles en sont les conséquences, sur un plan moral?
Cette question constitue la question fondamentale que Dostoïevski,
comme on le sait peut-être, n'a cessé d'afftonter dans son œuvre. Mais,
en tant que chrétien, cette question devient chez lui: si Dieu n'existait
pas, tout ne serait-il pas permis? La négation introduite dans la
proposition principale sous-entend que, du point de vue de la thèse
soutenue, il faut que Dieu existe, sinon tout serait effectivement
permis. Cette thèse devient même, dans sa formulation positive: Dieu
existe nécessairement, sinon tout est permis. Ou bien, pour l'exprimer
encore autrement, mais en introduisant cette fois la négation dans la
proposition conditionnelle: si Dieu n'existe pas, tout est permis.
Ce que j'ai voulu montrer, une fois dégagés et explicités les
fondements sur lesquels elle repose, c'est que cette thèse, qui permet
d'exprimer au mieux, me semble-t-il, l'essence du christianisme et de
sa doctrine morale, est reprise explicitement dans le catholicisme
romain moderne et contemporain, pour servir de clef d'interprétation
aux comportements humains, aussi bien individuels que sociaux, pour
leur proposer voire leur imposer une ligne de conduite. La publication
en 1992 d'un nouveau Catéchisme universel témoigne à cet égard de la
volonté de l'Église catholique, au nom de l'autorité morale dont elle
s'affIrme investie, de régler l'action humaine sur un ensemble de
normes indiscutables, au-delà desquelles il n'y a plus d'existence
morale, et par conséquent humaine, digne de ce nom. Cependant, le
fait de vivre comme si Dieu n'existait pas - caractéristiquemajeure de
nos sociétés occidentales -, ou le fait d'affIrmer positivement qu'il ne
saurait exister, conduisent-ils nécessairement, sans issue possible, à
cet état d'immoralisme ou d'amoralisme selon lequel tout, pour ainsi
dire, serait permis?
C'est donc au système doctrinal, à la fois théologique et
métaphysique, du magistère romain contemporain, ainsi qu'à ses
prolongements sur le plan de la moralité, qu'est consacré cet essai. Je
ne considère ici le christianisme, et la morale qui en dérive, que dans
sa dimension doctrinale ou théorique, et non pas du tout comme foi ou
9comme religion. C'est ce système et uniquement lui, à travers la
rencontre des principales notions qui lui confèrent son identité, dont
j'ai cherché à apprécier la pertinence et la capacité de justification. Or
ce système, qui prétend à l'universalité, exclut par principe tout autre
type de fondement de la morale que le Dieu chrétien.
À ce propos, une anecdote. J'avais été fort intrigué, dans les
années quatre-vingts, lors d'une émission de télévision, de voir
JeanMarie Lustiger, archevêque de Paris, tenir des propos hostiles et
manifestement offensifs contre quelques-uns des plus grands
philosophes de la tradition philosophique allemande des XVIIIe et
XIXe siècles, notamment Kant et Hegel. D'où venait cette acrimonie?
Pourquoi ce ton pathétique, et ce ressentiment, contenu avec peine?
Décidément, le fameux consensus entre la foi et la raison, entre la
religion et la philosophie, que Jean-Paul II appelle aujourd'hui de ses
vœux, ne devait pas, à entendre le cardinal Lustiger, être aussi évident
que cela. Ou alors il ne devait concerner qu'une certaine raison, la
raison éclairée par la foi, et qu'une certaine philosophie, la
philosophie chrétienne. Je compris, mais sans en mesurer encore les
tenants et les aboutissants, que c'était bien, en une telle polémique,
l'ensemble de la philosophie moderne, depuis son commencement
cartésien, qui était visé.
L'opposition entre une conception du monde et de la réalité, y
compris la réalité humaine, affranchie de toute tutelle théologique, et
une philosophie religieuse, qui revendique au contraire une telle
tutelle, est en vérité radicale. Pour mettre au jour l'essentiel d'un tel
conflit doctrinal, il fallait par conséquent informer, mais aussi passer
au crible de la critique philosophique les propres critiques, à la fois
théologiques et métaphysiques, formulées par le magistère romain
contre les philosophes les plus éminents de la pensée occidentale. Il
convenait également, à l'aune de critères spécifiquement
philosophiques, de porter un jugement sur la théologie morale dudit
magistère, qui se considère, sur ce sujet sensible, comme la seule voix
autorisée.
Certes, des théologiens moralistes, individuellement, ont pu se
donner pour tâche d'interpréter et au besoin de relativiser certaines
condamnations tranchées du magistère romain, permettant ainsi
d'équilibrer le rapport entre la foi et la raison, et, en matière de
morale, entre l'existence de Dieu fondée en raison et les principes
essentiels de la moralité. De même, des philosophes ou des
10théologiens contemporains, en opérant une lecture interne de certains

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