Les Sanctuaires de Rome
182 pages
Français

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Les Sanctuaires de Rome , livre ebook

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Description

JEAN-MARIE MASTAÏ, aujourd’hui glorieusement régnant sous le nom de Pie IX, est né le 13 mai 1792, à Sinigaglia, ville des États romains, dans la légation d’Urbino-el-Pesaro. La famille des comtes Mastaï était une des plus anciennes et des plus estimées de la province ; c’était incontestablement la première de la ville de Sinigaglia. Les Mastaï étaient de père en fils gonfaloniers. Cet honneur était devenu presque une propriété de famille.Il est rare qu’un grand homme ou un saint n’ait pas eu près de son berceau une femme choisie ; c’est par les secrètes influences de l’apostolat de la mère que Dieu éveille dans le cœur de l’enfant les premières révélations de sa vie morale, et qu’il lui communique ce mélange de douceur et de force qui compose les âmes d’élite.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346086795
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
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Note Importante.  — Vu l’importance de cet ouvrage, nous engageons de souscrire au plus tôt, pour être certain d’être servi en décembre. La souscription sera fermée le 15 décembre ; le prix de l’ouvrage sera alors de 50 francs.
Jean Luquet, Anselme Tilloy
Les Sanctuaires de Rome
AU LECTEUR

Rome chrétienne, par ses monuments et ses souvenirs, fait une profession de foi permanente. Elle est, par ses ruines, le plus grand arc de triomphe ; par ses catacombes, ses tombeaux, ses reliques, elle est le plus grand mausolée ; par ses édifices, le plus grand palais ; par ses diverses liturgies, la plus grande chaire pastorale de l’univers.
 (M GR GERBET.)
LE culte que l’Église catholique rend aux reliques de ses saints n’est pas, comme l’hérésie le prétend, quelque chose d’accessoire ou d’accidentel dans le christianisme, mais il tient à son essence même, parce qu’il se produit sous l’influence de la révélation et qu’il satisfait d’ailleurs les instincts les plus intimes de la nature humaine. Toute famille vénère le tombeau de ses pères ; elle aime à les immortaliser dans son souvenir en conservant quelque chose d’eux-mêmes. Toute nation honore les tombeaux de ses grands hommes ; elle a ses musées où elle recueille et conserve avec un religieux respect les différents objets qui ont servi à leur usage. Jadis l’ancienne Égypte ne croyait pas que ses Pyramides fussent des demeures trop fastueuses pour renfermer dans leurs flancs de granit les ossements de ses souverains. La France a ses Saint-Denis, ses Sainte-Geneviève, dont elle a fait les nécropoles séculaires de la souveraineté, de la science et du génie. Bien plus, non contents de recueillir les restes de nos souverains ou de nos grands hommes sous les voûtes et dans les caveaux de nos plus belles basiliques, nous rassemblons dans nos palais jusqu’aux objets qui ont touché leurs corps, ou qu’ont maniés leurs mains : un vêtement, une armure, etc. Un livre d’heures fait revivre devant nous ce saint roi qui sut porter sur le trône de France l’héroïsme de la vertu. A celui qui nous dirait que ce livre n’est pourtant qu’un livre, nous répondrions qu’il faut avoir l’âme pétrifiée pour n’y sentir que cela. Le caractère propre de l’individualité, c’est de faire reporter sur les objets qu’elle s’est appropriés, et qui demeurent après elle, quelque chose des sentiments qui se rapportent à elle-même. On conçoit que ce culte rendu par la famille aux reliques des ancêtres et par la société aux reliques de ses grands hommes, n’a rien que de légitime, et qu’il correspond aux instincts les plus intimes de la nature. C’est la religion du souvenir, de l’admiration, de la reconnaissance et de l’amour ; c’est la piété filiale et le patriotisme élevés à la hauteur d’un culte. Malheur à une famille, malheur à une nation, si la passion du lucre ou dés jouissances étouffait en elles ce noble sentiment de la piété filiale, si le théâtre ou la bourse leur faisaient oublier le culte des vieilles tombes !
Le culte rendu par l’Église aux reliques de l’élite de ses fils, qui sont les saints, n’est que l’expression de ce sentiment : l’Église est la famille de Dieu, la nation sainte 1 . Donc, comme famille et comme nation, l’Église obéit au sentiment le plus élevé de la nature humaine en vénérant les restes mortels de ses enfants. Or, comme les reliques des saints sont non-seulement de vénérables débris du temps, mais des membres augustes auxquels la grâce divine a communiqué un caractère de grandeur surnaturelle, et qu’ils sont d’ailleurs marqués du sceau de la résurrection glorieuse, on conçoit dès lors que l’Église donne un caractère religieux à son culte. On conçoit qu’elle les place sur ses autels, qu’elle transforme les tombes de ses saints en glorieux reliquaires, qu’elle les couvre de fleurs, qu’elle y fasse brûler l’encens, qu’elle les entoure des symboles de la résurrection, et que ses chants, enfin, soient, non des gémissements mêlés de regrets et de larmes, mais des chants de triomphe et d’allégresse.
Remarquons encore que, par ce culte public et universel rendu aux saints et à leurs reliques, l’Église affirme son immortelle fécondité et, par là même, sa divinité. Elle peut dire à ceux que les clartés admirables de sa foi ne peuvent convaincre : Si vous ne croyez pas au témoignage de ma doctrine, croyez du moins à mes œuvres. Mes œuvres, ce sont mes saints. Partout où je passe, partout où je plante ma croix, je fais croître des vertus que le monde avant moi ne connaissait pas. Je crée des cœurs nouveaux ; d’un enfant d’Adam, je fais un saint. Donc, si je fais les œuvres de Dieu, croyez que je suis de Dieu.
Enfin, par le culte des reliques, l’Église satisfait un besoin de la piété que la religion ne doit pas négliger. Elle nous rappelle les exemples des saints et nous les rend pour ainsi dire présents. Pouvons-nous voir d’un œil indifférent les restes de ces anges qui ont passé en ce monde ? N’est-ce pas un spectacle empreint d’une beauté touchante et toute chrétienne que celui de l’Église catholique agenouillée en tous lieux sur les tombeaux de ses héros, reliant ainsi, par un mutuel échange de service et d’amour, ceux qui ont atteint le port et ceux qui luttent contre les flots de celte mer si agitée du monde, et encourageant ceux-ci par l’exemple de leurs glorieux devanciers ? Comment ne pas voir une institution profondément morale dans cette communion journalière des vivants au souvenir des vertus et aux leçons de sainteté de ceux qui se sont endormis du sommeil des justes ?
Que certains esprits, atteints d’une frivolité incurable, n’entendent rien sous ce rapport au culte des reliques, cela est dans l’ordre. Pour comprendre tout ce qui touche à l’ordre surnaturel, il faut du sérieux dans la tête et surtout dans le cœur. Mais quiconque voudra y réfléchir, je ne dis pas avec le sentiment de la piété, mais avec les simples données de la philosophie chrétienne, rendra justice à l’Église.
Ces hauts et féconds enseignements renfermés dans le culte des reliques, ne se manifestent nulle part avec une plus grande richesse d’expression que dans la capitale du monde chrétien. On en conçoit la raison. S’il est un lieu dans le monde où la sainteté doive exercer son empire et manifester ses prodiges d’abnégation et de charité, c’est évidemment la ville qui a été choisie par Dieu pour être le centre de la chrétienté. Rome qui possède dans son sein le chef de l’Église, et avec lui la chaire indéfectible de la vérité, doit être le foyer de la vie chrétienne. Mère de la vérité, elle doit être aussi la mère de la sainteté. Depuis dix-huit siècles, la ville des papes offre au monde ce divin témoignage de sa prédestination et s’affirme la ville sainte. Elle nous apparaît comme le Campo Santo du monde chrétien le plus complet qui existe. Ce que les caveaux de Saint-Denis furent autrefois pour les races royales de France, les temples et les plus humbles chapelles de Rome le sont pour une grande partie de cette dynastie de héros chrétiens qui se sont transmis, de siècle en siècle, la croix et la charité de l’Homme-Dieu. Les plus grands saints qui aient honoré le christianisme ont vécu à Rome et y ont laissé des souvenirs de leur passage. La plupart de ces hommes, qui ont été martyrs par le sang ou par la charité, ont voulu que quelque chose d’eux-mêmes allât

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