Mon chemin de Compostelle
223 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Mon chemin de Compostelle , livre ebook

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223 pages
Français

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Description

Pour y voir plus clair, le chemin de saint Jacques de Compostelle m'a semblé incontournable, pour moi qui ne sais peser et penser qu'en termes d'action. Buter sur ses faiblesses. Repartir. Avancer quand même. Solitude vécue et fraternité expérimentée. Apprendre à se désencombrer pour être disponible à soi, aux autres, à Dieu. Chaque jour passé sur le Camino m'a rappelé des bribes, parfois un pan entier de vie. Pans de vie et bulles de réflexions ponctuent chaque chapitre. Ce Chemin n'est ni une illusion, ni une parenthèse. Il a la saveur du don. Il ouvre la conscience à une réalité promise et qui nous dépasse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 385
EAN13 9782296251793
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mon Chemin de Compostelle
Graveurs de mémoire


Dernières parutions

Claude GAMBLIN, Un gamin ordinaire en Normandie (1940-1945), 2010.
Jean-Pierre COSTAGLIOLA, Le Souffle de l’Exil. Récit des années France, 2010.
Jacques FRANCK, Le sérieux et le futile après la guerre , 2009.
Henri-Paul ZICOLA, Les dix commandements d’un patron , 2010.
Albert DUCROCQ, Des Alpes à l’Uruguay. Un pont entre deux rives , 2010.
Edmond BAGARRE, Géologue : une vie de recherches et d’aventures . Afrique , Amérique , Europe , Asie, 2009.
Pierre-Alban THOMAS, De la Résistance à l’Indochine. Les cas de conscience d’un FTP dans les guerres coloniales , 2009.
Elhadj Mohamed Lamine TOURE, Mémoires d’un compagnon de l’indépendance guinéenne , 2009.
Jean-Claude LEPRUN, Une jeunesse malgache (1942-1966), 2009.
Jeannine PILLIARD-MINKOWSKI, Eugène Minkowski 1885-1972 et Françoise Minkowska 1882-1950. Eclats de mémoire , 2009.
Jacqueline ADUTT-THIBAUT, Mon Avenue Montaigne , 2009.
Michel MALHERBE, Fonctionnaire ou touriste ? Mémoires d’un globe trotter , 2009.
Jacques-Thierry GALLO, Mon histoire avec Dieu. Un témoignage vivant , 2009.
Raymond Louis MORGE, Michelin 120 ans. A travers ceux qui l’ont bâti , 2009.
Régine LE HÉNAFF, Afrique aimée. Chroniques d’un temps passé , 2009.
Pierre VERNAY, Chronique amazonienne d’un bateleur fou d’écriture, 2009.
Eric LE RAY, Marinoni, fondateur de la presse moderne (1823 -1904), 2009.
Michèle PERRET, Terre du vent. Une enfance dans une ferme algérienne , 2009.
P ierre L ONGIN


Mon Chemin de Compostelle

Entre réflexion, don et action


Récit


L’H ARMATTAN
Avertissement au lecteur :

Ce livre parait dans la collection « Graveurs de mémoire ». Il retrace, vue par l’auteur, une histoire dans une époque mouvementée qui va des années trente à nos jours. Ce n’est pourtant pas une autobiographie. Des personnages évoqués, certains existent ou ont existé, d’autres sont imaginaires. Il en est de même pour certains évènements. Il serait mal venu de rechercher, à travers eux, une vérité que seul le Seigneur connaît…


Les numéros entre crochets figurant dans le texte renvoient aux planches du cahier hors-texte.


Crédits photographiques :
— planche 12 : Georges de LA TOUR , Job raillé par sa femme © musée départemental d’art ancien et contemporain – Épinal, cliché Bernard PRUD’HOMME .
— les autres planches hors-texte et la photographie de la page 89 sont des clichés de l’auteur.
— les dessins des pages 93, 94, 95 et 171 sont de l’auteur.


© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11431-9
EAN : 9782296114319

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Un chemin de réflexion
Dans notre voyage à travers la vie,
nous rencontrerons les gens qui sont destinés à nous rencontrer,
d’où qu’ils viennent, et quelque chemin qu’ils prennent…
Et ce que nous sommes destinés à leur faire,
et ce qu’ils sont destinés à nous faire, s’accomplira fatalement.

Charles Dickens, Little Dorrit.


À cette étape de ma vie, l’appel du chemin, du camino comme on l’appelle là-bas, m’a paru incontournable. Pour moi et ceux qui m’entouraient. Ceux et celles dont j’avais à me faire pardonner. Ceux et celles qui m’avaient beaucoup apporté.

Je voudrais vous livrer le récit de ce pèlerinage, en entremêlant des pans de vie qui me sont revenus. En marchant, les neurones ont tout loisir de fonctionner et ne s’en privent pas. J’y ajouterai aussi, comme sur le chemin, les thèmes de méditation ou de réflexion qui ont surgi. Pour moi qui ai tant de mal à prier, ces thèmes venaient spontanément. Oui ! Prier en marchant.

Tout d’abord, voici quelques recommandations, si vous êtes en partance ou si l’idée vous trotte dans la tête…

Le Camino est un chemin de dépouillement. On ne prend que deux tenues. À l’arrivée, après la douche, on se change et on lave et on fait sécher celle qu’on a portée le jour. On ne porte qu’un litre à un litre et demi d’eau, il y a suffisamment de points sur le camino (le système « à tétine » qui permet de boire sans poser le sac est une bonne invention). On emmène des chaussures de trekking pour reposer les pieds à l’arrivée – et visiter le lieu. Sont indispensables le duvet et le sursac pour protéger de la pluie le sac et ce qu’il y a dedans. On dit que le sac, sans eau et sans nourriture, ne doit pas dépasser le dixième de son poids.

Le Camino est une démarche vieille comme le monde mais toute neuve pour chacun. À pied, c’est fou ce qu’on découvre et qu’on ne voit plus autrement. Cette fontaine qu’on a attendu parfois longuement, cette chapelle, cette église dont il faudra demander la clé, pour la visiter, mais aussi cette cour de ferme traversée par le chemin au milieu des poules et des chiens. Ce sentier ombragé sous la canicule, cette montée abrupte ou cette descente glissante (merci ma canne !). La présence diffuse de ceux et celles qui nous ont précédés est souvent très sensible et même sensuelle.

Entre pèlerins, on se tutoie. Cette pratique est capitale parce qu’elle fait tomber le masque social. Les rencontres ébranlent et les fragilités physiques se révèlent. On se montre comme on est et personne n’en a honte.

C’est un moyen de prédilection, pour faire le bilan symbolique de son existence et pour mieux vivre une fois rentré chez soi. Car, on n’en vérifie les bienfaits qu’une fois reprise la vie quotidienne.

Prendre le Camino, c’est accepter l’imprévu. La démarche du pèlerinage implique une totale ouverture à l’inconnu. En Espagne, on ne peut pas réserver le gîte et c’est heureux, même s’il y a des touristes tricheurs qui volent les places sous votre nez. Il faut être prêt à modifier ses plans, à repartir plus tôt ou plus tard. À faire une halte d’une journée ou ajouter six kilomètres de plus pour un autre refuge où il reste peut-être encore des places.

En revanche, il est indispensable de se préparer. Le camino n’est pas un exploit sportif, mais, avant de partir, il vaut mieux faire au moins trois ou quatre fois vingt à vingt-cinq kilomètres dans la journée, avec un sac, pour voir « si la bête tient le coup ».

Il faut enfin se munir de la credencial (carnet du pèlerin) qui est le visa pour entrer dans un gîte espagnol.



En fait, on ne va pas à Compostelle pour voir Saint Jacques : l’Apôtre n’intéresse personne. Il ne mérite pas ce mépris. Mais c’est lui qui l’a voulu ainsi. Son malheur, au fond, a été de naître fils de Zébédée. C’est-à-dire frère de Jean, le bien-aimé. Jacques hérite ainsi de son père une timidité maladive, mais de sa mère l’ambition dévorante du tonnerre.

Comme on ne s’adresse jamais à lui sans appeler Jean, il connait tout ce que les frères de l’ombre, connaissent : le complexe de ne pas se croire aimé pour lui-même. Certes, Jacques chérit ce frère que Jésus préfère entre tous. Mais que faire pour calmer une jalousie aussi haïe qu’incontrôlable ?

Avec Pierre et Jean, il fait partie du cercle intime du Seigneur. Présent quand Jésus ressuscite la fille de Jaïre. Présent au moment de la Transfiguration. Présent au Jardin des Oliviers.

Un jour, lorsque sa mère demande à Jésus que ses deux fils siègent dans l’éternité, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, Jacques devient triste. Il a un pressentiment. Il sent, et l’avenir le lui confirmera, que sans l’avouer, le Christ exaucera cette demande pour l’un, mais pas pour l’autre. Et l’autre, c’est lui !

Alors, quoiqu’intime du Seigneur, peu à peu il s’efface et va trouver une consolation à se faire oublier. Jusqu’en Espagne où sa prédiction semble un échec, sauf en Galice. Et une mission pour plus tard. Des siècles plus tard…

Voilà pourquoi, pour symboliser les trois vertus d

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