Panafricanisme, religion akan et dynamiques identitaires aux Etats-Unis
346 pages
Français

Panafricanisme, religion akan et dynamiques identitaires aux Etats-Unis , livre ebook

-

346 pages
Français

Description

Des montagnes de l'arrière-pays d'Accra aux rues animées des quartiers afro-américains de New-York, l'auteur nous invite à suivre le processus de diffusion et d'implantation de la religion akan aux Etats-Unis, son intégration dans le champ religieux afro-américain et son rôle dans l'élaboration de revendications identitaires complexes et sans cesse redéfinies.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 décembre 2011
Nombre de lectures 22
EAN13 9782296479388
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PANAFRICANISME,RELIGION AKAN
ETDYNAMIQUESIDENTITAIRESAUXÉTATS-UNIS

Connaissance des hommes
Collection dirigée par Olivier Leservoisier

Déjà parus

LidiaCALDEROLI,Rite et technique chez les forgerons mosse
du Burkina Faso. Forger, apaiser, soigner, 2010.
YazidBENHOUNET,L’Algérie des Tribus, 2009.
AlainBABADZAN,Le Spectacle de la culture, 2009.
MarionFRESIA,Les Mauritaniens réfugiés au Sénégal, 2009.
Marie-AudeFOUERE,Les Relations à plaisanteries en Afrique,
2008.
NatachaGIAFFERI-DOMBRE,Une ethnologue à Port-au-Prince,
2007.
Véronique MARCHAND,Organisations et protestations des
commerçantes en Bolivie, 2006.
RogerBASTIDE,Sociologie du folklore brésilien, études
afrobrésiliennes, 2006.
Virginie VINEL,Des femmes et des lignages, 2005.
ElisabethCUNIN,Métissage et multiculturalisme en Colombie
(Carthagène), 2004.
PhilippeCHAUDAT,Les mondes du vin, 2004.
Serge TCHERKEZOFF,Faa-Samoa, 2003.
PascaleABSI,Les ministres du diable, le travail et ses
représentations dans les mines de Potosi, Bolivie, 2003.
Marc Kurt TABANI,Les pouvoirs de la coutume à Vanuatu,
2002.
RogerBASTIDE,Poètes et dieux,2002.
Edith KovatsBEAUDOUX,Les Blancs créoles de la Martinique,
2002.
Maria TEIXEIRA,Rituels divinatoires et thérapeutiques chez les
Manjak de Guinée-Bissau et du Sénégal, 2001.
NathalieCOFFRE-BANEUX,Le partage du pouvoir dans les
Hébrides écossaises, 2001.
VirginieDEVÉRICOURT, Rituels et croyances chamaniques
dans les Andes boliviennes, 2000.
Galina KABAKOVA,Anthropologie du corps féminin dans le
monde slave,2000.
Anne RAULIN,L’ethnique est quotidien, 2000.

Pauline Guedj

PANAFRICANISME,RELIGION AKAN
ETDYNAMIQUESIDENTITAIRESAUXÉTATS-UNIS

Le chemin du Sankofa

L’HARMATTAN

© L'HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-55698-0
EAN: 9782296556980

Remerciements

Cet ouvrage présente les résultats d’une recherche menée pour
l’essentiel lors d’un doctoraten ethnologie reçuà l’université Paris
X-Nanterre. Je remercie Jacques Galinier pour avoir assuré la
direction de mathèse ainsi que Jean-Pierre Albert, Stefania
Capone, André MaryetJoelle Rostkowski pour leurs
commentaires lors de la rédaction et/oude la soutenance. Aux
États-Unis, cetravail n’auraitpuêtre accompli sans l’aide
précieuse dudépartementd’anthropologie duGraduate Center de
la CityUniversityof NewYork etde celui d’African American
Studies de Columbia University. Je remercietoutparticulièrement
Steven Gregory, Manning Marable etLeith Mullings. AuGhana,
Kumi Ansah Koi, Gérard Chouin, Sophie Delena, etBrempong
Osei Tutuontété d’une aide indéfectible. Je suis redevable à
l’InstitutFrançais de Recherches en Afrique qui finança mon
séjour ghanéen ainsi qu’auLaboratoire d’Ethnologie etde
Sociologie Comparative dontje fus membre etallocataire.
Les discussions avec de nombreuxcollègues etamis ont
grandementcontribué à l’élaboration de cetouvrage. Parmi eux,
saluons AdrewApter, Kali Argyriadis, Dimitri Bechacq, Giulia
Bonacci, Bianca Botea, George Brandon, Maxine Kamari Clarke,
Christine Chivallon, Daniel Dawson, Patrick Deshayes, Erwan
Dianteill, Véronique Duchesne, Michelle Gilbert, Michaël Gomez,
Raphaël Imbert, François Laplantine, Olivier Leservoisier, John
Middleton, Pierre Petit, George Preston, Anne Raulin, Alfred
Santana, Jorge Santiago, Paul Stoller, Roxane Butterfly, Emilie
Guillemain, Julien Faraut, Delphine etLaurentRodriguez, Dorota
Puchala, Brandon Perlberg etMansur Scot.
Je n’oublierai jamais la sympathie etl’accueil chaleureuxdes
pratiquantas de la religion akanuxÉtats-Unis comme auGhana.
S’ils sont trop nombreuxpour être cités, jetiens à remercier ici
mes deuxmarraines, Nana Baakan Agyiriwah etNana Nsia. Mes
remerciements à Nana Appiah Dwai II etNana Brafo Agerifa II,
auxofficiants de l’Akonedi Shrine ainsi qu’à Ata. Medase Pii !
Enfin, jetiens à dédier cetouvrage à Steve Assandri pour son
soutien quotidien, à Arturo dontlavenue a clairementmotivé
l’achèvementdumanuscrit, à mes parents, frères, belles sœurs et
neveuxpour m’avoir accompagnée durant toutcetravail.

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Sankofa

Le terme twiSankofafait référence à un symbole akan, très
populaire au Ghana, représentant un oiseau se penchant sur sa
queue, métaphore de la nécessité pour tout homme de se tourner
vers son passé pour avancer vers le futur.
Aux États-Unis, à l’heure du nationalisme culturel, dans les années
soixante et soixante-dix, ce symbole est devenu le motif
emblématique de toute une génération d’activistes pour qui la
solution au « problème noir » résidait dans le retour aux origines,
la quête de l’ancestralité africaine.
Ce sontparmi ces militants, adeptes dunationalisme culturel, que
sontapparus les premiers leaders dumouvement« akan ». Comme
leurs prédécesseurs, les « Akan » américainstentèrentet tentent
toujours d’emprunter le chemin duSankofa, de setournervers le
passé pour construire ensemble l’avenir, « guérir » leur
communauté des méfaits duracisme etde l’oppression et
revendiquer leur dignité. C’estcette entreprise à la fois politique et
religieuse de reconstruction d’une identité « akan » auxÉtats-Unis
que cetouvrage se propose d’analyser.

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Introduction

La porte du retour

Le premier août 1998, une délégation afro-américaine venue
des États-Unis et de la Jamaïque procéda, au Ghana, à des rites
funéraires exécutés en l’honneur des dépouilles de deux esclaves
noirs. Aux Amériques, les corps de ces deux personnes,Crystal et
1
Samu, fel Carsonurentexhumés par leurs descendants, puis
transportés en Afrique. Lors d’une cérémonie commémorative, les
dépouilles furentmenées en barque aufortde Cape Coast, l’un des
nombreuxdonjons dulittoral ghanéen, où, pendantlatraite
négrière, les esclaves étaientparqués avantd’embarquer pour le
NouveauMonde. Les participants entrèrentdans la prison parune
porte appelée la « porte dunon retour » (Door of No Return), porte
que les individus asservis empruntaientlorsqu’ils quittaient
définitivementleur Afrique natale. Puis, les dépouilles furent
conduites dans les jardins d’Assin Manso, où, dansun pointd’eau,
elles furentlavées etpurifiées.
Cette cérémonie, effectuée solennellementpar les participants,
constituaunetentative de rapprochement, autour de la mémoire de
l’esclavage, de certains activistes afro-américains avec des
autorités politiques ghanéennes. En 1998, le présidentJerry
Rawlins avaitparticipé à la cérémonie qui futen partie
subventionnée par son gouvernement. Ellevintcloreune
célébration de quatre jours, l’Emancipation Festival, destinée à
commémorer la fin de l’esclavage etla libératNoirs dion des «u
Continent» etduNouveauMonde. Depuis lors,tous les ans, des
Afro-Américains sontreçus auGhana de la fin dumois de juillet
audébutaoûtpour fêter l’Emancipation Day(Holsey,2010). Leur
sontproposées des excursions dans le pays etsontorganisées, en
leur honneur, des cérémonies célébrantleur « retour à la maison »
(back home). S’inscrivantdansune longuetradition de luttes
communes menées par des Afro-Américains etdes Africains
contre le racisme, l’oppression, l’esclavage, le colonialisme etla

1
Le premier de ces esclaves futappelé Crystal parce que l’ontrouva sur son
cadavreun cristal. Il estmortde malnutrition. Le second, Samuel Carson, était un
esclave qui,une fois libéré, devintofficier de la marine américaine.
11

ségrégation, l’Emancipation Daycélébrationfait figure de «
panafricaine »dont les participants continuent à agir
collectivement pour l’amélioration de leur condition.
Depuis 1998, la «Porte du non retour», àCape Coast, a été
rebaptporisée «te duretour »(Door of Return). Hautement
symbolique, ce changementde nom rappelle à la fois la
détermination de nombre d’Afro-Américains en quête de leurs
origines etd’un gouvernementghanéen qui ouvre son pays de plus
2<

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