Paradoxe religieux dans un contexte esclavagiste

Josette Nonone

Description

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, aux Antilles, des esclaves noirs ont été contraints à une « conversion » en dépit de leur culture religieuse d'origine. Le problème soulevé constitue un paradoxe religieux : la religion catholique romaine prêche l'amour du prochain, et c'est pourtant en son nom que des colons blancs chrétiens mirent en servitude leurs semblables. Plus surprenant encore : des esclaves demandèrent leur baptême et reçurent une instruction religieuse catholique romaine qui fut un outil de ré-humanisation et un support de liberté intérieure.

Sujets

• Religion
• Major religious groups
• Psychiatrie
• Psychanalyse
• Psychologie
• Catholicisme
• Christianisme

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 29 novembre 2018
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782140106606
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Josette Nonone

Paradoxe religieux dans un contexte esclavagiste

Analyse psychanalytique des signifiants d’une conversion

Paradoxe religieux dans un contexte esclavagiste

Analyse psychanalytique des signifiants d'une conversion

Josette Nonone

Paradoxe religieux dans un contexte esclavagiste

Analyse psychanalytique des signifiants d'une conversion

Du même auteur Ambivalence identitaire de la société martiniquaise. Essai psychanalytique d’une aliénation. Éditions L’Harmattan. 2013 « Créolités aux Amériques françaises" In Cahiers des Anneaux de la Mémoire N-15. Créolités aux Amériques françaises Creolization in the French Americas Éditions Les Anneaux de la Mémoire. Nantes-Lafayette. 2014 Linguistic process: Creole in the Americas. InCreolization in the French Americas University of Louisiana at Lafayette Press. 2015 © L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-15806-8 EAN : 9782343158068

Avant-propos Le motif de cet ouvrage est que très souvent, il est dit que par la Bible, les Noirs ont été mis en servitude et cependant, ils sont et demeurent croyants. Ce paradoxe était à comprendre. En effet, cette recherche de compréhension se fit durant une longue et fructueuse recherche qui permit de montrer ce qui n’a jamais été dit : la conversion des esclaves noirs ne s’est pas toujours effectuée par la force. Effectivement, ces recherches permettent de dire qu’il s’est agi d’une force, mais pas celle, communément admise, de la contrainte.

Aussi, pour ce faire, une recherche dut être élaborée. Celle-ci ne pouvait pas se contenter uniquement d’ouvrages relatant l’esclavage, des ouvrages répétant ce qu’avait dit le prédécesseur sans en vérifier la véracité. En effet, la méconnaissance des faits historiques engendre une déréalisation, une dépersonnalisation, voire une aliénation. Cela nous invite à dire qu’il est d’un intérêt indiscutable de connaître sa propre histoire. Aussi, pour cette recherche, il convenait de s’appuyer sur d’autres sources, non pas des informations relatant une vérité historique, sous-entendue, ce que l’on croit qui s’est vraiment passé, mais sur la réalité historique, autrement dit, le déroulement des faits. Celle-ci se trouve dans les références d’origine, à savoir le lieu des archives ou encore les sources de première main.

À ce stade, ce sont les missionnaires qui se retrouvent être sur la ligne de mire. En effet, si on se réfère à ces nombreux ouvrages relatant la traite et les conquêtes, il apparaît que mission et conquêtes sont liées. Or, l’histoire ne dit pas toujours cela. De plus, certains missionnaires dotés d’un zèle hors du commun, à leur péril, ont apporté leur aide aux esclaves.

S’agissant d’hommes et de femmes, l’histoire à elle seule ne peut répondre à la question de ce paradoxe. De fait, si cette recherche de compréhension est du ressort de l’histoire, elle est également des sciences humaines, plus particulièrement des domaines de sociologie, d’anthropologie, entre autres et plus spécifiquement de la psychanalyse qui concerne les faits psychiques immensurables de l’humain. Elle permet de dévoiler des choses cachées, voire complexes. Elle ne résout pas les problèmes, cependant, elle apporte une compréhension et une réponse aux problèmes de l’humain, par l’usage de la parole.

À cet égard, d’aucuns diront que les esclaves n’ont pu s’exprimer sur leur situation de mise en servitude. Cependant, il n’en fut pas toujours ainsi, puisque certains ont laissé des écrits, des témoignages. Ou encore, les découvertes archéologiques de squelettes d’esclaves trouvés dans les cimetières d’esclaves en Guadeloupe ont permis d’évaluer l’état de stress et de souffrance que vécurent ces derniers. C’est dire que se donner la peine de se tourner vers les sources premières s’avère important. En effet, de connaître sa propre histoire et non pas celle qu’on veut bien que nous nous

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appropriions demeure capital pour l’homme et la femme noirs, quel que soit le lieu de leur existence, ce qui amène à la déconstruction de la pensée occidentale, voire à démythologiser l’image du Noir créée par le Blanc.

Cette recherche qui s’est appuyée sur des archives et des références de première main montre également que l’Homme est responsable de sa propre liberté et qu’il est seul à disposer de sa propre personne.

Enfin, cette thèse ne se veut pas une recherche achevée. Loin de là. Effectivement, la démonstration de l’hypothèse de départ, la conversion religieuse voulue, n’est pas une vérité en soi. S’il est apparu trois signifiants essentiels,amour, force et parole, au moyen de la dimension psychanalytique, il n’en demeure pas moins qu’il existe d’autres voies permettant de démontrer la conversion religieuse des esclaves noirs durant la période mentionnée. Ou encore, comme le précisent certaines remarques lors de la soutenance de la thèse, il conviendrait d’approfondir certains thèmes commeles religions traditionnelles africaines.De même, la recherche a permis de mettre en évidencedes catalogues des âmes des groupes d’esclaves élaborés par les prêtres qui étaient confidentiels, de même, de cette découverte, qui est intéressante, il est possible de se demander si elle s’articule entre la méthode des catalogues des prêtres et la ré-humanisation des esclaves dans la conversion.

À d’autres égards, la thèse montre que la conversion des esclaves oriente vers une nouvelle compréhension du christianisme qui apparaît davantage comme une philosophie universelle plutôt et non comme une religion. La question qui se pose s’ouvre sur la différence existante entre une religion et une philosophie universelle ?

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Remerciements

À la Vie, qui m’a tout donné, m’a fait grandir et dont j’ai tout reçu !

À mon cher père, feu Henri dont la personnalité m’a aidée à mon insu.

À ma chère sœur, feu Lucienne.

À ma chère mère, Jeanne, mon modèle de détermination, de volonté et de patience.

À mes chères sœurs, Nelly, Yveline, Graziella, et à mon cher frère Richard pour votre générosité, votre aide et vos encouragements

À toi ma chère fille Aurélie, pour ton aide, ta confiance, tes encouragements et la spontanéité de tes commentaires.

À Sylvain pour sa générosité et son aide tant appréciée

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