Pèlerin à travers la terre
112 pages
Français

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Pèlerin à travers la terre , livre ebook

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Description


Au début des années 1980, frère Roger propose aux jeunes qui viennent de plus en plus nombreux à Taizé de se faire pèlerins de confiance et de réconciliation : accomplir de multiples petits pèlerinages d'une personne à une autre, d'un groupe à un autre, aller rencontrer ceux qui sont différents d’eux, en nourrissant de temps en temps leur vie intérieure lors de rassemblements de prière et de partage. Dans ce livre on le voit en donner lui-même un signe, se mettre en route à Séville, au sud de l’Espagne, remonter l’Europe, franchir le « rideau de fer », traverser l’Atlantique. On assiste aussi aux rencontres européennes de Rome, de Londres, de Paris.


Ce huitième volume des Écrits de frère Roger reprend la deuxième moitié de « Passion d’une attente » puis présente des récits qu’il fait aux frères, des paroles qu’il prononce lors de certaines étapes du pèlerinage, quelques-unes des lettres annuelles qu’il adresse aux jeunes. Une partie de ces textes étaient jusqu’ici restés inédits.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 janvier 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782850404276
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frère Roger, de Taizé
Pèlerin à travers la terre
Passion d’une attente II
et
Pages inédites
1979-1983
Collection
Les écrits de frère Roger,
fondateur de Taizé
copyright © 2018 Ateliers et Presses de Taizé,
71250 Taizé, France
Photos de couverture : C. Nisi, S. Leutenegger
ISBN 978 2 85040 426 9
e-book ISBN 978 2 85040 427 6
Communauté, 71250 Taizé
Tél. 03 85 50 30 30
community@taize.fr – www.taize.fr
Du concile des jeunes à un pèlerinage
1979-1980
Lors du séjour de frère Roger avec une équipe intercontinentale à Temuco, au Chili, en novembre- décembre 1979, décision est prise de « mettre en veilleuse » le concile des jeunes et de le remplacer par un pèlerinage de réconciliation. Celui-ci est annoncé lors de la rencontre européenne de Barcelone, fin décembre. Pour aider chacun à en faire d’abord un pèlerinage intérieur, frère Roger publie l’ Itinéraire d’un pèlerin puis, en février, il se met lui-même en route, avec quelques frères, et parcourt plusieurs pays européens.
Début 1980, il s’agit d’un pèlerinage européen mais dès l’automne il traverse l’Atlantique. Puis, en décembre 1982, au Liban, frère Roger lui donne le nom de pèlerinage mondial de réconciliation. Son nom définitif deviendra, début 1985, à l’occasion de la préparation de la rencontre de Madras, celui de pèlerinage de confiance sur la terre.
Dans l’interview qui suit, frère Roger s’explique sur le commencement de cette initiative et sur le cheminement de la communauté avec les jeunes. Une page rassemble ensuite ce qu’il dit lors des premières étapes du pèlerinage pour préciser les divers aspects de cette mise en marche. Puis dans l’ Itinéraire d’un pèlerin il en donne les fondements spirituels.
Un enfantement de l’Église
Qu’a représenté pour vous le concile des jeunes qui s’est ouvert à Taizé en 1974   1  ?
Ce projet est né en 1969. Il nous semblait correspondre à une nécessité : offrir aux jeunes une possibilité de créer, de participer à l’enfantement continuel de l’Église et de la famille humaine. Ce concile des jeunes a été annoncé à Pâques 1970 et, après quatre ans et demi de préparation, s’est ouvert en 1974, à Taizé, sous de vastes chapiteaux.
Durant les trois jours d’ouverture, sous ces chapiteaux, j’ai eu l’impression qu’il y avait plus de brouillard que de lumière : le nombre inusité des participants, le fait qu’une musique spéciale avait été préparée et que jamais nous n’avions vécu quelque chose de ce genre, tout cela a fait que notre prière s’est trouvée changée brutalement. Et quand la prière est rendue difficile c’est comme un échec.
Les paroles qui ont été dites avaient leur valeur, mais le plus important, la prière, n’a pas abouti : il y a eu un échec de la prière. Cela nous a touchés. Nous avons tout de même continué à chercher à partir des aspirations des jeunes : comment des jeunes de tous les continents peuvent-ils participer, entrer dans les réalités de l’Église et du Royaume de Dieu ? Quelles sont leurs intuitions ? C’était cela l’objectif du concile des jeunes.
Puis, en 1979, devant l’accroissement du nombre de jeunes, nous avons décidé de suspendre ce concile, pour ne pas en faire un mouvement. Je me suis dit : Mettons-le en veilleuse pour un temps, nous verrons bien s’il pourra resurgir un jour, pour une durée limitée. Remplaçons-le par un pèlerinage avec toutes les générations.
Les jeunes continuent de venir nombreux à Taizé.
Leur nombre ne fait qu’augmenter. D’autre part, nous continuons d’animer régulièrement des rassemblements de prière dans différentes villes d’Europe ou d’Amérique.
Le pape Jean XXIII a eu une expression très belle. Je l’ai entendue de mes oreilles en entrant dans sa bibliothèque pour la dernière audience privée où je l’ai rencontré, peu avant sa mort. Jean XXIII avait une sorte d’accent prophétique : il pressentait un printemps de l’Église.
Peut-être l’expression enfantement de l’Église serait-elle plus à l’image de ce que nous vivons actuellement : l’enfantement suppose des secousses, des crises, des spasmes… Il y a tout cela dans la vie de l’Église. La famille humaine est très secouée, peutêtre plus qu’elle ne l’a été en d’autres périodes. Et l’Église est tellement liée à la famille humaine qu’elle ne peut pas ne pas être secouée elle aussi. Il n’y a pas à s’en étonner : c’est la participation de l’Église à la vie de l’humanité.
Si l’on reprend l’image du printemps, il vient à travers des gelées, toujours. Sa venue évoque d’autres images encore, comme les bourrasques, les vents glacés inattendus. Mais au-delà il y a le printemps. Printemps de l’Église, enfantement de l’Église, ces deux images sont du même ordre.
À travers toutes les générations qui se sont succédé à Taizé, quelle évolution discernez-vous dans la jeunesse ? Et plus largement chez les chrétiens ?
Depuis les années 1970 nous constatons parmi les jeunes – à Taizé comme ailleurs dans le monde – des aspirations et aussi des épreuves qui sont communes.
Les aspirations, c’est que partout des jeunes – pas tous les jeunes, mais des jeunes, partout – cherchent Dieu, et souvent après avoir apparemment renoncé à vivre de lui. Cela, c’est certainement une aspiration que l’on retrouve aussi bien dans les continents du sud que dans ceux du nord : qui est Dieu ? Comment vivre du Christ ?
Certains voudraient une expérience immédiate de Dieu. Et parfois ils ne vivent alors rien d’autre qu’une projection d’eux-mêmes. Une telle projection ne mène jamais loin, car Dieu existe indépendamment de l’homme, et le Christ a préexisté à nous tous. Mais ceux qui ne s’arrêtent pas dans ces chemins de traverse et poursuivent leur route trouvent un enracinement profond dans la persévérance, dans la recherche de Dieu, dans la prière. Et c’est beau.
Il y a aussi les épreuves actuelles : cette période de désenchantement, ce grand vide que beaucoup ressentent. On avait eu un espoir, un bel espoir humain. Il faut bien constater que ce que l’on avait peut-être le plus espéré n’a pas abouti, que l’évolution même de la communauté humaine se fait autrement que beaucoup ne l’avaient souhaité.
On avait espéré que le progrès scientifique et technique permettrait d’instaurer la justice ?
On a cru que ce serait immédiat. Voici maintenant le désappointement, et pour beaucoup le découragement. Nous avons affaire à deux attitudes, pour schématiser : une immense aspiration à persévérer dans la recherche de Dieu et en même temps un profond désenchantement devant l’échec du bel espoir humain. […]
Chez beaucoup de chrétiens, le témoignage du Christ se traduit presque exclusivement par une recherche de justice sociale.
Dans le passé, les chrétiens ont été tellement endormis à cet égard que le réveil s’est fait brutal. Et c’est un beau réveil. Mais, effectivement, s’il n’y a que cela il manque l’essentiel : où est le Christ ? Si nous n’entendons que ce langage-là, nous risquons de ne plus nous alimenter aux sources, à un moment donné elles ne nous intéressent plus, il s’établit comme une concurrence entre la recherche des sources et la lutte pour la justice.
Vouloir instaurer sur la terre un royaume de Dieu selon les projections de notre cœur a toujours été une tentation. Mais il n’en reste pas moins que le partage des biens spirituels ne peut aller sans un partage effectif des biens matériels à travers la terre. Et cela en vue du Royaume à venir, en vue d’en donner un signe, mais aussi en vue de la paix mondiale. C’est une grande question, à laquelle l’Église s’est en partie éveillée.
Mais voilà qu’en vue de stimuler ce double partage, matériel et spirituel, certains ont été si brutaux qu’ils ont en quelque sorte bloqué d’autres chrétiens qui n’y comprennent plus rien. De fait, si dans la recherche de la justice, du partage, le Chr

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