Sciences religieuses traditionnelles en Islam
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Sciences religieuses traditionnelles en Islam , livre ebook

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La civilisation islamique, développée sous l'influx de la religion musulmane, s'est donné tout un ensemble d'expressions culturelles. Certaines d'entre elles portent sur l'islam en tant précisément que religion. Nous les appelons ici « sciences religieuses traditionnelles ».

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Date de parution 27 juin 2016
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EAN13 9782341003902
Langue Français

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ISBN : 9782341003902
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Sciences religieuses traditionnelles en Islam
Introduction
La civilisation islamique, développée sous l’influx de la religion musulmane, s’est donné tout un ensemble d’expressions culturelles. Certaines d’entre elles portent sur l’islam en tant précisément que religion. Nous les appelons ici « sciences religieuses traditionnelles ». Pourquoi traditionnelles ? Pour deux raisons, c’est-à-dire en deux sens. Ces sciences religieuses sont traditionnelles, d’abord, parce qu’elles sont religieuses. Qui dit religion, dit communauté. Transmettant dans la communauté ce qui lui donne sa vie spécifique, la tradition est inséparable de la religion. Dans le cas de l’islam lui-même, la religion est tout entière fondée sur un livre (le Coran) et un modèle (le Prophète) qui requièrent une tradition pour être maintenus en mémoire, justement et pleinement interprétés, valablement actualisés. Mais, d’un autre côté, ce courant vital s’est souvent fixé et figé, dans l’islam, en traditions d’écoles ou en formules rapportées aux autorités majeures ( ḥadīth , khabar ) : de ce point de vue aussi, les sciences religieuses sont traditionnelles.
Une classification générale des sciences a souvent été faite, dans l’islam, par des institutions d’enseignement ou par des auteurs isolés, mais le vocabulaire technique n’y est pas constant. On distingue deux grands groupes, dont l’un est celui des sciences fondées sur les lois et l’activité de la raison, ‘ aql , d’où divers mots de même racine pour les désigner : ‘ aqliyyāt , ma‘qūl ... L’autre grand groupe, le premier en vérité, celui qui nous occupe, rassemble les sciences « fondées sur l’audition des autorités » ( sam‘iyyāt ), ou « transmises » ( manqūl ), ou « fondées sur la Révélation » ( shar‘iyya ). Les nommer « sciences religieuses traditionnelles » n’est donc pas une traduction de l’arabe, mais un équivalent.
Il faut noter avec soin que ces sciences « traditionnelles », c’est-à-dire acceptées par la tradition musulmane, ne le sont pas toutes au même degré. Il y a entre elles une hiérarchie. Les sciences du Coran et celles des traditions prophétiques ( ḥadīth ) occupent fermement les deux premières places, suivies par le droit (ou jurisprudence : fiqh ) avec la science de ses principes ( uṣūl al-fiqh ). Ensuite vient la systématisation dogmatique : « les principes de la religion » ( uṣūl al-dīn , encore appelés ‘ aqīda  : « doctrine de foi ») ; la théologie dialectique (‘ ilm al-kalām ) en est une forme rationalisée qui ne fait pas l’unanimité. Quant au soufisme ( taṣawwuf ) ou à la gnose spirituelle (‘ irfān ), en dépit de leur grande ancienneté et de leur énorme influence passée et présente, ils restent en butte au rejet ou à la suspicion de nombreux musulmans, parfois très représentatifs.
Nos sciences religieuses traditionnelles sont quelquefois dites « arabes ». Elles englobent de fait les sciences du langage arabe, à commencer par sa grammaire et sa lexicologie. C’est que l’arabe est la langue du Coran, parole de Dieu, et la langue du Prophète, dont les paroles personnelles appartiennent aussi à la Révélation. Il s’ensuit une véritable sacralisation de l’arabe, étroitement lié à l’islam.
La religion musulmane est ainsi entourée de sciences qui l’éclairent, la déploient, l’affermissent, mais aussi la limitent et l’entravent. La plupart des courants musulmans contemporains s’accordent à vouloir les rénover, mais s’opposent sur les moyens à prendre pour y parvenir.
1. Les sciences du Coran
La religion musulmane est née du Coran. L’impact du Coran sur la civilisation islamique est extraordinaire. Aussi le Livre par excellence a-t-il été très tôt la source et l’objet de questionnements, de réflexions, d’enquêtes où les musulmans n’ont cessé d’étendre, de ramifier, d’approfondir leur connaissance du texte sacré.
• L’élaboration initiale
L’extrême richesse du message coranique, la dispersion de chacun de ses enseignements en plusieurs passages de teneur différente, son style souvent très elliptique, son vocabulaire parfois archaïque ou mystérieux ont suscité des questions dès la première génération de l’islam. La compilation, orale puis écrite, des réponses à ces interrogations a donné naissance au commentaire ou explication du Coran, genre littéraire et activité scientifique qui n’ont jamais cessé de se poursuivre dans la communauté musulmane. Mais celle-ci, dans les premiers temps, s’est vue confrontée à une difficulté encore plus urgente. Avant que d’éclaircir les passages difficiles du texte, il fallait savoir quel texte était révélé. Les circonstances de la collecte du Coran montrent combien le problème était réel. Mais une fois même adoptée (ou plutôt acceptée) la Vulgate dite de ‘Uthmān, toute difficulté n’était pas écartée. L’écriture arabe ancienne était défective. Le ductus consonantique des premiers manuscrits pouvait dès lors, pour beaucoup de mots, être prononcé de plusieurs façons. Le sens, dans certains cas, en était changé. D’où l’apparition de nombreuses variantes. Leur divergence provoqua des conflits, leur étude engendra une science spéciale. Sept séries de variantes furent finalement reconnues comme les sept « lectures » canoniques ( qirā’āt ), en principe également licites. Toute autre variante devint prohibée, à l’issue d’un long processus auquel la polémique brutale d’Ibn Mujāhid, chef des « lecteurs » coraniques de Bagdad (mort en 324/936), donna une impulsion décisive.
• Les sciences coraniques
Au IV e  siècle de l’hégire/ X e  siècle, la fixation définitive des « lectures » ôte à la science correspondante l’actualité de premier plan qui était la sienne. Les qirā’āt restent un secteur fondamental parmi les disciplines descriptives et interprétatives du Coran, mais celles-ci sont désormais polarisées par le commentaire ( tafsīr ). De ces « sciences coraniques », les meilleurs tableaux nous sont donnés, au début de l’époque classique puis après elle, par deux auteurs de renom. Le Fihrist ou « Index », composé en 987 par Ibn al-Nadīm, comprend une section ( I , 3) sur le Coran et sur les livres en traitant. Après de longues indications sur la collecte du Coran, l’ordre des sourates et ses variantes, les sept lectures canoniques et les autres, il énumère sous vingt-deux chefs près de trois cents ouvrages. Ceux-ci entrent presque tous dans les deux catégories susmentionnées. D’un côté, la science des lectures, avec des branches spéciales telles que la graphie particulière des manuscrits coraniques, ou le diacritisme et la vocalisation, ou même la simple étude de la lettre lām dans le Coran ! Mais d’autre part et surtout, la science du commentaire, elle aussi avec de nombreuses sciences subordonnées, dont les plus importantes étudient : les circonstances de la révélation ( asbāb al-nuzūl ) de chaque passage ou verset, qui aboutissent notamment à une chronologie rela

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