Un islam pacificateur

Aboudouramane Bamba

Description

À partir de son double enracinement ivoirien et français, l'auteur essaie de faire valoir qu'un islam pacifique peut exister : le rôle que peuvent jouer les imams, comment l'islam peut dynamiser la société civile, comment il peut contribuer aux grands débats de société (pluralisme, mariage, école...), et surtout, comment en situation réelle de crise identitaire - celle de l'ivoirité -, il peut contribuer à la paix, à la "déradicalisation", à la pacification et à la réconciliation.

Sujets

• Major religious groups
• Religion
• Islam

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2017
• Nombre de lectures: 61
• EAN13: 9782140047664
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

AboudouramaneB AMBA

Un islam pacificateur L’exemple de la Côte d’Ivoire

Préface de JeanPierre Dozon Postafce de Saidou Kane

Un islam pacificateur

Aboudouramane B AMBA

Un islam pacificateur

L’exemple de la Côte d’Ivoire

Préface de Jean-Pierre Dozon Postface de Saidou Kane

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12450-6 EAN : 9782343124506

PREFACE

L’ouvrage de Aboudouramane Bamba, en forme d’essai, est de prime abord modeste, notamment parce qu’il n’est pas le fait d’un spécialiste patenté, c’est-à-dire d’un chercheur ayant les meilleures qualifications en islamologie ou, si l’on me permet, en « ivoirologie ». Mais il n’en est pas moins commandé, et c’est ce second abord que je tiens ici à souligner, par une opportune triple ambition.

En premier lieu, aidé par la bibliographie existante, il fait très utilement le point sur la manière dont, depuis l’époque d’Houphouët-Boigny, la communauté musulmane en Côte d’Ivoire, de plus en plus nombreuse, a su s’organiser malgré les difficultés et les tensions internes, ainsi que sur la façon dont, durant la longue crise sociopolitique qu’a traversée le pays entre 2000 et 2011, celle-ci a évité d’ajouter de funestes passions religieuses à des antagonismes qui étaient susceptibles de conduire à une redoutable guerre civile.

A cet égard, il nous rappelle tout aussi avantageusement que, si longtemps, la Côte d’Ivoire a pu passer avant tout comme une nation chrétienne, sa communauté musulmane, en bonne part d’origine immigrée (sénégalaise, malienne, guinéenne, etc.) en était toutefois une forte composante. Ce qui a suscité l’attention bienveillante d’Houphouët-Boigny dont les fermes convictions catholiques (exemplifiées par l’édification de la basilique Notre-Dame-de-la-Paix à Yamoussoukro) ne l’empêchèrent pas d’être ouvert aux autres confessions : à l’islam, mais aussi aux religions traditionnelles et syncrétiques ou aux multiples mouvements protestants. De

5

la même manière qu’elle était devenue cosmopolite par la composition extrêmement diverse de sa population, la Côte d’Ivoire pouvait ainsi s’afficher comme une nation africaine multiconfessionnelle.

En second lieu, l’ouvrage de Aboudouramane Bamba met particulièrement bien en exergue le fait que, durant la crise sociopolitique, non seulement les appartenances religieuses n’ont pas aggravé ou cristallisé les contradictions qui l’alimentaient par ailleurs (autochtones/allogènes, Ivoiriens réputés d’origine ivoirienne/ Ivoiriens réputés d’origine étrangère, gens du Nord/ gens du Sud), mais elles ont permis de surcroît que s’établissent des dialogues entre les unes et les autres, notamment au travers de forums entre imams, pasteurs, prêtres et chefs de culte. Autrement dit, même si l’efficacité de ces forums n’a pas toujours eu les résultats espérés, nul doute, à bien lire Aboudouramane Bamba, qu’ils témoignèrent des traces qu’avaient laissées l’époque d’Houphouët-Boigny où il s’agissait d’entretenir, au-delà de la diversité des origines et des appartenances, un monde commun et, donc, une culture de la paix civile.

Mais en troisième lieu, et ce n’est certainement pas le point le moins important, à lire encore plus attentivement cet ouvrage, on est en droit de se dire (comme il le suggère à sa toute fin) que la Côte d’Ivoire, malgré la gravité de ses déchirures et les questions qui lui restent à résoudre, spécialement de la part de ses actuelles autorités politiques, pour les réparer durablement, pourrait inspirer d’autres pays. Par exemple la France (son pays colonisateur) qui est devenue, au travers d’une riche histoire d’immigration, une nation de la même façon cosmopolite, mais qui, de la sorte, est également devenue un pays multiconfessionnel. Il me semble, en effet, qu’il y a des leçons à tirer pour notre pays de l’expérience ivoirienne, tout particulièrement par rapport à la manière

6

dont la communauté musulmane a su s’organiser, se faire reconnaître auprès des pouvoirs publics tout en entretenant avec les autres confessions un certain œcuménisme. A ce compte, pour les citoyens ivoiriens, africains et bien d’autres de par le monde, il est véritablement instructif de lire cet « Islam pacificateur ». Jean-Pierre Dozon

 Directeur d’études à l’EHESS

7

Sommaire

PREFACE .................................................................................5 INTRODUCTION ..................................................................13 UN ISLAM PACIFICATEUR ............................................16 LE ROLE DE L’ISLAM DANS LA CONSTRUCTION DEMOCRATIQUE EN COTE D’IVOIRE.........................24 L’espace public....................................................................41 La citoyenneté .....................................................................45 CHAPITRE I : ISLAM ET SOCIETE EN CÔTE D’IVOIRE ............................................................51 SECTION I : L’EMERGENCE DE LA SOCIETE CIVILE EN CÔTE D’IVOIRE .........................................................51 SECTION II: L’IMAMAT EN GENERAL ET EN PARTICULIER ...................................................................61 Paragraphe I : L’imamat en général ....................................64 Paragraphe II : L’imamat en Côte d’Ivoire .........................66 SECTION III : L’ISLAM ET L’ETAT : DES RELATIONS COMPLEXES .....................................................................70 Paragraphe I : L’action d’Houphouët-Boigny à l’égard de l’Islam..................................................................................71 Paragraphe II : La politique musulmane des trois premiers successeurs d’Houphouët-Boigny .......................................80 Paragraphe III : Islam et laïcité en Côte d’Ivoire ................86 SECTION IV : VISAGES DE L’ISLAM EN COTE D’IVOIRE ...........................................................................95 Paragraphe I : La question du choix des imams ..................95 Paragraphe II : Les conflits entre courants religieux ...........98 Paragraphe III : L’enseignement islamique.......................100

9