Vers une réponse juridique au totalistarisme
377 pages
Français

Vers une réponse juridique au totalistarisme , livre ebook

-

377 pages
Français

Description

Il importe de comprendre le phénomène dans ses multiples dimensions anthropologiques, politiques, économiques et culturelles. Mais il s'agit aussi de s'informer des outils et des expériences qui se développent partout afin de lancer à son tour, à la mesure des moyens de chacun, des projets qui répondent aux attentes actuelles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 51
EAN13 9782296489721
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

VERS UNE RÉPONSE JURIDIQUE
AU TOTALITARISME
François MorvanDans la même collection :
1. Pierre Collart, Les abuseurs sexuels d’enfants et la norme sociale, 2005.
2. Mohamed Nachi et Matthieu de Nanteuil, Éloge du compromis. Pour une
nouvelle pratique démocratique, 2006.
3. Lieven Vandekerckhove, Le tatouage. Sociogenèse des normes
esthétiques, 2006.
4. Marco Martiniello, Andrea Rea et Felice Dassetto (éds.), Immi gra tion et
intégration en Belgique francophone. État des savoirs, 2007.
5. Francis Rousseaux, Classer ou collectionner ? Réconcilier scientifques et
collectionneurs, 2007.
e6. Paul Ghils, Les théories du langage au xx siècle. De la biologie à la
dialogique, 2007.
7. Didier Vrancken et Laurence Thomsin (dir.), Le social à l’épreuve des
parcours de vie, 2008.
8. Pierre Collart (dir.), Rencontre avec les différences. Entre sexes, sciences
et culture, 2009.
9. Jean-Louis Dufays, Michel Lisse et Christophe Meurée, Théorie de la
littérature. Une introduction, 2009.
10. Caroline Sägesser et Jean-Philippe Schreiber, Le fnancement public des
religions et de la laïcité en Belgique, à paraître.
11. Ariel Mendez (dir.), Processus. Concepts et méthode pour l’analyse
temporelle en sciences sociales, 2010.
12. Dominique Deprins, Parier sur l’incertitude, à paraître.
13. Luc Albarello, Société réfexive et pratiques de recherche , 2010.
14. Paul Servais (dir.), L’évaluation de la recherche en sciences humaines et
sociales. Regards de chercheurs, 2011.
15. Jean-Luc Brackelaire, Anne-Christine Frankard, Christophe Janssen,
Sophie Tortolano (dir.), Objet transitionnel et objet-lien. Regards croisés,
2011.
16. François Morvan, Vers une réponse juridique au totalitarisme, 2012.
17. Anne Meyer-Heine (sous la dir.), Maladie d’Alzheimer. Évolution des
dispositifs, évolution des métiers, quelles politiques publiques, 2012.
18. Paul Ghils, Le langage est-il logique? De la raison universelle à la diversité
des cultures, 2012.
19. Véronique Meuriot, Une histoire des concepts des séries temporelles,
2012._INTELLECTION_16_
VERS UNE RÉPONSE JURIDIQUE
AU TOTALITARISME
François Morvan
Pour Marie-Hélène, alias Emma,
et Gilda NicolauD/2012/4910/16 ISBN : 978-2-8061-0037-5
© ACADEMIA s.a.
Grand’Place 29
B-1348 Louvain-la-Neuve
Tous droits de reproduction ou d’adaptation par quelque procédé que ce soit,
réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.
www.editions-academia.beAujourd’hui, même les grandes décisions, celles qui coûtent la vie à
des milliers ou des millions de personnes, se fondent et s’exécutent
sur des signes, jamais sur la réalité. Quand on envoie des gens à la
mort, c’est en faisant des croix sur des listes, sur des bordereaux ; et
c’est la raison pour laquelle on est moins sévère à l’endroit de quelqu’un
qui tue plusieurs millions d’hommes – puisqu’il ne les tue pas
réellement, il fait des croix… – qu’à l’endroit de celui qui commet un
assassinat concret. La terreur commence toujours avec l’abstraction, et les
sages de l’ancienne Chine le savaient, qui, offrant au monde l’écriture,
1eurent le sentiment tragique de jouer les apprentis sorciers.
Roger Caillois
Entretien avec Hector Biancotti et Jean-Paul Enthoven
28 novembre 1978
(Roger Caillois, Les Cahiers de Chronos, Paris, La Différence, 1991,
p. 143)
J’estime que la survie du nazisme dans la démocratie présente plus de
dangers potentiels que la survie des tendances fascistes dirigées contre
la démocratie.
Théodor Adorno
(Modèles critiques, Paris, Payot, 1984, p. 98)
1 On ne saurait dire si cette citation illustre plutôt l’ordre juridique, politique ou
économique. « La bonne conscience est d’autant plus répandue que la
multiplication des sociétés anonymes évite à ceux qui profitent du système de
voir le visage silencieusement accusateur des victimes », WINLING Raymond,
La Théologie contemporaine, Paris, Le Centurion, 1983, p. 33.Préface
par François Terré
de l’Académie des Sciences Morales et Politiques
Professeur émérite à l’Université Paris II
Panthéon-Assas
Il arrive que des réflexions pleines d’originalité et de profondeur
réveillent et renouvellent la compréhension des analyses et des concepts
les mieux acquis de la philosophie, de la science et du droit à partir
de la découverte d’un auteur étranger que la seule traduction de ses
œuvres en français, encore plus de celles qui n’ont en pas bénéficié,
ont pourtant fait connaître dans un cercle d’initiés, au-delà des
frontières. C’est le cas de Valentin Tomberg, dont la connaissance a suscité
de manière particulièrement captivante, a entraîné François Morvan,
sur les chemins fascinants de la philosophie du droit, quels que soient
les qualificatifs dont on affuble le plus souvent ce dernier mot.
C’est aussi de philosophie politique, mieux : de philosophie générale
qu’il s’agit ici. L’intitulé de cet ouvrage est en lui-même significatif, car
il y est fait état d’un apport en termes de réponses, voire de
démonstration proposée aux gens du droit, serviteurs autant que guides de la
liberté : « Vers une réponse juridique au totalitarisme ». A sa manière,
François Morvan rejoint les réflexions novatrices qui inspirent et
expliquent les analyses si profondes de Marcel Gauchet, à commencer par
le dernier ouvrage sur les totalitarismes du XXe siècle en Europe.
Interférant nécessairement avec cette démonstration reconnue, la place
de la religion est aussi au centre de la pensée, tout particulièrement à
la faveur ou à la défaveur du « désenchantement du monde ». Rien
d’étonnant, provenant certes d’une autre source de pensée, le livre de
François Morvan se rattache au même domaine, immanent ou
transcendant, comme si le droit, à l’image de la morale et de la religion, Vers une réponse juridique au totalitarisme
peut-être encore plus que l’une et que l’autre, trouvait dans
l’explication bergsonienne, un des signes majeurs de son originalité pérenne.
Le droit est en cause dès le départ, car l’auteur s’emploie, dans une
première partie de son livre, à proposer une explication juridique du
totalitarisme. Non pas une constatation désabusée, ni même une
affirmation, voire une description du type kelsenien dont la force
explicative a fait long feu, serait-ce seulement par les mauvais soins du nazisme,
mais parce qu’il ne suffit pas d’affirmer pour expliquer, n’en déplaise
aux sortilèges des figures géométriques, des pyramides et des réseaux,
des hiérarchies et des hétérarchies, des cercles et des triangles.
Cette « explication » du totalitarisme, en tant que phénomène et non
de noumène, l’auteur la propose à partir des leçons tirées de la destinée
du droit occidental, plus principalement européen, ce qui le conduit
à rappeler la distinction des deux lignes, disons même, des deux masses
qui composent celui-ci, à savoir le droit naturel et le positivisme
juridique. La victoire, difficilement contestable de celui-ci, non sans lien
avec le nominalisme qui lui servit de support puissant, s’est
naturellement accompagnée, au fil des siècles, de l’ouverture des chemins, non
de la liberté, sartrienne ou non, mais de l’Etat totalitaire, enfant légitime
de l’Etat positiviste. Puisque ce qui est posé comme droit, trouve dans
son inauguration même, la source de sa légitimité. Il en est d’ailleurs
résulté une conquête du droit laïc, qui en soi, n’était pas nécessairement
subversive, si elle ne s’était pas accompagnée du déclin d’un
« pluralisme imaginaire » inhérent à la notion de liberté. Accompagnant la
montée des rationalités, politiques et scientifiques.
La réduction du droit à une fonction sociale, qui s’ensuivit, que décrit
et analyse François Morvan, porte à considérer l’auteur comme le
continuateur de la pensée de Michel Villey et l’Association des amis de
celui-ci ne peut que s’en féliciter et s’en réj

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents