Histoire naturelle
157 pages
Français

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Histoire naturelle , livre ebook

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Description

Le Lémuridé se distingue du Simidé par les dents et par les ongles. C’est en quelque sorte un Simidé dans lequel se montre déjà l’animal carnassier. Nous avons dit que le Singe répète le système dentaire de l’homme. Les dents molaires du Lémuridé commencent, au contraire, à devenir tranchantes. Le Singe a tous les ongles similaires, tandis que le Lémuridé présente un ongle au moins qui se rélève en griffe propre à déchirer. Ainsi, par ses dents, comme par ses ongles, le Lémuridé tend à se nourrir de chair, et sous ce rapport, il établit la transition entre l’ordre des Primates et l’ordre des Carnassiers.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 2
EAN13 9782346084708
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Paulin Teulières
Histoire naturelle
INTRODUCTION
Une science magnifique et solennelle, qui met la pensée humaine dans les secrets du Créateur, doit-être pour l’homme sérieux d’un attrait d’autant plus élevé, que c’est une science aussi par laquelle le philosophe doit passer, s’il veut se comprendre lui - même. Lorsque son intelligence, fatiguée de recherches abstraites et presque découragée, demande à se reposer enfin sur des vérités moins rebelles, sur des convictions plus positives, où pourrait-il trouver un plus digne délassement que dans cette aimable étude qui raconte avec tant de splendeur la sagesse de Dieu, sa puissance et sa gloire ? Un esprit vulgaire bornera peut-être ses connaissances à ne pas confondre l’air avec le ciel, à ne pas prendre l’eau pour un élément, le corail pour une plante, la baleine pour un poisson, à laisser enfin à la fantasmagorie mythologique l’incombustibilité de la salamandre, les vagissements du crocodile, la griffe du dragon. Mais le philosophe, du point qu’il occupe dans cet univers, ne doit-il pas en étudier l’ensemble et savoir jouir ainsi d’un spectacle si plein de majesté, où l’harmonie se montre jusque dans les contrastes, où chaque idée fait naître un sentiment, où le cœur est satisfait, où la pensée est ennoblie ?
Que de merveilles, en effet, à contempler ! Ici, des vallées si profondes que le soleil peut à peine y descendre ; là des forêts si élevées que les nuages s’arrêtent aux branches et tombent goutte à goutte de leur feuillage. Sous l’équateur, des îles de verdure avec leurs bouquets de fruits, au milieu de vastes solitudes où l’air ne trouve pas une feuille à remuer ; et, vers le pôle, des îles de glace voguant avec des colonies d’ours blancs qui, jusque dans nos zones tempérées, nous apportent leur précieuse fourrure ; là, de l’eau douce qui jaillit du sein de la mer, ou bien une colonne d’eau bouillante qui s’élance du milieu d’un glacier ; plus loin, un lac transparent qui dort sous des lilas, ou bien une rivière rapide qui bondit sur le roc et se précipite, formant une nappe écumeuse à travers laquelle le soleil vient jeter mille reflets. Sur la colline, le daim au pied léger, à l’œil alerte, flairant la brise qui le prévient du danger ; sur le sable, le rusé formicaleo se tenant en embuscade dans son entonnoir géométrique ; dans l’air, le brillant colibri, gracieux jusque dans sa colère, soit que, confus de trouver étiolée une fleur qu’il croyait encore fraîche, il en arrache, de dépit, tous les pétales, soit qu’irrité d’une offense, il s’attache hardiment à son ennemi et ne le quitte qu’après avoir épuisé sa petite vengeance.
Le firmament, sans doute, a un aspect plus imposant, et notre planète alors n’est plus qu’un point obscur auprès de ces globes lumineux sans nombre et sans mesure, disséminés dans l’espace comme la poussière dans nos champs ; mais peut-être que cette poussière dédaignée renferme plus de prodiges. Voyez, vous vous croyez ici aux limites de la Création, et vous êtes sur le seuil d’un monde nouveau, de ce monde microscopique qui échappe à notre vue et n’appartient ; pour ainsi dire, qu’à nos regrets ! Chacun de ces atomes imperceptibles est cependant un être organisé et même parfait, car on ne pourrait lui enlever aucune partie qui : ne lui soit nécessaire, ni en ajouter aucune qui ne lui fût inutile. Quels sont les ressorts qui mettent en mouvement leurs organes si menus, qui poussent et dirigent leurs pattes, qui étendent et agitent leurs ailes ? Bien plus, ces petits êtres sont armés de tenailles, de forets, de haches, de limes, de scies, pour fendre le bois, pour ronger la pierre, pour user le granit ; et tandis que l’imagination se perd à concevoir comment, dans un point invisible, il a pu se trouver assez de place pour une organisation si complexe, l’atome change de forme, change d’organes, change de vie, pour nous prouver que Dieu est à l’aise dans l’infiniment petit comme dans l’infiniment grand : l’infiniment petit devenant à son gré un espace sans limites, et l’infiniment grand n’étant plus qu’un point mathématique.
Et si vous pénétrez plus avant, si vous voulez connaître les lois qui président à tant de faits dont vous êtes éblouis, d’autres merveilles vous attendent encore.
S’agit-il d’un phénomène de composition ? suivez cette molécule brute qui s’élabore peu à peu, qui passe ensuite dans un végétal où elle se modifie encore pour s’animaliser enfin, mais qui bientôt est rendue, par la mort, au monde minéral, où l’organisation la reprend de nouveau, car rien ne se perd, rien ne s’arrête, tout passe et revient, par de nouvelles métamorphoses, remplissant une infinité de buts intermédiaires, pour arriver au but définitif ; c’est-à-dire à l’immobilité permanente des espèces au milieu des modifications continuelles des individus.
S’agitait d’un phénomène de décomposition ? faut-il, par exemple, qu’un tronc d’arbre abattu et sans vie n’attriste plus les regards et cesse d’être inutile ? Voyez d’abord les mousses y enfoncer tours racines et retenir ainsi l’humidité qui le déchire, puis les champignons qui le dilatent, puis les larves qui le broient, puis le pic qui, venant y chercher, les insectes, le pulvérise, puis enfin le vent qui le disperse ; mais le pic meurt à son tour, des nuées d’autres insectes s’abattent bien vite sur ses dépouilles, pour être dévorés eux-mêmes par d’autres animaux ; ou bien de cette pourriture s’élève, toute fraîche et toute parfumée. cette fleur élégante où l’abeille recueille et la cire qui nous éclaire, et le miel qui nous nourrit.
S’agit-il d’une loi d’ordre et de conservation ? Pour que le nombre des êtres organisés que notre globe peut nourrir ne soit pas dépassé, la vie reçoit des bornes, ainsi que la fécondité ; mais toujours la famille est d’autant plus nombreuse qu’elle est plus faible ou soumise à plus de dangers. Et pour que chaque espèce puisse mieux parcourir la période de son développement, tout est disposé avec une prévoyance admirable : la noix, encore informe, est défendue des insectes par son brou amer, tandis que, momie lustrée, la chenille, en attendant ses ailes, se couvre de bandelettes soyeuses ; mais, plus habile, la mile s’empare de nos draps, se fabrique une étoffe souple et solide, et donne à son vêtement la forme la plus simple, la plus sûre, la plus commode. Ne cherchez pas à tromper ses combinaisons, car elle trouverait des artifices dont vous seriez encore plus surpris.
Pour que tous. les climats aient leurs plantes et leurs habitants, les conditions d’existence sont distribuées à l’infini : la libellule délicate et le roseau flexible veulent les lieux abrités, tandis que l’aigle aux pennes robustes, et le chêne aux puissantes racines aiment le séjour du vent ; le sainfoin du Gange, pour se rafraîchir, agite ses folioles comme un double éventail, tandis que l’eider de la Norwège bat l’eau de ses ailes pour l’empêcher de se geler ; enfin le chameau, dans le désert, peut vivre sans boire, comme la thalassite, sous l’eau, sans respirer.
Le vent du Nord annonce-t-il la venue de l’hiver ? Les plantes se dépouillent de leurs feuilles qui donneraient trop de prise à l’ouragan et laissent tomber leur graine qui se recèle dans le sol où la neige bientôt viendra la protéger ; la chauve-souris, cachée dans sa retraite, s’endort pour n’avoir pas le souci de chercher une proie qui, elle-même, s’est retirée ; le castor se renferme dans ses magasins approvisionnés ; la marmotte et le loir, la vipère et la grenouille rentrent dans le fond de leur terrier ou dans la vase de leurs marais, vivant de leur graisse mise en réserve à l’arrière-saison ; la cigogne et la grue émigrent en nombreuses caravanes. et gagnent sans boussole les pays lointains ; les animaux se taisent, le ruisseau n’a plus de murmure : tout parait mort, car le silence règne aussi dans l’étendue de l’atmosphère et dans les abîmes de l’Océan. Eh ! cependant, il y a encore une beauté

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