L élevage français
235 pages
Français

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L'élevage français , livre ebook

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Description

Cet ouvrage retrace l'évolution de l'élevage français de la fin de la Seconde Guerre mondiale à aujourd'hui, et il s'interroge sur ses perspectives d'avenir. Pris dans l'économie mondiale, strictement encadré par la PAC et des législations souvent lourdes, complexes et parfois contradictoires, soumis à des exigences nouvelles des consommateurs (bien-être des animaux, protection de l'environnement, sécurité sanitaire, prix...), l'élevage français souffre mais il reste vivace et a encore des arguments à faire valoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 300
EAN13 9782296252073
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ ÉLEVAGE FRANÇAIS
Biologie, Ecologie, Agronomie
Collection dirigée par Richard Moreau
professeur honoraire à l’Université de Paris XII,
et Claude Brezinski, professeur émérite à l’ Université de Lille

Cette collection rassemble des synthèses, qui font le point des connaissances sur des situations ou des problèmes précis, des études approfondies exposant des hypothèses ou des enjeux autour de questions nouvelles ou cruciales pour l’avenir des milieux naturels et de l’homme, et des monographies. Elle est ouverte à tous les domaines des Sciences naturelles et de la Vie.


Déjà parus

Louis TSAGUE ; La Pollution due au transport urbain et aéroportuaire. Caractéristiques et méthodes de réduction , 2009.
Marie-Françoise MAREIN, L’agriculture dans la Grèce du IV e siècle avant J.C , 2009.
Jean-Claude LACAZE, Le christianisme face à la crise écologique mondiale , 2009.
Michel BRAUD, Paysans du monde. Parcours d’un agronome au service de la terre , 2009.
Jean-Claude GALL, Des premières bactéries à l’homme. L’histoire de nos origines , 2009.
Groupe de Bellechasse, L’Alimentation du monde et son avenir , 2009.
Maurice BONNEAU, Forestier dans le Haut Atlas. Maroc 1952-1956 , 2009.
Alain GIRET, Le Quaternaire : climats et environnements , 2009.
René LETOLLE, La Mer d’Aral , 2008.
René JACQUOT, Souvenirs d’un forestier français au Maroc (1952-1968) , 2008.
Bonaventure DOSSOU-YOVO, L’Accès aux ressources biologiques dans les rapports Nord-Sud. Jeux , enjeux et perspectives de la protection internationale des savoirs autochtones , 2008.
André G. RICO, Connaître la vie pour saisir le futur , 2008.
Jean-Louis LESPAGNOL, La mesure. Aux origines de la science , 2007.
Emmanuel TORQUEBIAU, L’agroforesterie , 2007.
Jean-Jacques HERVÉ, L’agriculture russe , 2007.
Jean-Marc BOUSSARD, Hélène DELORME (dir.), La régulation des marchés agricoles internationaux , 2007.
Jacques CANEILL (dir.), Agronomes et innovation , 2006.
Jacques Risse


L’ ÉLEVAGE FRANÇAIS

Évolutions et perspectives


L’H ARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11457-9
EAN : 9782296114579

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
L’élevage est né il y a longtemps, huit ou dix mille ans, au néolithique, probablement en plusieurs endroits à la fois et, en tout cas, contrairement à ce qu’on a longtemps pensé, pas seulement au Moyen Orient. En fait, il est, semble-t-il, né à peu près partout où vivaient à l’état sauvage des espèces potentiellement domesticables et où l’on trouvait des ressources naturelles suffisantes en même temps qu’un environnement socioculturel favorable.
On a parlé à ce propos de révolution. Et c’est sans doute le mot qui convient le mieux pour décrire ce qui s’est alors passé. Les Homo pourtant déjà sapiens du paléolithique et du mésolithique consacraient la quasi-totalité de leur temps à la chasse et à la cueillette. Leurs fils, devenus agriculteurs et, de ce fait, libérés pour une part de la hantise des lendemains, pouvaient vaquer à d’autres occupations, penser avenir, réfléchir. En matière d’élevage, deux espèces surtout connaissaient leurs faveurs : le mouton pour sa peau et sa laine, le porc pour sa viande et sa graisse. Le bœuf et le cheval ne seront domestiqués qu’un peu plus tard mais tout de même bien avant les volailles.
A leur arrivée en Gaule, les envahisseurs romains durent admettre que l’élevage était déjà solidement implanté dans l’ensemble du pays et qu’il ne se portait pas si mal. C’est ce dont témoigne Varron, contemporain tout à la fois de César et d’Auguste, dans son « Traité d’économie rurale » : Tout peuple , écrivait-il, n’est pas apte à l’élevage, les Gaulois y montrent des dons exceptionnels. Une cinquantaine d’années plus tard, Strabon, l’éminent géographe grec, tenait le même langage : Toute la Gaule produit beaucoup de blé, du millet, des glands et toute sorte de bétail. En fait, les Gaulois élevaient des bœufs, des moutons, des porcs, beaucoup de porcs, mais aussi des oies qu’ils vendaient jusqu’à Rome.
Tout au long du Moyen Age, l’élevage se développera mais lentement, très lentement. La priorité allait à la culture des céréales et des plantes vivrières. Les rendements étaient faibles, trop faibles pour que l’on ose seulement envisager de consacrer au bétail des pâtures ou des terres un peu plus vastes. Nourrir les animaux, écrira Marc Bloch dans ses « Caractères originaux de l’histoire rurale française » publiés en 1931, constituait un grave problème, un des plus angoissants de la vie du village. En fait les porcs allaient à la glandée dans les forêts et les moutons pâturaient sur les landes ou les sols arides.
Et cela durera encore de longues années.
Au XVIII e siècle, sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, peut-être grâce aux agronomes qui se préoccupaient pourtant d’abord et avant tout des cultures, l’élevage connaîtra un certain développement. Dans les années 1770-1780, les Français consommaient 12 à 15 kg de viande par personne et par an, buvaient quelques pintes de lait et mangeaient trois ou quatre livres de fromage. C’était encore bien peu. Et pour cause ! Ce qu’attendaient les paysans des bovins, c’était d’abord du fumier et du travail, ce qu’ils attendaient des moutons c’était de la laine, ce qu’ils demandaient aux chevaux c’était du travail, de la commodité et du paraître. Seuls les porcs étaient exploités pour leur viande et leur graisse.
De mes notes , écrivait l’anglais Arthur Young qui visita la France à la veille de la Révolution, il résulte qu’en Normandie, dans le Bas Poitou, en Limousin, dans le Quercy, en Guyenne, l’importance du bétail est joliment bien comprise et que dans la partie herbagère de la Normandie, la quantité est bien proportionnée à la richesse du pays. Dans tout le reste du Royaume, qui en forme la plus grande partie, il n’y a rien qui mérite d’être noté. Dans les dix-huit vingtièmes du pays, il n’y aurait pour ainsi dire pas de bétail du tout sans la pratique de labourer avec eux.
Lavoisier ne disait pas autre chose quand, au même moment, il qualifiait l’élevage de mal nécessaire et affirmait Les bestiaux ne sont que les instruments employés pour cultiver et pour fumer et le bénéfice qu’ils procurent n’est qu’un léger accessoire.
Sous la Révolution et sous l’Empire les choses commencèrent à changer. Berthollet le chimiste et ses amis, inquiets de la médiocrité de l’élevage français, lancèrent en vendémiaire an III, avec la bénédiction de ces messieurs du Directoire, une enquête d’inspiration très moderne qui se proposait de faire le point sur la situation réelle de notre cheptel. Les enquêteurs reçurent pour mission de collecter un maximum de données sur les effectifs des animaux, sur les conditions dans lesquelles ils étaient élevés, sur les maladies constatées, sur les remèdes utilisés et leur efficacité apparente. Mieux, il leur était demandé de recueillir des informations sur les eaux d’abreuvement et les surfaces consacrées aux pâturages. C’était la première fois que l’on s’intéressait à ce genre de choses.
Mais il était trop tôt, beaucoup trop tôt pour que les paysans acceptent de répondre à un questionnaire de ce type. Ils ne tenaient pas du tout à ce que l’Etat, la République en l’occurrence, mette son nez dans leurs affaires. La Royauté les avait longtemps spoliés, exploités. Ils étaient persuadés que la République en ferait tout autant s’ils entraient dans son jeu. Répondre à ses questions leur paraissait dangereux, répondre honnêtement leur paraissait suicidaire. Réflexion faite, ils se résignèrent à faire ce qu’on leur avait appris à faire tout au long des siècles et qu’ils faisaient fort bien, ils exprimèrent des doléances, des plaintes assorties de quelques requêtes. Seules les informations concernant l’état sanitaire du cheptel paraissent à peu près fiables. Même si to

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