La poubelle domestique
60 pages
Français

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La poubelle domestique , livre ebook

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Description

L'économie circulaire encourage à prolonger le cycle de vie des produits en triant systématiquement nos ordures domestiques et en en recyclant un maximum. Ce livre présente le potentiel économique et l'état des lieux du recyclage et des circuits institués de traitement des déchets dans les sociétés développées. L'analyse explore aussi la situation africaine, situant ce continent dans la géopolitique des ordures, abordant les pratiques et les solutions institutionnelles dans divers États, ainsi que les comportements domestiques et les influences ancestrales sur le rapport politique de l'homme africain aux tas d'ordures et à la police culturelle des déchets.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2019
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336885148
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Théophane Ayigbede







La poubelle domestique


Un pivot de l’économie circulaire
Du même auteur

Du même auteur :
Déchets solides ménagers et risques environnementaux au Bénin : pratiques d’acteurs, inégalités sociospatiales et gouvernance urbaine à Porto-Novo. L’Harmattan, 2016.
Copyright









© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88514-8
Introduction générale
Cet essai porte sur les bénéfices économiques et environnementaux qui pourraient être tirés d’une meilleure organisation de la fin de vie de certains produits qui atterrissent dans nos poubelles domestiques. Il se concentre donc sur la production domestique des déchets dits municipaux. En effet, selon l’Union européenne, « Environ 10 % de la production totale de déchets en Europe se composent de ce qui est connu comme étant les « déchets municipaux » – autrement dit, les déchets générés principalement par les ménages et, dans une moindre mesure, par les petites entreprises et les institutions publiques comme les écoles et les hôpitaux » 1 . Les volumes répertoriés dans cette catégorie de déchets sont considérables : selon la même source, « En 2012, 481 kg de déchets municipaux solides ont été générés par personne dans les 33 pays membres de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). Depuis 2007, nous assistons à une légère tendance à la baisse qui peut s’expliquer en partie par la crise économique touchant l’Europe à partir de cette année-là » 2 .
Cette tendance varie avec le développement des modes de vie et de consommation des populations. Ainsi, « les déchets sont hétérogènes et leur composition qualitative varie en fonction de l’espace (d’une société à une autre, d’un pays à un autre, d’une ville à une autre, d’un ménage à un autre, etc.) et du temps (jours de la semaine, année, etc.) » 3 . Ceci expliquant cela, « les déchets ménagers dans les pays en développement (PED) sont hétérogènes et la fraction fermentescible de ces derniers est prédominante, car elle dépasse cinquante-cinq pour cent en moyenne. Ce pourcentage serait un indicateur du mode de consommation de la population dans les PED » 4 .
L’ampleur des problèmes liés à la production ménagère des déchets et les discussions académiques, politiques et économiques qu’ils suscitent ne seront pas au centre de cet ouvrage. L’objectif essentiel et la principale attente de ce livre sont d’ordre pédagogique : il s’agit de mettre en évidence l’utilité économique et culturelle des déchets pour rendre plus supportable le voisinage presque obligé que nous avons au jetable.
En effet, le rapport que nous entretenons à notre poubelle domestique est le plus souvent conflictuel : cet objet est considéré comme le temple des déchets et des choses nauséabondes, bonnes pour être éloignées de nous, jetées au loin. À l’introduction de son volumineux essai sur le sujet, l’architecte Olivier Bonjeon 5 rappelle que la mémoire des origines des déchets nous est inconnue parce que cette catégorie d’objets n’a pas d’histoire : sur les déchets, on note « quelques écrits à la gloire des monarques qui les ont combattus. L’histoire ne retient des déchets que les lois et les décrets qui les anéantissent à coup de plume et de parchemins, et jette un voile d’amnésie sur la raison de leur présence et oublie même de mentionner pourquoi ils ont été produits » 6 .
Néanmoins, il est convenable de dire que le déchet tel qu’on l’appréhende aujourd’hui est une invention de la civilisation industrielle. En effet, « Avant l’industrialisation de masse, villes et campagnes se développent en symbiose, permettant aux détritus des unes de rejoindre les champs des autres. Les rues étaient peut-être sales, mais de déchet il n’était point question, tout était réutilisé » 7 . L’« intolérance collective à la présence des déchets » dont parle Olivier Bonjeon est un effet et une excroissance de cette industrialisation de masse, qui a engendré de grandes transformations dans l’histoire de l’humanité : « À l’avènement de la société industrielle, le déchet changeait de nature. Il augmenta progressivement tout au long du XX e siècle, jusqu’à ce qu’il devienne, sans que l’on y prenne garde, une incohérence dans l’équilibre économique, culturel et naturel » 8 . Dans ce nouveau contexte, « les produits organiques se mélangèrent aux objets fabriqués par l’industrie, et les déchets furent écartés, exclus, rejetés en décharge, enfouis ou incinérés, et nous trouvons aujourd’hui des montagnes d’immondices accumulées à la sortie des villes » 9 .
Si l’essai d’Olivier Bonjeon est une ambitieuse « tentative d’écriture de l’histoire des déchets », le présent ouvrage a une visée nettement plus modeste. En effet, cet essai réaffirme les bienfaits des maillons de la grande chaîne de recyclage que constituent les systèmes modernes de consommation. Plus spécifiquement, l’effort est ici de replacer la poubelle domestique dans cette chaîne, de considérer cet objet de la vie quotidienne comme un maillon essentiel du réseau de recyclage. Nous prétendons en effet que la poubelle domestique n’est pas qu’une centrale des mauvaises odeurs. Bien apprivoisée, elle peut devenir une source principale ou secondaire d’activités économiques et de transformations de comportement de consommation pour un monde plus écologique. La proposition que nous venons d’écrire n’est pas une hypothèse pour l’économie du futur, mais une vérité plate de l’économie circulaire qui se développe depuis le début du XXI e siècle. Dans cette nouvelle économie où se croisent des champs voisins de « transition écologique », « développement durable », etc., la poubelle domestique a son mot à dire. Tel est le postulat de ce livre : en raison de leur potentiel économique, culturel et écologique, les déchets de nos poubelles valent de l’or. Cet essai montre comment cet or des poubelles, isolé et valorisé, permet non seulement d’assainir l’environnement, mais aussi de faire en sorte que « faire les poubelles » rapporte gros. Pour nous, la poubelle domestique est un segment stratégique de l’économie circulaire.
1 . Agence européenne pour l’environnement, « Les déchets : un problème ou une ressource ? », article publié le 10/07/2014, disponible sur https://www.eea.europa.eu/fr/signaux/signaux-2014/articles/les-dechets-un-probleme-ou
2 . Idem .
3 . Source : www.institut-numérique.org/gestion-de-déchets-ménagers-dans-le-pays-en-développement.
4 . Idem .
5 . Olivier Bonjean, De l’or dans nos poubelles, préface de Danielle Mitterand, éditions Carbonnier-Quillateau, 2011.
6 . Ibid ., p.11.
7 . France Culture, « Dans les poubelles de l’économie (1/4) : XIX e siècle : l’invention des déchets », article du 01/10/2018, disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-du-lundi-01-octobre-2018
8 . Olivier Bonjean, De l’or dans nos poubelles, op.cit., p.12.
9 . Idem .
Chapitre 1 : La poubelle au cœur de l’économie circulaire
Les bouleversements climatiques et la sensibilité du plus grand nombre aux choix institutionnels des différents sommets sur la Terre (de Rio de Janeiro 1992, au retentissant « Cop 21 » de Paris en 2015) travaillent l’élaboration des politiques publiques contemporaines. Ce souci de l’environnement et de la qualité de vie a fini par imposer l’idée que le XXI e est celui de la dernière chance pour la planète Terre. En ce début de siècle, l’humanité a pris conscience que si rien n’est fait, l’accumulation des assauts de l’homme contre notre système écologique va finir par avoir raison aussi bien des différentes ressources naturelles que de la mécanique des interactions qui rendent la vie possible sur terre. Pour cela, ces différents sommets ont conduit à une résolution planétaire pour des comportements plus responsables à l’égard des ressources naturelles. Volontairement ou sous contrainte, l’humanité est en tra

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