Le coton dans la zone franc depuis 1950
270 pages
Français

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Le coton dans la zone franc depuis 1950 , livre ebook

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Description

L'exemple de la culture du coton, la "success story" de la Coopération française, dévoile un autre visage de l'Afrique. Un succès qui a permis aux producteurs africains, et à des vastes régions de la zone soudano-sahélienne, de s'ouvrir à l'économie monétaire, tout en sauvegardant leur équilibre alimentaire. Un succès qui a fait de cette zone le deuxième exportateur mondial de cette fibre. Ce succès est remis en cause aujourd'hui par la politique de libéralisme des instances financières et économiques internationales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 86
EAN13 9782336262529
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Photographie de couverture
Un marché de coton au Nord-Cameroun en 2003
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296078857
EAN : 9782296078857
Le coton dans la zone franc depuis 1950
Un succès remis en cause

Régine Levrat
Notes préliminaires
* indique une référence, soit dans les tableaux et figures, soit dans le texte au glossaire ou aux sigles. Orthographe
- J’ai respecté l’orthographe et la ponctuation des auteurs dans les citations, sauf cas d’erreur manifeste.
- J’utilise certains termes d’usage courant ou faisant partie du jargon agronomique, dont la signification est évidente : extensification de la culture, arrière-effet de l’engrais...
Sources :
Je n’ai pas cité systématiquement celles provenant des sociétés cotonnières, en particulier pour les statistiques.
En ce qui concerne les photographies des planches, elles sont personnelles, à l’exception d’une planche réalisée à partir de documents de l’IRCT.
Table des Figures
FIGURE 1 FIGURE 2 FIGURE 3 FIGURE 4 FIGURE 5 FIGURE 6 FIGURE 7 FIGURE 8 FIGURE 9 FIGURE 10 FIGURE 11 FIGURE 12 FIGURE 13 FIGURE 14 FIGURE 15 FIGURE 16 FIGURE 17 FIGURE 18 FIGURE 19 FIGURE 20 FIGURE 22 FIGURE 21 FIGURE 23 FIGURE 24 FIGURE 25 FIGURE 26 FIGURE 27 FIGURE 28
Liste des tableaux
TABLEAU 1 TABLEAU 2 TABLEAU 3 TABLEAU 4 TABLEAU 5 TABLEAU 6 TABLEAU 7 TABLEAU 8 TABLEAU 9 TABLEAU 10 TABLEAU 11 TABLEAU 12 TABLEAU 13 TABLEAU 14 TABLEAU 15 TABLEAU 16 TABLEAU 17 TABLEAU 18 TABLEAU 19 TABLEAU 20
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Table des Figures Liste des tableaux PRÉFACE INTRODUCTION Chapitre I - LA PROGRESSION REMARQUABLE DE LA CULTURE SOUS LA HOULETTE DE LA CFDT Chapitre II - CULTURE DU COTON ET DÉVELOPPEMENT Chapitre III - L’EFFICACITÉ DES FILIÈRES ET LEUR DÉPENDANCE Chapitre IV - LA REMISE EN CAUSE DES FILIÈRES PAR LES ORGANISMES INTERNATIONAUX CONCLUSION ANNEXES BIBLIOGRAPHIE GLOSSAIRE INDEX DES PAYS TABLE DES ANNEXES TABLE DES PLANCHES Etudes Africaines
PRÉFACE
Dans son beau livre Voyage aux pays du coton, paru en 2006, Erik Orsenna nous rappelle que “dans le coton tout est bon. Donc tout est pris. Voilà pourquoi tant de gens s’occupent du coton, plusieurs centaines de millions d’hommes et de femmes sur tous les continents”. Assez loin derrière les plus grands producteurs mondiaux, l’Afrique de la zone franc tient néanmoins une place de choix sur le marché mondial (2ème ou 3ème exportateur selon les années).
Il revenait à une géographe expérimentée, Régine Levrat, de traiter de l’évolution du coton dans cette zone.
Sa profonde maîtrise du sujet repose sur une recherche exhaustive et passionnée poursuivie pendant de nombreuses années dans le Nord-Cameroun et sur une approche systématique des problèmes du coton au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, au Sénégal, au Tchad et en République Centrafricaine. La démonstration, d’une grande rigueur, est nourrie par un style ferme et précis.
Charles Toupet, professeur honoraire à l’Université Jean-Moulin-Lyon III
“Depuis qu’il y a eu la crise, l’insécurité a éclaté un peu partout dans le pays. C’est vraiment flagrant (...) Parce que ces jeunes hommes qui travaillaient dans le secteur informel, qui faisaient de la mécanique ou de la maçonnerie dans la zone cotonnière, ne peuvent désormais plus vivre comme avant. Les gens n’ont plus d’argent pour investir”
Fr. Traoré, président de l’Union des producteurs de coton burkinabés, 2003.
“Les problèmes rencontrés pour faire une percée sur le coton sont symptomatiques des négociations agricoles plus larges. Les pays développés dépensent actuellement près d’un milliard de dollars par an au soutien du développement rural dans les pays les plus pauvres du monde. Ils consacrent cependant un milliard par jour aux subventions à des systèmes agricoles qui renforcent systématiquement la pauvreté dans les pays en développement. Pour parler franchement, les contribuables et les consommateurs du Nord paient pour des politiques agricoles qui détruisent les moyens d’existence à travers le monde ”.
Mary Robinson, ancienne présidente de l’Irlande et haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, 2000.
“Il y a une obligation de résultat à sauver la culture cotonnière en Afrique (…) Coton et immigration : même combat”
Erik Orsenna, dans le cadre du salon de la Première Vision sur le documentaire “Sur les routes du coton”, 20 septembre 2006.
INTRODUCTION
La France avait cherché à introduire la culture du coton dans ses colonies de l’Afrique soudanienne dès le début de la colonisation, afin d’être moins dépendante des États-Unis pour l’approvisionnement de son industrie textile. Ses premières tentatives en AOF et au Cameroun s’étaient soldées par un échec, à cause des difficultés techniques qui rendaient la fibre peu concurrentielle, et du manque de suivi. Ses résultats avaient été meilleurs en Oubangui-Chari et au Tchad, grâce à l’intervention du gouvernement de l’AEF, qui avait fait appel à la fin des années vingt à des sociétés à charte établies au Congo, où elles avaient lancé cette culture avec succès ; cependant, celui-ci n’avait été obtenu qu’au prix d’une lourde contrainte sur les producteurs.
La pénurie de coton durant la Seconde Guerre mondiale amena le gouvernement français à opter résolument pour une politique cotonnière dans ses colonies. Instruits par les expériences passées, il mit en place deux organismes chargés de promouvoir conjointement la culture du coton en Afrique tropicale : l’Institut de Recherches du Coton et des Textiles Exotiques (IRCT) en 1946, et la Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles (CFDT) en 1949, encore à l’œuvre aujourd’hui encore sous des dénominations différentes (Cirad pour l’IRCT, Dagris pour la CFDT).
La CFDT mit alors au point, un système reposant, d’une part sur le travail de petits producteurs strictement encadrés par ses agents, et d’autre part sur l’intégration de la filière, depuis la production du coton-graine jusqu’à la commercialisation de la fibre. Ce système ne fut pas remis en cause par la création, sous la houlette de la CFDT, de sociétés nationales dans tous les pays de la zone. Fondées au milieu des années soixante-dix, celles-ci furent chargées, non seulement de la promotion du coton, mais également du développement rural des régions encadrées, signes de l’intégration de cette culture dans les systèmes agricoles, et de son rôle économique et social.
La culture progressa de façon remarquable dans l’ensemble de la zone jusqu’en 2004, ce qui en fit un des grands exportateurs mondiaux, le deuxième à la fin des années quatre-vingt-dix, soit environ 15% du total mondial, avant de connaître un recul face à une concurrence devenue féroce. Cette progression a cependant été très inégale selon les pays et les ensembles géographiques. Elle a été spectaculaire au Cameroun, où la culture fut introduite au début des années cinquante, et en Afrique Occidentale, bien que sa diffusion y fût un peu plus tardive. Elle a été plus faible, et très irrégulière, au Tchad et surtout en Centrafrique, pays où elle souffrit de l’instabilité politique : depuis 2005, il s’effondre, victime de la baisse des cours de la fibre qui lui enlève toute rentabilité.
La progression de sa culture fit du coton la locomotive du développement agricole et même industriel et commercial des régions et pays concernés, grâce aux revenus qu’il apporte aux producteurs, à la modernisation des systèmes de culture qu’il entraîne, et aux activités induites à l’échelle régionale et même nationale.
Ce succès fut d’abord l’œuvre de la CFDT qui a réussi à mettre au point un système efficace reposant sur l’intégration de la filière et sur une étroite collaboration avec l’IRCT. Cependant, ce système avait des faiblesses, dont la principale est la fragilité financière des filières face au marché mondial et, de ce fait, leur dépendance vis-à-vis d’aides de l’État ou d’organismes extérieurs. Cette fragilité se révéla lors de la crise de 1985, qui ne fut surmontée que grâce à des subventions, et qui amena la Coopération française et la Banque mondiale à

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