Les Merveilles de la vie végétale
147 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les Merveilles de la vie végétale , livre ebook

-

147 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Qu’est-ce qu’une plante ? Voilà, au seuil d’un livre comme celui-ci, une question qu’il convient d’élucider aussi pleinement que possible, sous peine d’imiter le singe du fabuliste, qui n’avait point éclairé sa lanterne.Si nous rangeons notre espèce dans une catégorie particulière, le règne humain, dont l’établissement se justifie par le privilège de la raison que Dieu nous a concédé, nous remarquons que les êtres vivants qui nous entourent peuvent se répartir en deux grandes séries, qui sont le règne animal et le règne végétal.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346065264
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Alexandre Acloque
Les Merveilles de la vie végétale
INTRODUCTION

*
* *
Parmi toutes les munificences dont il a plu à Dieu d’orner notre séjour terrestre, il n’en est peut-être pas qui nous parle mieux que la plante de la puissance, de la bonté, de la sollicitude de son infinie Providence.
Sans le règne végétal, la vie serait à peu près impossible à la surface du globe. Comme elle devient facile, gaie, agréable, dès que l’herbe, l’arbuste et l’arbre lui apportent le concours de leurs discrètes utilités, la joie, et on pourrait presque dire le réconfort de leur douce et calme beauté.
« Admirez, s’écrie Fénelon, les plantes qui naissent de la terre ; elles fournissent des aliments aux sains et des remèdes aux malades. Leurs espèces et leurs vertus sont innombrables ; elles ornent la terre, elles donnent de la verdure, des fleurs odoriférantes et des fruits délicieux ! Voyez-vous ces vastes forêts qui paraissent aussi anciennes que le monde ? Ces arbres s’enfoncent dans la terre par leurs racines, comme leurs branches s’élèvent vers le ciel...
En été, ces rameaux nous protègent de leur ombre contre les rayons du soleil ; en hiver, ils nourrissent la flamme qui conserve en nous la chaleur naturelle.
Leur bois n’est pas seulement utile pour le feu ; c’est une matière douce, quoique solide et durable, à laquelle la main de l’homme donne sans peine toutes les formes qu’il lui plaît pour les plus grands ouvrages de l’architecture et de la navigation. De plus, les arbres fruitiers, en penchant leurs rameaux vers la terre, semblent offrir leurs fruits à l’homme.... »
Ainsi se trouve définie, avec simplicité, élégance et plénitude, la nature des services que le Créateur nous autorise à demander aux végétaux.
Les inéluctables exigences de l’estomac nous obligent à y puiser la plus grande partie de nos aliments : avec quelle admirable émulation ils se prêtent à satisfaire sur ce point non seulement nos besoins, mais même nos plaisirs !
Combien, depuis le froment, anobli par le pain qu’il engendre, depuis la vigne, génératrice respectée du vin, jusqu’aux légumes gonflés de sucs, jusqu’aux savoureuses herbes potagères, jusqu’aux fruits vermeils où les rayons solaires ont mûri une pulpe sucrée, combien, sauvages au fond des bois ou pliés au service de l’homme, nous offrent leur substance en nourriture !
Combien encore, que nous dédaignerions de manger, et qui, triturés, pétris par l’acte digestif, forment le sang et la chair des animaux que nous sacrifions pour notre table !
Et non seulement ils nous alimentent, mais encore leur fonctionnement vital contribue à produire en abondance un élément nécessaire à nos poumons.
La respiration des êtres vivants a pour effet de déverser dans l’atmosphère de l’acide carbonique, gaz impropre à entretenir toute combustion, et par suite toute existence. Par un phénomène exactemen. contraire, les parties vertes des plantes décomposent l’acide carbonique de l’air en carbone qu’elles fixent et en oxygène qu’elles exhalent.
Or, l’oxygène est un gaz éminemment respirable.
Ainsi se rétablit l’équilibre ; ainsi l’air vicié se purifie. Et c’est pourquoi l’atmosphère des campagnes, où de vastes étendues de forêts et de prairies dégagent l’oxygène à flots, est salubre, tandis que ne l’est pas celle des villes, où les plantes sont rares, et impuissantes en raison de leur petit nombre à corriger les impuretés dont les divers modes de l’activité humaine remplissent l’air.
C’est pourquoi encore l’hygiène commande de multiplier les plantations dans les agglomérations urbaines. Les jardins, les parcs, les gazons sont comme autant de laboratoires naturels où se distille l’oxygène si nécessaire à nos poumons.
Toutes les plantes à feuilles vertes sont aptes à s’acquitter de cet office ; c’est l’immense majorité.
En voici d’autres, qui n’ont point d’organes verts, point de feuilles, qui revêtent des couleurs variées, des formes diverses et spéciales. C’est la légion innombrable et polymorphe des champignons.
Placés sur les confins du règne végétal et du règne animal, ils se rapprochent, par certains points de leur physiologie, plus de celui-ci que de celui-là. Notamment, ils participent de la nature animale en ce qu’ils sont incapables d’exhaler de l’oxygène.
Mais ils ont un autre moyen de coopérer à l’œuvre d’assainissement confiée aux plantes. Parfois parasites, ils sont bien plus ordinairement « saprophytes », c’est-à-dire astreints à vivre aux dépens des matières organiques en décomposition.
Les cadavres animaux ne sont guère, à vrai dire, leur fait ; ils les abandonnent volontiers à d’autres nettoyeurs plus prompts, oiseaux ou insectes, et ils suivent le penchant qui les porte vers les déchets d’origine végétale.
Détritus de plantes mortes en putréfaction, fumiers malodorants, voilà leurs aliments de prédilection. Ils en hâtent à leur profit la dissolution et empêchent les miasmes délétères de se répandre dans l’air.
Si, des besoins de l’estomac et des poumons, nous passons à ceux des sens, là encore nous retrouvons la plante comme une amie bienveillante, une auxiliaire dévouée et généreuse.
Est-il rien de reposant pour l’œil comme les étendues vertes des prés et des bois ? Le vert, veuillez le remarquer, est la couleur moyenne du spectre solaire ; c’est, dans la symphonie lumineuse décomposée par le prisme, la nuance intermédiaire qui ne fatigue pas, parce que, tout en participant aux vertus utiles des extrêmes, elle se tient à égale distance de l’activité physique du rouge et de l’énergie chimique du violet.
Ce vert des feuillages, d’ailleurs, n’est pas uniforme ni monotone ; il varie de fraîcheur ou d’intensité suivant les espèces et suivant les saisons.
Il s’harmonise avec les époques, avec les sites, avec la lumière ; délicat et tendre sous les caresses encore brumeuses du soleil printanier, il jaunit aux ardeurs estivales ; l’automne l’oxyde, le rouille, le dore. Il se pique de fleurs éclatantes, il se pare de bigarrures multicolores, dont les teintes aussi accompagnent ses chromatiques variations.
Et c’est toujours pour l’œil le même repos, pour l’esprit le même calme et la même poésie, pour le cœur la même joie, qui fait monter vers le ciel des pensées d’admiration, de reconnaissance, d’amour.
Plaisirs des couleurs, voluptés permises des odeurs jaillissant du fond des corolles, les fleurs ne nous offrent pas uniquement ces satisfactions esthétiques. L’artiste et le poète ne sont pas les seuls dont la plante sollicite l’intérêt ; peut-être même ne sont-ils pas ceux qui jouissent le plus complètement de ses merveilles.
La nature végétale invite aussi les patientes études du savant, les méditations du philosophe. A l’un et à l’autre elle propose des mystères à éclaircir, des phénomènes à suivre dans leur cause et dans leur accomplissement.
Comment naît la plante ; comment, d’une petite graine, en apparence sèche et morte, mais où sommeille une intense énergie vitale, s’élance une tige qui s’ornera de feuilles et se couronnera de fleurs ; de quels éléments se composent cette tige, ces feuilles, ces fleurs ; quel est le rôle précis de chacun de ces organes ; de quelle manière, sous quelles influences ils s’acquittent de leur fonction ; comment s’élabore, se développe et meurt la substance dont ils sont formés ; comment la physiologie subordonne et dirige les forces physico-chimiques, po

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents