Vivre et travailler en forêt au Maghreb
262 pages
Français

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Vivre et travailler en forêt au Maghreb , livre ebook

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Français

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Description

Cet ouvrage est un recueil de témoignages de forestiers, maghrébins et français, sur leur vécu professionnel dans les trois pays d'Afrique du Nord. Ils sont, ou ont été, directement ou non, des acteurs du développement rural dans des zones souvent déshéritées de montagne ou pré-désertiques. Ils expriment la fierté d'accomplir leur mission de service public de protection et de développement soutenable des ressources naturelles. Précédant ces témoignages, la première partie de l'ouvrage est consacrée aux rapports tourmentés de l'homme avec les espaces boisés au Maghreb de la préhistoire à nos jours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336867991
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Sous la direction de
Jean-Paul Lanly et Abdelhamid Khaldi





Vivre et travailler
en forêt au Maghreb

Regards croisés



Préface de Jack Lang
Président de l’Institut du monde a abe
Copyright

ASSOCIATION DES FORESTIERS TROPICAUX ET D’AFRIQUE DU NORD

ASSOCIATION INTERNATIONALE FORÊTS MÉDITÉRRANÉENNES





© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-86799-1
Préface
L’Algérie, le Maroc, la Tunisie – l’ensemble des trois pays considéré dans cet ouvrage comme constituant le Maghreb – et la France vivent ensemble depuis le 19 e siècle. La France a commencé par imposer sa domination aux trois autres pays, avant de comprendre, ou d’être contrainte à accepter, leur légitime aspiration à l’indépendance. Cette domination a revêtu deux formes très différentes : celle d’un « protectorat », pendant une période plutôt courte (en termes historiques s’entend) au Maroc, de 1912 à 1956, et en Tunisie, de 1881 à 1956 ; et celle d’une véritable colonie qui dura plus d’un siècle (1830 à 1962) en Algérie.

Le temps a quelque peu effacé les douleurs et les rancœurs nés de cette domination et de la conquête d’indépendance qui s’en est suivie. Il importe de continuer à faire œuvre de réconciliation, et de développer les échanges et la coopération entre ces pays proches qui ont le rivage de la Méditerranée en partage. Ce sont, appliqués aussi au Proche et Moyen-Orient, des objectifs que poursuit l’Institut du monde arabe. Ce sont aussi, plus modestement, à leur échelle sectorielle, ceux des deux associations de forestiers qui publient cet ouvrage.

Les forestiers travaillent sur des espaces qui ont une longue histoire et dont l’étude et la gestion exigent que leur futur soit envisagé sur des décennies, voire sur un siècle ou plus. Ils sont donc gens à la fois « de mémoire » et du long terme, à contre-courant du « court-termisme » ambiant des opinions et des décisions. Ils doivent en effet faire respecter un usage soutenable dans le temps – on dit maintenant, et imparfaitement, « durable » –, des espaces dont ils ont la responsabilité 1 .

Les forestiers ont été ainsi parmi les premiers professionnels à se regrouper au sein d’organisations internationales, sans doute du fait de cette responsabilité partagée. Ainsi, sous la pression de ses cadres forestiers, la France ne tarda pas à rejoindre l’Union Internationale des Organisations de Recherche Forestière créée en 1892 par l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, malgré la grande tension régnant à cette époque entre elle et le monde germanique. Et dès 1911, l’association forestière internationale « Silva Mediterranea » regroupant les pays du Sud de l’Europe vit le jour, la France y apportant son expérience au Nord comme au Sud de la Méditerranée.

Aujourd’hui, les défis qui sont imposés aux espaces boisés sont encore plus difficiles à affronter unilatéralement ; les changements globaux, notamment climatique, nécessitent plus que jamais une coopération efficace entre les rives de la Méditerranée.

C’est donc à la fois dans l’objectif de renforcement des liens entre les pays du Maghreb et la France, et dans cet esprit de confraternité forestière, que l’Association des Forestiers Tropicaux et d’Afrique du Nord (AFT) et l’Association Internationale Forêts Méditerranéennes (AIFM), regroupant toutes deux des spécialistes de la conservation et de la mise en valeur des forêts et espaces boisés de la région méditerranéenne et d’autres régions chaudes de la planète, ont entrepris de réaliser cet ouvrage, dont la préparation a été coordonnée par leurs deux présidents.

Après avoir fait un rappel rapide sur les rapports au Maghreb entre l’homme et la forêt (ou « Ghaba », écriture phonétique en caractères latins du mot arabe) jusqu’au 19 e siècle, la première partie du livre présente ce que fut la foresterie dans les trois pays durant la période de colonisation ou de protectorat de la France, puis ce qu’elle est devenue depuis leur indépendance il y a environ soixante ans. Par foresterie, les deux associations entendent la conservation, la mise en valeur et la gestion des forêts, autres espaces boisés et parcours dans le cadre d’une politique définie au niveau national et déclinée aux niveaux régional et local. Au Maghreb, les activités forestières sont particulièrement nombreuses : gestion durable de ces espaces pour la production soutenue de bois, notamment pour l’énergie domestique, et d’autres produits ligneux et non ligneux (liège, viande, huile d’argan, alfa…), conservation des eaux et des sols, gestion durable de la faune terrestre et aquatique, conservation de la biodiversité et gestion des aires protégées, etc.

La seconde partie de l’ouvrage présente plus d’une vingtaine de témoignages de forestiers algériens, français, marocains et tunisiens des secteurs public et parapublic, servant ou ayant servi au Maghreb. Responsables de terrain, chercheurs, enseignants, ils décrivent « à livre ouvert » leur vie professionnelle, les activités diverses qu’ils ont menées et les résultats qu’ils ont obtenus. Ils ont voulu, en toute liberté, sous une forme anecdotique et non technique, défendre, illustrer et rendre hommage à leur métier, exprimant leurs satisfactions et aussi les frustrations qu’ils ont pu ressentir, apparaissant trop souvent comme des empêcheurs de sacrifier le long terme au profit du court terme, vis-à-vis des autorités, et aussi, parfois, des populations locales.

Il faut saluer cet effort de communication de la part de professionnels plus à l’aise dans la nature que parmi leurs semblables dans la Cité 2 . Car, pour la très grande majorité d’entre eux le choix de leur métier relève d’une véritable vocation dans un monde moderne plus porté sur les activités rémunératrices du tertiaire dans les villes que sur celles forestières, plus traditionnelles, en milieu rural. Et les féliciter pour la qualité de cet ouvrage illustrant la grandeur et les servitudes de leur mission de service public, par-delà les frontières de notre espace méditerranéen commun.

Jack LANG
Président de l’Institut du monde arabe
1 Comme le leur en instruisait déjà le roi de France Philippe VI de Valois en 1346 dans son Ordonnance de Brunoy : « les maîtres des eaux et forêts enquerront et visiteront toutes les forez et bois… en regard de ce que lesdites forez se puissent perpétuellement soustenir en bon estat ».
2 Les deux consonnes « f » puis « r », séparées par une ou deux voyelles, ne forment-elles pas le préfixe général qui dans plusieurs langues signifie « en dehors » ? Foris en latin, fuera en espagnol ; l’étranger, celui qui vient du dehors, est un for-eigner en anglais, un for-estiere en italien, … la for-êt étant ce qui est à l’extérieur, plus ou moins loin du village et le for-estier étant donc celui qui est (et travaille) « au dehors ».
Remerciements
Les coordonnateurs de cet ouvrage, Jean-Paul Lanly président de l’Association des ForestiersTropicaux et d’Afrique du Nord (AFT), etAbdelhamid Khaldi, président de l’Association Internationale Forêts Méditerranéennes (AIFM) remercient vivement toutes les organisations et toutes les personnes, membres ou non de leur association, qui ont contribué à son élaboration.

Ils remercient tout d’abord M. Jack Lang pour avoir accepté de préfacer ce livre qui s’inscrit dans le cadre de la coopération et des échanges entre la France et le Maghreb, un objectif commun à l’Institut du monde arabe qu’il préside et à leurs associations.

Leur gratitude s’adresse particulièrement à tous les auteurs de cet ouvrage collectif, soit qu’ils aient contribué aux chapitres de la partie introductive historique – MM. Hocine Aouadi, Abdelmajid El Hamrouni, Omar Mhirit et Jean-Claude Guérin –, soit qu’ils aient accepté de présenter un témoignage sur leur vécu forestier dans un des pays du Maghreb, à savoir, en plus des précédents, et dans l’ordre alphabétique : MM. Jacques Arrignon, Bakhiyi Benghazi, Jean-Guy Bertault, Laurent Chazée, Pierre Cogoluenhes, Amor Driss, Sidi Mohamed El Yo

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