Biographie de Jean-Baptiste-André Dumas
89 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Biographie de Jean-Baptiste-André Dumas , livre ebook

89 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Traduit du journal anglais « Nature, » par M. Charles BAYECe qui distingue surtout le siècle où nous vivons, c’est l’étendue des domaines scientifiques explorés ; ce sont spécialement les recherches pratiquées dans les sciences dites naturelles, selon la signification la plus large. Partout de hardis pionniers frayent des voies nouvelles ; jamais, à beaucoup près, ils ne furent aussi nombreux. Mais, pendant que la science élargit son horizon, l’individu voit le cercle de son activité se rétrécir.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346081004
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.

August Wilhelm Hofmann
Biographie de Jean-Baptiste-André Dumas
LES SAVANTS ILLUSTRES JEAN-BAPTISTE-ANDRÉ DUMAS
PAR M.A.-W. HOFMANN
Traduit du journal anglais « Nature, » par M. Charles BAYE
« Qui vero utraque re excelleret, ut et doctrinæ studiis et regenda civitate princeps esset, quis facile præter hune inveniri potest ? »
CICÉRON.
 
Ce qui distingue surtout le siècle où nous vivons, c’est l’étendue des domaines scientifiques explorés ; ce sont spécialement les recherches pratiquées dans les sciences dites naturelles, selon la signification la plus large. Partout de hardis pionniers frayent des voies nouvelles ; jamais, à beaucoup près, ils ne furent aussi nombreux. Mais, pendant que la science élargit son horizon, l’individu voit le cercle de son activité se rétrécir. Maint investigateur contemporain ne se fait remarquer que dans une seule région de la science, souvent même c’est dans une seule zone de cette région qu’il concentre ses efforts ; des découvertes faites dans d’autres zones, il ne se préoccupe pas, évitant même d’en prendre connaissance. Le souci des faits nouveaux, étrangers à ses études spéciales, ne pourrait-il pas l’empêcher de s’absorber exclusivement dans ces dernières ?
Nous sommes loin de refuser notre reconnaissance et notre sympathie à ceux qui travaillent pour l’avancement de la science dans ces étroites limites, prescrites par les circonstances ou tracées par eux-mêmes ; c’est, au contraire, à ces hommes sachant restreindre leurs travaux que nous attribuons le merveilleux développement de la science moderne. Cependant, nous regardons avec un intérêt incomparablement plus grand ceux qui, ayant atteint les cimes les plus variées et les plus hautes de la science, peuvent embrasser du regard tout le champ des recherches humaines. Et lorsqu’un homme, parvenu à une position aussi élevée dans la science, a montré un profond intérêt pour les affaires publiques de son pays ; lorsqu’il n’a pas dédaigné de descendre dans l’arène de la vie journalière ; qu’il a voué, au service de ses concitoyens, son temps et ses forces, le trésor de ses connaissances et toutes les facultés de son jugement mûri par une longue expérience, il est assuré de notre admiration sans bornes ; et nous suivons le cours de sa vie, ainsi que celui de ses travaux, avec un vif intérêt, non-seulement en raison du plaisir que nous trouvons aux conquêtes qu’il a faites au profit du genre humain, mais aussi parce qu’un coup d’oeil jeté sur les obstacles qu’il a surmontés dans sa carrière nous donne le courage nécessaire pour persévérer, pour continuer notre route avec plus d’ardeur, à quelque distance que nous restions en arrière et quelle que soit notre lenteur à suivre les traces de notre grand précurseur.
Tel Dumas, le célèbre chimiste.
Tout jeune homme, il commençait par étudier la pharmacie et participait, dès son apprentissage, à des recherches physiologiques qui sont regardées comme des modèles d’observation exacte et profonde. Mais bientôt, renonçant à ces travaux, il s’adonnait la chimie, qui lui doit l’établissement d’une série de vérités fondamentales ; il l’enrichissait d’admirables méthodes de recherche adoptées aujourd’hui dans tous les laboratoires ; il la faisait progresser dans les voies où sont encore engagés les chimistes de ce jour. Pendant plus de trente ans, il a été le principal représentant de cette science dans les grandes écoles de Paris. Cette position scientifique éminente ne l’a pas empêché d’exercer une puissante influence sur les affaires publiques de son pays. il a été sucessivement député à l’Assemblée législative, ministre de l’agriculture, sénateur, président du Conseil municipal de Paris, président de la Commission des Monnaies. De bonne heure, il a été membre de l’Académie des sciences, et plus tard, par une rare coïncidence, membre aussi de l’Académie française. Aujourd’hui même, au seuil de sa quatre-vingtième année, en pleine possession de ses forces et conservant encore presque toute la verdeur de la jeunesse, il remplit les fonctions de secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Identifié, dans ces diverses positions, avec les progrès de la science dans son pays natal pendant plus d’un demi-siècle, Dumas s’est livré à un labeur si actif et si varié que peu d’hommes de science encore vivants peuvent se vanier d’en avoir fait autant.
 
Jean-Baptiste-André Dumas est né à Alais, dans le département du Gard, le 14 juillet 1800. Son père descendait d’une ancienne famille qui, à la révocation de l’Édit de Nantes, s’était séparée en deux fractions. Les protestants avaient émigré, tandis que la partie catholique, à laquelle il appartenait, était restée en France. C’était un homme accompli, aimant la littérature et les arts. Il avait un grand talent de dessinateur, et même il pratiquait la peinture avec beaucoup de succès. Un séjour de plusieurs années à Paris l’avait mis en rapport avec une grande partie de la société de son temps. Plus tard, il s’était retiré dans sa ville natale, où il exerçait les fonctions de secrétaire de la mairie. La petite ville d’Alais était presque inconnue au commencement de ce siècle. Elle n’avait pas plus de quelques milliers d’habitants.
Néanmoins, le jeune Dumas y trouva toutes les ressources nécessaires à l’expansion de sa vive intelligence et au développement de son heureuse constitution physique.
Un collége qui ne manquait pas alors d’élèves répondit aux exigences de la première éducation de l’enfant, l’initiant à l’étude du latin, si conforme aux traditions classiques de la contrée. En effet, il serait difficile d’imaginer un pays plus apte que la province dans laquelle Alais est situé à faire naître et entretenir le goût de l’antiquité romaine, de son histoire et de son langage. On sait que le midi de la France était une conquête chérie des Romains. Des monuments nombreux de la longue occupation du pays subsistent encore ; mais il y a peu d’endroits, même dans cette région, où so puissent montrer des ruines plus nombreuses et plus belles que dans le pays environnant la ville natale de Dumas. En effet, le jeune écolier n’avait qu’à effectuer un pèlerinage, sur une distance relativement courte, pour contempler une des ruines les plus imposantes de l’antiquité, le noble pont du Gard, avec ses trois étages d’arches majestueuses qui, jadis, conduisaient à travers la vallée les eaux des sources de l’Airon. Ceux qui ont vu le célèbre aqueduc n’oublieront jamais les lignes magnifiques de cette grande construction dont la majesté solitaire domine la morne vallée. Non loin d’Alais se trouvent les villes de Nîmes et d’Arles, la Nemausus et l’Arelate des anciens. La première, avec son splendide amphithéâtre et son temple corinthien (la célèbre Maison carrée), dans un rare état de conservation ; la seconde, fière d’une arène glorieuse et des ruines d’un théâtre romain.
Les chemins de fer qui, depuis, ont rapproché ces villes d’Alais, n’existaient pas, il est vrai, au commencement du siècle. Cependant, elles n’étaient pas assez éloignées pour être inaccessibles à l’ardent jouvenceau pendant ses courses de vacances.
Ces circonstances ne pouvaient que provoquer à l’étude du passé l’esprit du jeune Dumas ; mais d’autres influences, non moins puissantes, le rappelaient continuellement au présent. En effet, la ville d’Alais, par sa situation unique, lui fournissait des occasions d’observer la nature et les procédés que l’on emploie pour en adapter les produits à l’usage de l’homme, ce qui n’offrait pas moins d’attraits à notre futur académicien. Dans ses discours et dans ses écrits, il remémore souvent avec reconnaissance ces impressions variées de sa première jeunesse.
On savait, au commencement du siècle, que des gisements de charbon existaient aux alentours ; quelques houillères étaient même exploitées, bien que le mauvais état des rout

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents