Çà et là dans les Pyrénées
70 pages
Français

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Çà et là dans les Pyrénées , livre ebook

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Description

Si nous voulions remonter aux temps historiques les plus reculés, nous trouverions que l’usage des bains a pris son origine chez les habitants des contrées chaudes de l’Asie ; nous en trouverions aussi l’explication dans la température de ces régions, le genre de vêtements et plusieurs autres circonstances particulières justifiant la pratique des ablutions recommandées comme un devoir religieux.Mais, laissant de côté tout ce que faisaient à cet égard les peuples de l’Orient, il nous suffit, pour arriver à notre but, de jeter un coup-d’œil rapide sur les habitudes des Grecs et des Latins.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346068791
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
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Çà et là dans les Pyrénées
CONSEILS AUX BAIGNEURS
Si nous voulions remonter aux temps historiques les plus reculés, nous trouverions que l’usage des bains a pris son origine chez les habitants des contrées chaudes de l’Asie ; nous en trouverions aussi l’explication dans la température de ces régions, le genre de vêtements et plusieurs autres circonstances particulières justifiant la pratique des ablutions recommandées comme un devoir religieux.
Mais, laissant de côté tout ce que faisaient à cet égard les peuples de l’Orient, il nous suffit, pour arriver à notre but, de jeter un coup-d’œil rapide sur les habitudes des Grecs et des Latins.
Les eaux minérales étaient considérées dans l’antiquité comme un présent des Dieux.
C’est pourquoi on les plaçait toujours sous la protection de quelque divinité dont les prêtres administraient aux malades les prescriptions formulées par l’oracle.
D’après Plutarque, quelques temples d’Esculape étaient situés sur les hautes montagnes, et souvent dans les lieux d’où jaillissait quelque source d’eau minérale.
Pausanias raconte que les profanes, avant de pénétrer dans ces temples, devaient subir des purifications consistant en bains d’eau simple ou d’eau minérale accompagnés de frictions, d’onctions et de fumigations. Après leur guérison, les malades faisaient au Dieu leur offrande, en jetant quelques pièces d’or ou d’argent dans la source sacrée, comme à Amphiarus, près de la ville d’Orope, en Béotie.
D’après les dissertations de V. Malacarne, de Berger et Thorlacius, de C. A. Schmit sur la maladie d’Aristide, il est évident que cet orateur grec, qui vivait au II e siècle de notre ère, se fit guérir par Esculape en employant des lotions et des bains aidés d’autres moyens.
Il ne serait pas très difficile de multiplier ces citations et ces exemples pour prouver que l’usage des eaux était chez les Grecs en grande vogue et en grand honneur, soit comme simple moyen hygiénique, soit comme agent médicamenteux.
Il n’en fallait certes pas autant pour tenter les Romains.
 
Peu de temps avant la guerre des Samnites une violente peste éclata dans Rome ; et le Sénat, interprétant ainsi l’oracle, envoya des ambassadeurs à Epidaure pour transporter dans leur ville le Dieu Esculape qui arriva ainsi en triomphe l’an de Rome 462.
L’on dut recourir dans l’île du Tibre à l’incubation et aux songes comme dans les temples Grecs ; l’on y prescrivit aussi l’usage, des eaux qui devait se perpétuer plus tard par l’édification splendide des Thermes dont le premier fut construit par Mécène.
Une médaille d’Antonin représente l’arrivée d’Esculape à Rome pour en perpétuer le souvenir et en consacrer tous les bienfaits.
Au revers de cette médaille, l’on voit le Dieu de la médecine, qui, sous la figure allégorique du serpent, se tient à la proue d’un vaisseau, et le Dieu du Tibre qui sort des ondes pour le recevoir.
Une autre médaille d’Eppius en manifeste ainsi le souvenir : tête barbue et laurée de Janus ; entre ses deux visages, un autel dont la partie supérieure ressemble à un œuf autour duquel se tortille un serpent la tête levée.
Au revers, la partie antérieure d’un vaisseau qui a pour signe la tête d’un serpent. Au-dessus Eppius , et au-dessous Roma.
L’empereur Marc Aurèle, en remerciant les Dieux de l’avoir guéri de ses étourdissements et de ses crachements de sang, ordonna aux malades d’aller à cheval, ou de se baigner dans l’eau froide.
Sous les Empereurs, les Thermes étaient si vastes que Ammien Marcelin, pour en donner une idée, les compare à des provinces entières.
La plupart portaient le nom de l’Empereur qui les avait fait construire ; ainsi les Thermes de Néron qui avaient 700 pieds de long sur 500 de large, ceux d’Agrippa, 900 sur 700, ceux de Titus, d’Antonin et de Dioclétien.
Ce qui reste encore aujourd’hui de ces anciens monuments fait juger facilement de leur étendue prodigieuse, et de leur merveilleuse splendeur.
Ce n’était pas seulement leurs dimensions qui les rendaient si remarquables ; il y avait des gymnases, des bibliothèques, des promenades, des bosquets, et l’on y réunissait les chefs-d’œuvre de la peinture, de la sculpture et de la mosaïque : pour embellir ses Thermes, Agrippa paya 223,000 francs deux tableaux d’un artiste Grec.
 
Devenus maîtres de la Gaule, les Romains y trouvèrent déjà en honneur ou y découvrirent plusieurs sources d’Eaux minérales dont ils surent habilement profiter pour y construire leurs établissements.
Plusieurs stations Thermales ou autres, fréquentées encore de nos jours, conservent des souvenirs ou des monuments irrécusables de l’existence de ces Thermes Romains ou Gallo-Romains.
Aix en Provence, aquœ sextiœ, fut fondé, 121 ans avant notre ère, par C. Sextius Calvinus, proconsul Romain, dans un lieu rempli de sources chaudes.
A Alet, dans l’Aude, il y avait un établissement Thermal et un temple dédié à Diane ; il y a encore une voie Romaine.
En causse, connu de Strabon, a son nom d’origine hellénique ; il veut dire douceur, apaisement de la douleur, de la maladie et laisse supposer l’intervention des Romains dont on a trouvé des monuments soit à Isaut, soit à Ganties.
Bagnères-de-Bigorre possède encore de vastes piscines Romaines vers l’angle N.E. de l’établissement actuel, à peu de mètres du côté droit de la rivière qui le baigne.
A Luchon, aquœ balneariœ Luxonienses , des piscines, débris d’un antique édifice, une grande quantité d’autels votifs et de nombreuses inscriptions consacrées à des naïades, prouvent que les divinités de ces Eaux recevaient l’encens et l’hommage d’un grand nombre d’adorateurs.
Là où existait jadis un clan pastoral dépendant des Sotiates, les Romains élevèrent une cité sous le nom de aquœ, aujourd’hui Ax.
 
Pendant tout le moyen-âge, la pratique des Eaux minérales participa de l’allanguissement général de la civilisation.
En 1498, Jean Michel Savonarola, de Padoue, publia un livre sur les Bains en général, et sur les Thermes de l’Italie en particulier.
Bientôt après, Baccius en fit autant pour les principales sources d’Angleterre, d’Espagne et d’Allemagne.
La France suivit cette nouvelle impulsion, et fournit dans peu de temps une illustre pléiade de médecins et de chimistes qui se mirent à l’œuvre pour lui donner le baptême de la régénération scientifique : la théorie, provoquée par l’empirisme, donna bientôt le jour à la pratique raisonnée et raisonnable des eaux thermales.
 
Aujourd’hui la vogue des eaux va toujours croissant ; les malades et les bien portants s’y rendent à l’envi, et l’on rougit presque d’être obligé de dire que l’on n’a pas fait « sa saison, » se laissant aller à ce dicton populaire que « si les eaux ne font pas du bien, elles ne font pas de mal ! » Erreur cruelle qu’il importe de détruire.
 
S’il est vrai, comme le dit Patissier, que le choix de la station thermale soit une affaire qui se règle souvent en famille, il est temps encore de se corriger.
Pourquoi donc juger soi-même une question qui intéresse la santé à un si haut degré ? une question dont la solution peut dans certains cas entraver la marche de la guérison, accélérer même les progrès de la maladie et compliquer celle-ci d’accidents nouveaux et quelque fois irrémédiables ?
 
Le choix de la station résulte de la connaissance intime non seulement du malade, de la maladie et de toutes ses particularités, mais encore de la connaissance des eaux.
Celle-ci elle-même se complique d’un grand nombre d’éléments importants : l’altitude, c-à-d. la pression atmosphérique, différant comme aux Eaux Bonnes, (748.) ou Cauterets (992.) et Amélie les Bains (243), toutes les trois stations sulfureuses, — les qualités de l’air atmosphérique : sulfureux comme à Ax, hydro carboné comme à Cransac, salé comme à la Rochelle, balsamique comme à Arcachon, — le calme ou l’agitation de l’air et la

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