De l antarctique aux espaces interstellaires
112 pages
Français

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De l'antarctique aux espaces interstellaires , livre ebook

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Description

L'exploration de l'Arctique et de l'Antarctique fascine encore l'homme avide de découvrir des territoires toujours vierges. Des bactéries de l'extrême ont été isolées de sol à -10°C datant de 500.000 ans. Ces bactéries ont un rôle important dans l'effet de serre. Les enzymes de ces cellules ont acquis une certaine souplesse pour rester actives. La découverte de ces bactéries installées dans des conditions de vie glaçantes a rendu plus crédible la recherche d'une vie en dehors de la Terre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 décembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336858586
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait



Yvon Michel-Briand







De l’Antarctique
aux espaces interstellaires


Les bactéries du froid












Du même auteur


Mécanismes moléculaires de l’action des antibiotiques.
Préface de Julian Davies. 1986, 370 p.
ISBN : 2-225-80769-8, Paris, Masson éd. Epuisé.
Une histoire de la résistance aux antibiotiques. A propos de six bactéries.
2009, 360 p.
ISBN 978-2-296-10677-2, Paris, L’Harmattan éd.
Aspects de la résistance bactérienne aux antibiotiques.
2012, 315 p.
ISBN : 978-2-336-00546-1, Paris, L’Harmattan éd.
Edvard Munch – Echos et reflets. 2005, 96 p.
ISBN : 2-9524626-0-7. Editions du Dix-Neuf.
Oskar Kokoschka – Echos et reflets.
2011, 96 p.
ISBN : 978-2-9524626-1-7. Editions du Dix-Neuf.







© L’Harmattan, 2018
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-85858-6
Je remercie Norbert Latruffe, professeur à l’Université de Bourgogne – Franche-Comté, pour ses
conseils lors de la rédaction du chapitre IV.AVANT PROPOS
Nombreux sont les écrivains qui dessinent ou peignent, parfois même sur leurs manuscrits. Victor Hugo veut illustrer les Travailleurs de la mer (1866) avec
ses propres lavis ; les peintures et dessins de Boris Vian, participent à l’exposition Si vous savez écrire, vous savez dessiner, organisée, en 1946, par la NRF ;
Antoine de Saint-Exupéry décidera, lors de l’écriture du Petit Prince, d’illustrer lui-même son conte (1943). On rapporte aussi qu’Eugène Ionesco disait que “l’on
dit davantage avec les formes et les couleurs qu’avec les mots” et Jean Cocteau explique que “le dessin est une écriture nouée autrement”. Guillaume
Apollinaire réconcilie écriture et dessin dans ses Calligrammes (1918) où les textes poétiques sont disposés pour former un dessin en rapport avec le texte (figure).
Et dans certains cas, quelques traits sont plus évocateurs de la grâce d’un corps qu’une poésie (figure).
Il est rare que dans les textes, destinés à un large public, dont le sujet fait appel à des notions de chimie, que des formules chimiques simplifiées soient
introduites comme si leur présence brisait l’harmonie de l’exposé, comme si l’exposé qui devait suivre ne pouvait être qu’abscons.
Les formules chimiques ont aussi leur histoire. Depuis la nuit des temps, les composés chimiques ont été dénommés et leur nom a pu persister jusqu’à nos
jours : ainsi le natron, utilisé dans l’ancienne Egypte, pour la conservation des momies. De sa composition (carbonate de sodium hydraté), on a retenu le sodium
représenté par le symbole Na. Il en aurait été de même du kalium (Littré) obtenu en tant que sel de potassium de la décoction de la plante épineuse Salsola kali, et
dont on a retenu le symbole K. L’extraction du sucre de la canne aurait débuté vers 10.000 à 6.000 av. J. C. en Mélanésie, et le produit à saveur douce aurait été
dénommé en sanscrit cârkara, devenu sukkar en arabe et zucchero en italien, le mot saccharose apparaît vers 1860, quand on a connu sa composition à partir de
glucose (du grec, paraît-il : gleukos, vin doux) et de maltose.
Antoine Lavoisier considère que les corps sont composés d’éléments chimiques, et participe en 1787 à la rédaction d’une méthode de nomenclature chimique.
Le vert-de-gris doit être nommé carbonate de calcium, l’acide muriatique (ou esprit de sel), du latin muria (eau salée), est l’acide chlorhydrique. Plus tard, le
suédois Jöns Jacob Berzelius, exprime, en 1813, la composition des corps par une formule empirique brute analogue à une formule chimique, le gaz carbonique
2(dioxyde carbone) s’écrit CO , le nombre d’atomes est figuré en exposant. Plus tard ce nombre sera mis en indice et la formule brute du glucose sera C H O (a,6 12 6
figure). Fischer donnera une formule développée linéaire, les six atomes de carbone du glucose ne sont signalés que par le croisement de deux traits (liaisons) (b).
Mais en milieu liquide la majorité des molécules prennent une forme cyclique (on parle alors de glucopyranose, projection de Haworth) (c) qui ne peut se
maintenir que tordue pour donner une configuration que l’on appelle ici c h a i s e (d). La molécule perd son anonymat. Elle dévoile son architecture, les quatre
atomes centraux sont asymétriques et dévient le plan d’une lumière polarisée. Elle libère ses radicaux les plus entreprenants, les radicaux hydroxyles –OH hérissant
la molécule vont se combiner à d’autres pour donner l’amidon ou la cellulose ou encore à d’autres oses pour composer des polymères dans les bulbes ou racines
des végétaux, et aussi le saccharose.
La formule chimique reflète l’harmonie de la structure moléculaire et expose dans ses flancs des fonctions s’activant pour participer à la vie de la cellule.
Quelques traits bien calculés sont, ici aussi, plus évocateurs des propriétés d’un corps qu’une longue description.



– Guillaume Apollinaire, Calligramme, extrait du poème du 9 février 1915 (poèmes à Lou). Mercure de France. Paris, 1918.
– Pablo Picasso. Femme, non daté, dessin (Donald Friedman*. Peintures et dessins d’écrivains, TT ed / Beaux Arts ed, 92130, Issy-les Moulineaux, France, 2013, 229 p. I- Paul-Emile Victor
Le gamin d’à peine quatorze ans était au lit depuis deux semaines, une maladie de Bouillaud, le
médecin de famille, un homme énergique, qui disait n’est-ce pas en escamotant souvent le ce, venait
tous les deux ou trois jours. Le gamin s’ennuyait fort et essayait de combler le temps en lisant,
dévorant pourrait-on dire, les livres de la bibliothèque verte, destinée paraît-il aux garçons. Il
dévorait presque chaque jour, un livre et les parents commençaient à se lasser, il fallait trouver des
Jules Verne… Lors d’une des visites du médecin, alors que la mère avait bien recommandé que tout
soit en ordre un livre traînait sur la couverture du lit, Le sphinx des glaces de Jules Verne.
– Sais-tu, dit le médecin, que Paul-Emile Victor m’avait demandé de me joindre à son expédition
au Groenland en tant que médecin ? Jean se redressa sur son lit, une expédition avec Paul-Emile
Victor ? Mais comment une telle demande avait-elle pu lui être proposée ? le médecin avait-il des
dispositions particulières pour affronter la rigueur des conditions climatiques ? Pouvait-on lui
demander de quitter sa clientèle pour partir à l’aventure ? Il portait toujours un costume sombre,
trois pièces, une montre dans son gousset, qu’il tirait quand il prenait le pouls ? Et n’éprouvait-il
pas, l’hiver, la nécessité d’enfiler un lourd pardessus.
Quand le médecin fut parti, le gamin parla à sa mère, originaire du Haut Jura, de cette révélation.
La mère se rappelait effectivement, en 1915, lors de la Première Guerre mondiale, d’un malaise qui
s’était emparé de la ville de Saint-Claude, alors que la famille de Paul-Emile Victor avait rejoint
cette ville, car le père de Paul-Emile était d’origine autrichienne. La famille se décida alors à
déménager à Lons-le-Saunier où le père monta une fabrique de pipes et de stylos. Ce devait être au
collège de Lons que Paul-Emile lia probablement amitié avec un jeune qui devait devenir le médecin
que l’on connaissait. Oui, elle se souvenait bien que le médecin lui avait dit qu’il était originaire de
Lons-le-Saunier.
Le praticien passait deux ou trois fois par semaine pour suivre l’évolution de la maladie. Dès les
premiers jours, il avait pris l’avis d’un cardiologue, ancien interne des hôpitaux de Paris, qui avait
conseillé d’entreprendre un traitement par la cortisone, un produit que très peu de prescripteurs
connaissaient à cette époque. La fièvre avait disparu, mais Jean restait toujours au lit, et il enrageait
de suivre un régime sans sel, qui était, paraît-il indispensable au cours d’un traitement à la cortisone.
Il aurait bien voulu que le médecin soit plus bavard sur Paul-Emile Victor.
Le médecin, au cours de ses visites, auscultait régulièrement le cœur, mais ne faisait pas d’autres
examens cliniques. Le gamin essayait alors de l’inciter à parler, il laissait traîner sur son

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