Des savants belges en Afrique centrale
114 pages
Français

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Des savants belges en Afrique centrale , livre ebook

114 pages
Français

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Description

Mal connus, trop discrets et surtout peu reconnus, même dans leur mère-patrie, des savants belges furent nombreux à participer à l'épanouissement d'une région immense, l'Afrique centrale, qui, au début du XXè siècle, s'éveillait au monde. L'auteur nous parle de quelques-uns d'entre eux: Ernest Stoffels, qui importa le quinquina au Kivu, Hans Brédo, qui éradiqua les invasions de sauterelles, Luc Gillon, savant atomiste et fondateur de Lovanium, Jules Cornet, le "père" du Katanga, Victor van Straelen, géologue, etc.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2009
Nombre de lectures 268
EAN13 9782336259697
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Des savants belges en Afrique centrale
Je dirai leurs noms...

Marie-Madeleine Arnold-Gulikers
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296078963
EAN : 9782296078963
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Présentation ... et le « scandale géologique » du Katanga Le cœur dans les étoiles La fascination des minéraux Un scientifique international Un maître de la linguistique africaine Cardiologue au grand cœur Préhistorien et “père” de l’os d’Ishango Des Indes orientales au Congo Un croisé des temps modernes Savant nucléaire, bâtisseur, régisseur et prêtre...
Présentation
Mal connus, trop discrets et surtout peu reconnus, même dans leur mère-patrie, des savants belges furent nombreux, grâce à leur savoir, leur esprit d’entreprise et leur force de caractère, à participer à l’épanouissement d’une région immense, l’Afrique centrale, qui, au début du XXe siècle, s’éveillait au monde, « terra nova » où tout était possible.
Des découvreurs audacieux, tels Stanley, suivis d’explorateurs enthousiastes, avaient ouvert la voie à ces savants, nés sur l’étroite terre belge : « Si ton sol est petit, chantait-on à l’époque, l’avenir qui t’appelle à planter ton drapeau » ...
A l’image des savants qui avaient accompagné Napoléon lors de la campagne d’Egypte, ou de Darwin, embarqué sur le Beagle pour un long périple autour de la terre, ils sont partis avec les moyens du bord, beaucoup d’imagination et de courage, adaptant et élargissant leurs connaissances à un milieu, à des populations et à une nature, diamétralement différents de leur vielle Europe...
C’est à eux, médecins, virologues, entomologistes, géologues, agronomes, linguistes, historiens, anthropologues, climatologues, sociologues, astro- physiciens, dont les noms figurent seulement dans les archives précieuses des initiés, que l’auteur a voulu rendre hommage pour leur extraordinaire contribution à la mise en valeur, humaine et économique, de cette superbe région d’Afrique.
Elle était vierge encore quand les premiers d’entre eux y débarquèrent, avec cette soif de connaître, de comprendre, de découvrir et de servir, qui est le propre des vrais savants. Ils y ont affronté et combattu les maladies et les fléaux naturels, ils y ont créé des cultures florissantes, ils ont répertorié les espèces animales, étudié les langues, les coutumes, les savoirs ancestraux des habitants, mis au jour des trésors anthropologiques et géologiques, étudié le ciel austral et, pédagogues attentifs, ils ont partagé leurs acquis avec la relève africaine.
Puis, ils sont rentrés sans lauriers dans leur patrie ou ont émigré là où les appelaient des universités et des laboratoires étrangers, particulièrement aux Etats-Unis, fort intéressés par ce qu’ils avaient engrangé de savoirs.
Leurs noms sont restés sous le boisseau au cours des générations qui se sont succédé depuis leur retour ou leur disparition. Il était urgent, juste et nécessaire, de les rappeler aujourd’hui.

Dans cet ouvrage, Marie-Madeleine Arnold nous parle de quelques-uns d’entre eux : (mais combien d’autres devraient l’être encore ?) Ernest Stoffels, qui importa le quinquina au Kivu, Hans Brédo, qui éradiqua les invasions de sauterelles, Luc Gillon, savant atomiste et fondateur de Lovanium, A.E.Meeussen, grand spécialiste des langues africaines, Jean de Heinzelin de Braucourt, qui découvrit le fameux « Os d’Ishango », Jules Cornet, le « père » du Katanga, Marcel Dehalu, physicien, Henri Buttgenbach, minéralogiste, Victor Van Straelen, géologue, Charles Schyns, médecin et bâtisseur...
Mais il faudrait un nombre impressionnant de volumes pour rendre justice à tous ceux qui, sur cette terre nouvelle, quatre-vingt fois plus grande que sa métropole, et en quelques décennies à peine, en firent le pays le plus florissant d’Afrique.
Ils ont laissé derrière eux des livres précieux où est consigné tout ce qu’ils avaient découvert et tout ce qu’ils avaient réalisé. Cette collection irremplaçable dort sur les rayons de la Bibliothèque africaine du SERDAT, au Musée de Tervuren, près de Bruxelles.
Mais qui va les consulter ?

C’est pour qu’ils ne meurent pas une seconde fois que ce livre a été écrit.
Au cours de sa longue carrière de journaliste, Marie-Madeleine Arnold-Gulikers a parcouru maints pays et vécu maintes aventures, mais son séjour de douze années en Afrique centrale reste pour elle, « la perle rare »...
JULES CORNET
... et le « scandale géologique » du Katanga

JULES CORNET

( Gravure par Montenet )
La première réflexion qui vient à l’esprit devant le portrait de Jules Cornet ne peut être, spontanément, que celle-ci : « Voici un bien aimable savant ! ». De cet homme aux épaules larges, bien cambré, à la soixantaine épanouie, émanent à la fois vigueur et douceur, humour aussi, et le regard pétillant d’intelligence complète l’image de ce géologue qui a marqué son temps et dont le nom reste une référence dans l’Histoire de l’ex-Congo belge.

Jules Cornet est né le 4 mars 1865 à Saint-Vaast, dans le bassin houiller de Mons et sera plongé dès l’enfance au cœur d’une région industrielle active, terre bénie pour les géologues et les paléontologues de l’époque. Son père, François-Léopold Cornet, alors âgé de 28 ans, s’était lié d’amitié avec un collègue, Alphonse Briart, sorti comme lui de l’Ecole des Mines du Hainaut. Passionnés tous deux par l’observation et l’étude, ils rédigèrent en collaboration des mémoires de géologie et de paléontologie, très remarqués par l’Académie royale de Belgique, dont ils firent ensuite partie.

Une passion précoce
Jules Cornet a cinq ans à peine lorsqu’il accompagne son père et l’illustre géologue Charles Lyell en excursion géologique à Braquegnies. Il n’oubliera jamais que ce grand savant, âgé de 73 ans, lui avait alors tenu la main : il le racontera volontiers plus tard. On pourrait imaginer, sans grand risque de se tromper, que cet évènement, mineur peut-être, mais important à ses yeux, ainsi que l’exemple de son père et les promenades géologiques faites avec lui, tout comme les idées échangées entre celui-ci et son collaborateur Briart, l’aient orienté précocement vers la vocation de géologue.
Le meilleur ami du jeune Jules Cornet nous le décrit ainsi, lorsque, en 1876, il entre à l’Athénée royal de Mons : « C’était un grand garçon, au teint rosé, doté d’une chevelure blonde, dont les yeux bleus avaient une mobilité et un éclat vraiment impressionnants. Il était le plus remuant, le plus gai, le plus « allant » d’une bande de condisciples dont la vertu dominante n’était pas précisément le respect de la discipline... ».
Sa personnalité est telle, d’ailleurs, qu’il ne parvient pas à se limiter au programme : il fait son programme lui-même, à sa façon ! Les sciences naturelles, nous dit-on, étaient son « jardin intérieur » et l’étendue de ses connaissances dans ce domaine stupéfiait ses camarades.
Pourtant, ce sera un évènement douloureux qui provoquera le déclic d’une vocation encore larvée. Son père, après avoir gravi lentement les échelons de la carrière d’ingénieur des mines, quitte l’industrie en 1881, puis fonde la Société des Phosphates de Mesvin – Ciply. Mais ce ne sera pas une réussite et, deux ans plus tard, souffrant, il doit cesser toutes ses activités.

La mort du père
Nous sommes en 1883. Jules Cornet, qui a dix-huit ans, termine ses études à l’Athénée de Mons. Son père, déçu par sa propre carrière, le pousse vers des études de médecine, qu’il entreprend à Gand. Après une candidature en Sciences naturelles, il devient préparateur des cours de zoologie et d’anatomie comparée chez le Professeur Félix Plateau. Pendant des années, il s’astreindra à des besognes rudimentaires dans un local obscur et mal aéré, pour accroître la série des préparations démonstratives de la collection destin

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