Histoire des progrès de la géographie de 1857 à 1874
126 pages
Français

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Histoire des progrès de la géographie de 1857 à 1874 , livre ebook

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Description

Commençons notre coup d’œil général sur les principales découvertes géographiques, depuis plus de quinze années, par cette mystérieuse Afrique, où tant d’espaces restent encore inconnus.En 1858, les capitaines anglais Richard Burton et John Speke voulurent atteindre les sources du Nil, non en remontant ce fleuve, comme leurs prédécesseurs, mais en attaquant le problème par la côte orientale de l’Afrique ; ils s’étaient avancés jusqu’au lac Tanganyika, qu’on désignait auparavant très-vaguement sous le nom de lac Ouniamési et dont ils firent, les premiers, connaître la vraie situation et la forme allongée du nord au sud.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346126293
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Eugène Cortambert
Histoire des progrès de la géographie de 1857 à 1874
AFRIQUE
Commençons notre coup d’œil général sur les principales découvertes géographiques, depuis plus de quinze années, par cette mystérieuse Afrique, où tant d’espaces restent encore inconnus.
En 1858, les capitaines anglais Richard Burton et John Speke voulurent atteindre les sources du Nil, non en remontant ce fleuve, comme leurs prédécesseurs, mais en attaquant le problème par la côte orientale de l’Afrique ; ils s’étaient avancés jusqu’au lac Tanganyika, qu’on désignait auparavant très-vaguement sous le nom de lac Ouniamési et dont ils firent, les premiers, connaître la vraie situation et la forme allongée du nord au sud. Speke se sépara de son compagnon, resté malade à Oujiji, sur la côte orientale de ce lac, se dirigea vers le nord-est et découvrit le grand lac nommé Oukérévé-Nyanza dans la langue des naturels et qu’en Anglais patriote il appela Victoria-Nyanza 1 . On lui dit, sans qu’il pût le vérifier encore, que le Nil sortait, au nord, de cette grande masse d’eau. Ce n’est que plus tard qu’il s’assura de l’écoulement du lac.
L’intrépide voyageur, accompagné du capitaine Grant, revint en Afrique en 1860 ; il s’enfonça dans l’intérieur, et pénétra dans les mêmes contrées où il était parvenu dans son expédition avec Burton. Les deux explorateurs longèrent à l’ouest le lac Oukérévé, traversèrent le royaume de Karagoué, puis celui d’Ouganda, dont ils trouvèrent les habitants bienveillants, polis et aimables, dignes enfin, disent-ils avec une grande courtoisie, d’être surnommés les Français de l’Afrique ; ils virent sortir du lac au nord un effluent qu’ils considérèrent comme le Nil Blanc. Mais est-ce bien là la vraie source du Nil ? Parmi les rivières qui tombent dans l’Oukérévé, quelle est celle qui est l’origine principale de ce cours d’eau ? Ou bien n’y a-t-il pas, au milieu des grandes rivières voisines, quelque branche mère plus importante et plus digne d’être regardée comme la tête du célèbre fleuve ? Quoi qu’il en soit, ils suivirent jusqu’à 2° de latitude N. le cours d’eau qu’ils regardaient comme le Nil Blanc, l’abandonnèrent en le voyant fuir à l’O. par un grand coude qui le conduisait, d’après le rapport des indigènes, dans un autre lac nommé Louta-Nzighé ou Mvouta-Nzighé (ou Mvoutan-Nzighé), lac d’où il sortait, ajoutait-on, vers le nord ; ils rejoignirent plus loin ce fleuve, qu’ils crurent échappé du second lac, arrivèrent à Gondokoro en février 1863, et regagnèrent l’Angleterre, où Speke, qui avait surmonté tant d’obstacles, tant de dangers, périt misérablement par un vulgaire accident de chasse.
Continuons l’histoire des efforts tentés pour déterminer le cours supérieur du Nil. Hansal avait parcouru une partie de ce bassin en 1858 ; Guillaume Lejean, en 1860 et 1861, y a fait une importante excursion, et il a rendu compte de ses remarques pleines de sagacité dans plusieurs recueils estimés et dans un beau volume accompagné d’un atlas. Le docteur Peney, qui avait envoyé des notes précises sur ses observations, et dont la science et le courage inspiraient tant d’espoir, fut enlevé par les fièvres paludéennes en 1861. Ambroise et Jules Poncet, vaillants chasseurs d’éléphants, ont vu beaucoup de pays dans leurs courses aventureuses et ont adressé des remarques intéressantes sur le cours du Nil Blanc et son voisinage. Les Italiens Castel Bolognesi, Horace Antinori, Debono, Miani et Philippe de Terranuova faisaient aussi, vers cette époque, des excursions dans le bassin du Nil.
Une courageuse et riche Hollandaise, mademoiselle Tinné, y a exécuté un célèbre voyage en 1862 et 1863 ; elle remonta d’abord le Nil Blanc, puis, dans une seconde expédition, le Bahr-el-Ghazal, dirigeant toute chose avec une énergie et une perspicacité extraordinaires ; elle perdit dans cette audacieuse entreprise sa mère et sa tante. Th. de Heuglin et Steudner se sont joints à elle dans une partie de ses explorations, et ont fourni à la science de précieux documents.
Samuel Baker remontait le fleuve dans les mêmes années, et il rencontra Speke et Grant à Gondokoro. Un autre Anglais, Petherick, voyageait aussi dans cette région et il a publié un ouvrage important, résultat de ses courses, mais où l’imagination et les suppositions jouent un trop grand rôle.
En 1864, Baker, accompagné de sa jeune et courageuse femme, s’est avancé jusqu’au Louta-Nzighé, qu’il a nommé Albert-Nyanza, en l’honneur de l’époux de la reine d’Angleterre ; il y a vérifié l’entrée et la sortie de ce Nil Blanc qu’avaient suivi Speke et Grant, et il a montré l’exactitude des renseignements donnes à ses prédécesseurs.
En 1867, un jeune officier français, Le Saint, patronné par notre Société de géographie, partit pour compléter les découvertes de Baker ; mais les redoutables fièvres équatoriales l’ont frappé de mort à Ab-Kouka, sur la route de Khartoum à Gondokoro, au commencement de 1868.
Dans le même temps, le docteur Schweinfurth commençait ses savantes recherches dans la région du Nil moyen ; il s’est avancé depuis dans celle du Nil Blanc, et il a donné les plus précieux détails sur les affluents de l’ouest, particulièrement le Diour, qui se joint au Bahr-el-Arab pour former le Bahr-el-Ghazal, cours d’eau très-considérable et qu’il n’est pas éloigné de considérer comme le vrai Nil. Il a beaucoup étudié les habitants de ce bassin, principalement les Nyam-Nyam, ces peuples mystérieux qu’on a dépeints, tour à tour, comme des anthropophages, comme des hommes, au contraire, doux et hospitaliers, comme de beaux types et comme des êtres inférieurs munis d’un appendice caudal ; mais cette prétendue queue n’est, on le sait aujourd’hui, qu’un ornement de peau dont plusieurs d’entre eux (surtout les femmes) se parent ; et quant aux appréciations si diverses sur les qualités physiques et morales des Nyam-Nyam, elles proviennent de la grande diversité des tribus dont se composent des nations si vaguement nommées et éparses sur une si vaste étendue. Parmi les observations curieuses du docteur allemand, se trouve une notice sur une population tout entière de nègres nains, les Akka ; le Père Léon des Avanchers avait fait une remarque du même genre sur un groupe d’habitants de la partie orientale, dans la région des Gallas ; Du Chaillu, de son côté, a parlé d’un peuple nain de la côte occidentale ; il y a donc une race de Pygmées dans l’Afrique équatoriale ; Homère l’avait déjà dit dans son immortelle description du bouclier d’Achille.
Schweinfurth affirme l’anthropophagie des Nyam-Nyam et des Mombouttou, le peuple le plus occidental qu’il ait visité. Il a donné sur les Bongos les plus curieuses notions. Il a vu couler vers l’ouest la grande rivière Ouellé, qui lui parut être le commencement du Chari, tributaire du lac Tsad, et il a étudié le pays de Fertit, dont, avant lui, on ne connaissait que le nom.
L’Italien Piaggia a recueilli des indications sur un grand lac équatorial qui serait à l’ouest du lac Albert.
Baker a fait, en 1869 et dans les années suivantes, une expédition qui, préparée avec de puissants moyens militaires fournis par le khédive, avait pour but la destruction de la traite des esclaves dans le bassin du haut Nil, et la conquête à main armée de toute la région voisine du lac Albert, au profit de l’Égypte. Cette tentative n’a eu de résultats importants ni en politique ni pour la science. Un brillant officier de la marine française, M. de Bizemont, patronné par le gouvernement de la F

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