Itinéraire historique du chemin de fer du Nord - De Paris à Lille et à Bruxelles
94 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Itinéraire historique du chemin de fer du Nord - De Paris à Lille et à Bruxelles , livre ebook

94 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

EN un clin-d’œil nous avons franchi les murs de Paris, et bientôt après l’enceinte continue de ses fortifications, auxquelles le parisien ne songe plus depuis long-temps. Saluons Montmartre, ce nouveau Calvaire où s’est réfugiée la Croix, chassée du Mont -Valérien, et d’où elle plane encore sur la grande ville, foyer de tant de vertus et de tant de vices.Montmartre, Mons Martyrum. a été le théâtre du martyre de saint Denis et de ses compagnons.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782346030491
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.

Joséphine-Marie de Gaulle
Itinéraire historique du chemin de fer du Nord
De Paris à Lille et à Bruxelles
PRÉLIMINAIRES
Départ de Paris
QU’ON habite la Capitale, ou qu’on soit venu, seulement visiter ce temple du goût, centre inépuisable de travaux littéraires, artistiques, industriels, exposition permanente de chefs-d’œuvre dans toutes les branches des connaissances humaines, on se plaît à y séjourner ; et, malgré les agitations périodiques d’une excessive population, on regretterait d’être à toujours exilé de Paris ; on ne le quitte pas sans l’espoir d’y revenir bientôt.
Néanmoins, il est des moments où la fatigue des affaires peut-être même des plaisirs, fait rechercher des lieux plus calmes ; la fraîcheur de l’air et celle de la verdure invitent à quitter ce sol brûlant, cette atmosphère chargée de tant de vapeurs diverses, pour aller respirer plus à l’aise.
Jamais il n’a été aussi facile qu’aujourd’hui de se livrer à cette douce distraction, et à la jouissance de contempler des aspects nouveaux.
La locomotive vous attend ; elle va s’élancer avec sa rapidité féerique ; les wagons s’ouvrent devant vous et vous invitent à prendre rang. Si vous êtes embarrassés sur le choix de l’une ou l’autre de ces voies de fer, immense réseau dont Paris est le nœud, venez, accompagnez-moi sur la route du Nord ; venez voir des contrées qui, moins poétisées que celles du midi de la France, vous offriront un intérêt d’autant plus neuf ; j’essaierai de vous servir de guide et de vous rendre le voyage plus agréable.
Le 14 juin 1846, un millier de personnes, invitées par la compagnie du chemin de fer du Nord, arrivaient de grand matin au clos Saint-Lazare, vaste terrain appartenant autrefois à la congrégation fondée par l’illustre Vincent de Paul, et où se trouve aujourd’hui l’embarcadère. Les rues adjacentes étaient remplies de ces voyageurs, dont le plus grand nombre se pressait, hâletant, un petit portemanteau à la main. Le bagage n’était pas lourd, il ne s’agissait que d’une excursion de quarante-huit heures.
Voici quelques fragments du discours que Mgr GIRAUD, archevêque de Cambrai, prononça à Lille, à l’arrivée de ce convoi et à l’occasion de l’inauguration de ce chemin de fer du Nord ; discours vraiment remarquable par son éloquence évangélique et les heureuses conceptions d’une sage philosophie unies aux vraies principes de l’économie politique.
« La question des chemins de fer a été étudiée tour à tour sous toutes ses faces, par les hommes politiques comme par les hommes de la science. La politique y a vu un gage de plus de concorde et de paix entre les nations ; le commerce, l’industrie, une voie plus sûre et plus prompte ouverte au transport des produits, à l’échange ou l’écoulement des marchandises ; l’économie politique, un moyen de verser d’une contrée à l’autre le trop plein des productions, et d’élever à un niveau commun le bien-être de tous les peuples ; la philosophie, un véhicule puissant et rapide pour la diffusion des lumières et la propagation des idées civilisatrices. La religion a aussi son mot à dire sur cette grave question. Des hommes sincèrement dévoués à sa cause ont paru craindre pour elle cette impulsion nouvelle donnée à l’activité humaine, ce contrat universel des esprits et des idées, comme devant amener l’inévitable résultat d’un affaiblissement sensible des croyances et des mœurs. Nous oserons dire à cet égard toute notre pensée ; nous ne partageons pas ces alarmes.
S’il est en nous une conviction profonde, c’est que toutes les grandes découvertes qui déplacent les bornes anciennes et changent les relations connues entre les hommes ont pour cause première l’action bienfaisante de la Providence, laquelle, à des époques marquées par sa sagesse, fait faire un pas à l’humanité vers le terme que lui assignent les desseins éternels. Aussi, voyons-nous presque toujours leur origine se perdre comme dans un nuage mystérieux ; en sorte que si l’on demande à l’histoire le nom du premier inventeur, l’histoire hésite ou se tait. C’est le secret de Dieu. Or, la religion, fille du ciel, qu’a-t-elle à redouter des œuvres du ciel ? Peut-elle admettre que son auteur se contredira lui-même, en l’exposant à des épreuves plus fortes que sa constitution divine ? Sans doute l’action de la vapeur appliquée à nos chars et à nos navires transportera plus vite et plus loin le mal comme le bien, le mensonge comme la vérité. Sans doute, comme les découvertes de l’imprimerie et du Nouveau-Monde, elle élargira le champ de bataille où luttent éternellement le rationalisme et la foi ; mais la victoire n’est pas douteuse : car Dieu même y a engagé sa parole, et la vérité de Dieu demeure à jamais.
La lumière arrive à nos yeux par les mêmes milieux que traversent les tonnerres et les orages. En accélérant la marche de ce qu’on appelle les idées nouvelles, on prête aussi des ailes à l’Evangile ; la course de l’apôtre ne sera pas moins rapide que celle du libre penseur, et il ne se trouvera peut-être enfin que ces puissantes machines où le savant ne voyait qu’une heureuse découverte du génie ; l’économiste, qu’une source nouvelle de prospérités matérielles pour la fortune publique ; et le philosophe qui a le malheur de n’être pas chrétien, la perspective du triomphe prochain de la raison pure sur les ruines des vieilles croyances, auront été un instrument dans les mains de Dieu pour étendre le royaume de Jésus-Christ, et unir tous les peuples dans une fraternité universelle, par la communion d’une même foi et d’une même charité.
Or, à quelle religion l’homme et la société demanderont-lls la satisfaction de ce besoin ? Que reste-t-il en dehors, que voyons-nous au-delà et au-dessus de la vérité chrétienne ? Attendrons-nous une nouvelle lumière quand nous avons le jour parfait ; une nouvelle révélation après une révélation qui les complette toutes et les termine ?ou bien, espérerons-nous l’avènement de je ne sais quel nouveau christianisme interprété par les sages, qui deviendraient ainsi les prêtres et les pontifes de l’Eglise transformés ? Mais qui ne sait que la religion est quelque chose de sérieux, qu’elle n’exerce un empire véritable sur les esprits et sur les cœurs, qu’autant qu’elle prend son point d’appui dans un principe supérieur à l’homme, et que cette chaîne est impuissante à soutenir la terre, si son premier anneau ne se rattache au ciel ?
Et maintenant, partez, messagers agiles ; allez sous la protection de Dieu et sous l’œil de sa providence. transporter aux quatre vents du ciel les hommes, les marchandises, les idées ; faites refluer les trésors de la pensée et les richesses du sol des provinces à la capitale et de la capitale aux provinces, en glissant sur ces voies rapides, pareilles aux veines et aux artères, qui font courir la vie des extrémités au cœur, et du cœur aux dernières fibres de l’organisme. Qu’aucun obstacle n’arrête votre essor, qu’aucun accident funeste n’attriste votre passage.
N’empruntez à la foudre que recèlent les flancs de vos chaudières que l’impétuosité de ses ailes de feu ; franchissez les montagnes, les vallées et les fleuves ; étendez vos rameaux de l’une à l’autre mer ; ne reculez pas même devant le grand abîme ; en changeant vos appareils, ouvrez-vous un chemin sur l’océan pour unir les continents, pour rapprocher par les intérêts, par les besoins, par l’amour fraternel, par tous les attraits de la civilisation chrétienne, les membres dispersés de la grande famille humaine, et annoncer à tous la bonne nouvelle qui fut entendue, il y a dix-huit siècles, sur le berceau du Sauveur du monde : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! »
 
Puis, si vous en avez encore le loisir, lisez ce fragment d’un petit poème sur la découverte de la vapeur, qui à valu à son auteur, M. Amédée Pommier, le premier prix

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents