La Science à travers champs
108 pages
Français

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La Science à travers champs , livre ebook

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Description

Voulez-vous, mes chères petites, que, laissant de côté livres et cahiers, nous commencions ensemble ces excursions projetées depuis longtemps, et qu’une chose ou une autre a retardées jusqu’à ce jour ? Voulez-vous que, profitant des tièdes rayons de ce beau soleil qui semble nous y inviter, nous allions épier le réveil de la nature, et saluer, s’il y a lieu, les premières manifestations de sa joyeuse résurrection ? Voulez-vous que nous feuilletions ensemble ce livre admirable, dont chaque page est un chef-d’œuvre, et que Dieu lui-même a tracé du bout de son doigt tout-puissant ?Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346027743
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Marie Maugeret
La Science à travers champs

A MES ÉLÈVES
 
JEANNE ET MARGUERITE THÉRÈSE ET BERTHE
PRÉFACE

*
* *
S’il est une science charmante entre toutes, et qui semble spécialement destinée à séduire l’imagination et le cœur de la jeunesse, c’est sans contredit l’histoire de la nature. Les oiseaux, les papillons et les fleurs ! Quel est l’enfant qui n’a pas aimé tout cela ? Et qui de nous ne se souvient avec bonheur des tendresses prodiguées jadis à ces premiers amis de notre enfance ?
Mais si l’enfant les aime par cela même que, novice aux émotions du cœur, il éprouve d’instinct le besoin d’aimer toute chose, il convient que la jeune fille, qui a encore toute la fraîcheur de son cœur d’enfant, et déjà le raisonnement d’une précoce maturité, sache pourquoi elle doit aimer, non plus seulement les oiseaux, les papillons et les fleurs, mais jusqu’au plus chétif insecte, jusqu’au plus modeste brin d’herbe.
Si nous connaissions la nature, si nous savions l’aimer comme elle doit être aimée, quelle source de pures et intimes jouissances nous y rencontrerions ! L’esprit défaillant y retrouverait l’énergie ; l’âme troublée, le calme avec l’oubli, le bonheur avec l’espérance.
Étudions donc la nature, non point dans les livres, où elle est toujours froide comme une abstraction, mais au milieu des champs, où elle déroulera elle-même devant nos yeux ravis le tableau magnifique et toujours nouveau de ses merveilles infinies.
CHAPITRE I
8 FÉVRIER. — Premiers rayons et premières pousses. — Bourgeons. — Lierre. — Ciguë. — Raiponce. — Mésange bleue
Voulez-vous, mes chères petites, que, laissant de côté livres et cahiers, nous commencions ensemble ces excursions projetées depuis longtemps, et qu’une chose ou une autre a retardées jusqu’à ce jour ? Voulez-vous que, profitant des tièdes rayons de ce beau soleil qui semble nous y inviter, nous allions épier le réveil de la nature, et saluer, s’il y a lieu, les premières manifestations de sa joyeuse résurrection ? Voulez-vous que nous feuilletions ensemble ce livre admirable, dont chaque page est un chef-d’œuvre, et que Dieu lui-même a tracé du bout de son doigt tout-puissant ? Les merveilles se multiplieront sous nos pas, et nous ne pourrons en étudier qu’une faible partie, car elles sont nombreuses comme les grains de poussière au bord de l’Océan, et la vie entière ne pourrait suffire à cétte étude presque infinie. D’ailleurs, beaucoup échapperont à notre regard, et bien des mystères resteront impénétrables ; mais beaucoup aussi viendront s’offrir à notre contemplation. Nous étudierons toutes ces merveilles avec le cœur, plus encore qu’avec l’intelligence ; et, tout en écoutant la voix de la science, qui nous expliquera la nature, nous écouterons encore et surtout la voix de la nature, qui nous expliquera Dieu.
Les premiers.soleils de février sourient à travers les dernières glaces de l’hiver ; leurs rayons obliques ne donnent encore qu’une faible dose de chaleur ; pourtant à leur aspect un frémissement profond s’opère dans les entrailles de la terre, et les premières pousses s’élancent de son sein, heureuses et empressées de répondre à ce premier appel du soleil. Prenez garde, jeunes et frêles bourgeons, le soleil de février est traître à qui s’y fie, et ses caresses, qui promettent la vie, le plus souvent donnent la mort.
Cependant, puisque les bourgeons ont paru, profitons-en pour les étudier ; ils vont si vite changer d’aspect !
Cette période n’est pas la plus attrayante de la vie de la plante, je le sais, mais il faut bien commencer par le commencement, et d’ailleurs, patience, chaque chose viendra en son temps. Jeunes filles aujourd’hui, hier vous-mêmes n’étiez encore que des enfants, frêles bourgeons auxquels l’œil seul d’une mère pouvait trouver quelque charme ; et voici maintenant que vous faites l’ornement de la société, comme demain ces jeunes pousses, devenues feuilles ou fleurs, feront l’ornement de nos campagnes..
Le bourgeon est le premier âge d’une branche, d’une feuille ou d’une fleur. On le voit paraître d’abord sous la forme d’un petit globule de tissu cellulaire, qui soulève l’écorce et semble demander sa place au soleil. Mais l’écorce prudente résiste à ses prières, à ses efforts même ; car elle sait, elle qui a l’habitude de la vie, qu’après les brûlantes journées de l’été viendront les nuits glaciales de l’hiver, et que le bourgeon, enfant inexpérimenté, ne peut subir cette dure épreuve avant que la nature lui ait confectionné son vêtement d’hiver. Ce vêtement est formé de petites feuilles pliées les unes sur les autres, qui souvent se durcissent comme des espèces d’écailles, et souvent aussi sont imprégnées d’une substance résineuse qui les préserve tout à la fois du froid et de la pluie. La nature est une mère admirablement prévoyante ; elle a pensé à tout, et le petit être qui sommeille dans ses langes de feuillage est plus à l’abri du danger que l’enfant des rois dans sa couche de pourpre et d’hermine.
Les bourgeons à l’état d’œils paraissent en été, au moment où la végétation est dans toute sa vigueur ; en automne, sous l’influence de la seconde sève, ils grossissent un peu, puis ils restent stationnaires pendant tout l’hiver, et ne se réveillent qu’au printemps. Alors ils se développent, et affectent différentes formes, d’après lesquelles il devient facile de juger s’il sortira de ces langes mystérieux des fleurs ou simplement des feuilles. Les uns sont allongés et pointus, ce seront des „ feuilles ; les autres sont courts et arrondis, ce seront des fleurs, et, s’il plaît à Dieu, des fruits ; les autres enfin tiennent le milieu entre ces deux formes bien caractérisées : ce sont les bourgeons mixtes ; ils donneront à la fois des feuilles et des fleurs.
L’arboriculture s’intéresse tout particulièrement à cette disposition des bourgeons, car c’est de là qu’elle tire ses instructions pour la taille des arbres ; et il n’est point de jardinier, si peu savant qu’il soit, qui ne connaisse à première inspection à quelle espèce de bourgeon il a affaire.
Ainsi en est-il de l’enfant. Il se révèle sans le savoir par mille riens qui sont les pronostics de l’avenir ; un œil tant soit peu exercé ne saurait s’y méprendre, et devine sans peine si le bourgeon sera feuille, ou s’il sera fleur.
L’aspect de la campagne, à cette époque de l’année, est encore presque aussi triste que dans les plus sombres jours d’hiver. Lorsque le soleil brille, on sent bien passer dans l’air comme de tièdes effluves de vie, qui annoncent l’approche du printemps ; mais lorsqu’un nuage vient à voiler le front du ciel, tout reprend cette teinte grise et mélancolique sous laquelle la nature est ensevelie depuis des mois. C’est que les premiers ébats de la végétation sont, pour ainsi dire, encore à l’état latent ; il faut les regarder de bien près pour les voir, et au premier abord tout semble encore plongé dans un
. immense sommeil. Les haies surtout présentent un aspect désolé ; elles sont pour la plupart taillées à bois mort, et les grands arbres qui les surmontent çà et et là ont vu toutes leurs branches tomber sous la hache du cultivateur. La place occupée jadis par ces branches est marquée par des plaques jaunâtres, qui ressemblent à des blessures non cicatrisées. En vain le lierre, ce fidèle ami de toutes les souffrances, de toutes les décrép

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