La Science et le Christianisme - Étude
72 pages
Français

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La Science et le Christianisme - Étude , livre ebook

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Description

Je commence par la question qui s’est offerte la première à notre curiosité, celle de l’univers dans son ensemble.Les plus lointains renseignements nous montrent l’homme se préoccupant des cieux, en inventoriant l’étendue, y cherchant le secret de sa destinée. On trouve des constellations nommées dans Homère, dans Job, dans le Rig Veda, dans les hiéroglyphes. De très-bonne heure le Soleil devient le Dieu de plusieurs peuples ; il est le père des premiers Pharaons, et le sanscrit trouve trente-sept mots différents pour le désigner.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346070992
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Louis Ruchet
La Science et le Christianisme
Étude
MON CHER CHARLES,
 
 
Tu as en politique des idées avancées, en religion des opinions sceptiques. Ces tendances sont celles du milieu où tu as vécu, et se notent parmi les fruits ordinaires de l’enseignement de Paris.
J’attends de l’expérience le redressement de tes conceptions politiques, déjà tempérées, ce me semble, par l’observation des derniers événements. Tu subiras plus que tu ne dirigeras l’administration sociale.
Il en est autrement de tes idées religieuses. S’il y avait quelque vérité dans les affirmations que tu répudies, nul né s’inquiéterait de ton ignorance, parce que les conséquences te regardent seul.
Tu connais mes croyances personnelles, souvent exprimées devant toi avec le ménagement.requis par ta liberté. Je veux aujourd’hui m’adresser plus directement à cette liberté, chercher à la gagner en. invoquant la raison, le seul juge que tu acceptes. Dans le chemin où tu entres à peine j’ai marché longtemps, j’ai vu, j’ai interrogé ; pourquoi mon expérience ne te servirait-elle pas ? Chacun choisit son sentier, je le sais, mais toujours pour arriver au bord du marais. Quand ce moment viendra, ma parole reprendra sa signification. Lorsque le pied s’enfonce et que l’angoisse monte au cœur, on regarde mieux la trace de ceux qui nous ont précédés. Tu chercheras la mienne, je l’espère, et en la suivant tu arriveras au rivage où je vais t’attendre.
Janvier 1872.
 
 
La science a considérablement amoindri la notion que l’homme pouvait se faire de lui-même, en constatant que les lois de l’univers s’appliquent dans toutes les directions à notre race, réduite désormais à se classer sans exception ni privilége extérieur dans l’échelle des êtres. Notre histoire a été atteinte et l’ébranlement s’est propagé jusque dans les questions d’un ordre purement moral.
Je ne puis aborder ces questions morales utilement pour toi sans m’arrêter aux énonciations scientifiques, qui sont la cause ou tout au moins l’occasion du débat. Longtemps cette difficulté m’a retenu, car l’entreprise d’un résumé est des plus considérables. La science elle-même dédaigne les abréviations : elle veut le détail et la précision ; c’est là sa force. De son côté, le philosophe se risque peu à rendre compte d’études qui ne sont pas spécialement les siennes. Tous ont sans doute une synthèse, mais chacun l’édifie sur des matériaux connus de lui seul.
Je me suis donc résigné à l’articulation des faits. Comme tu le comprends, ce travail n’a aucune prétention à exposer dogmatiquement la science universelle. Outre que la tentative serait en soi une folie, j’appartiens à l’auditoire et non à la chaire. Ma seule ambition est de te restituer les accents les plus significatifs d’une leçon que j’écoute depuis longtemps, leçon multiple, immense, à chaque instant nouvelle. Pour demeurer dans des limites raisonnables, je suis conduit, dès l’entrée, à des éliminations énormes. J’élague de même, dès l’entrée, les notes et les références. Malgré ces précautions, j’ai à te prémunir sérieusement contre la fatigue du trajet. Aucune habileté ne peut en voiler la longueur ni en chasser l’abstraction ; j’attends de toi une volonté persévérante.
Dans nos montagnes la cime ne se gagne pas sans labeur, mais tu te rappelles que les aspérités du sentier semblent disparaître à mesure, que l’œil est attiré vers de plus vastes horizons. De même oublieras-tu l’effort de ta pensée en présence des hauts sommets qui vont se dresser devant elle, et des redoutables régions où nos regards vont pénétrer.
I
ASTRONOMIE
Je commence par la question qui s’est offerte la première à notre curiosité, celle de l’univers dans son ensemble.
Les plus lointains renseignements nous montrent l’homme se préoccupant des cieux, en inventoriant l’étendue, y cherchant le secret de sa destinée. On trouve des constellations nommées dans Homère, dans Job, dans le Rig Veda, dans les hiéroglyphes. De très-bonne heure le Soleil devient le Dieu de plusieurs peuples ; il est le père des premiers Pharaons, et le sanscrit trouve trente-sept mots différents pour le désigner.
Pourtant, l’antiquité n’atteignit point à la science astronomique dont quelques-uns l’avaient dotée et qui lui était inaccessible faute d’instruments suffisants. Sa plus claire richesse consiste dans des observations aujourd’hui précieuses au point de vue chronologique. Les astronomes chaldéens connaissaient le cycle de 223 lunaisons qui ramène l’éclipse de Lune à peu près à la même nuit ; ils n’osaient prédire les éclipses du Soleil. Thalès de Milet passe pour en avoir prédit une l’an 600 avant l’ère, mais d’après les termes d’Hérodote, premier narrateur du fait, Thalès se borna à annoncer l’éclipse dans un délai maximum.
L’école de Pythagore nous offre des titres plus sérieux ; elle attribua un mouvement propre à la Terre ; seulement, au lieu de concevoir sa rotation sur un axe, ou son orbite autour du Soleil, elle crut à un déplacement effectué au-dessus d’un foyercentral inférieur, lequel éclairait la Lune en demeurant invisible pour nous.
Cette théorie fut abandonnée par la célèbre école grecque d’Alexandrie, qui tint pendant quatorze siècles le sceptre de l’astronomie. Hipparque et Ptolémée replacèrent la Terre au centre de l’univers ; comme leurs prédécesseurs, ils ignorèrent les vraies distances des corps célestes. Les astronomes arabes de Bagdad paraissent avoir déterminé au IX e siècle l’orbite de Vénus et de Mercure autour du Soleil ; leurs remarquables travaux furent connus de Galilée et de Copernic, par une traduction de Rabelais ; Copernic déclare, toutefois, que la première idée de son système provient de Philolaüs le pythagoricien.
La Terre n’est en réalité qu’un satellite du Soleil. Aucune supériorité appréciable ne la distingue des autres planètes ; elle n’est ni la plus grande, ni la mieux disposée pour l’habitation. L’inclinaison de son axe sur le plan de l’orbite rend l’action du Soleil inégale et devient une cause de trouble pour les êtres vivants ; il en est autrement de Jupiter par exemple, où se rencontrent des zones d’égale température pour toute l’année. J’ajoute que notre Lune n’est pas placée de façon à procurer à la Terre un maximum de clarté.
Le Soleil, centre de notre groupe astronomique, est démesurément plus grand que la Terre. Il offre à la science un phénomène dont elle cherche le mot. Son foyer ne reçoit aucune alimentation apparente, et néanmoins sa chaleur ne diminue pas.
Parmi les solutions proposées, celle de M. Faye me paraît être la plus plausible. Elle a son point de départ dans les dernières découvertes relatives à l’échelle calorique.
La combustion n’est pas l’indice d’un maximum de chaleur ; une température trop élevée ou une température trop basse lui fait également obstacle. Les gaz qui forment la masse du Soleil sont trop chauds à l’intérieur pour brûler ; ils s’enflamment au contact de l’extérieur sur une épaisseur de 5 à 600 lieues. L’éclat de cette photosphère est dû à la nature réfractaire de quelques gaz métalliques ; car il se trouve dans le Soleil divers métaux connus : fer, magnésium, sodium, cuivre, zinc, de l’hydrogène, etc. Le résidu de la combustion, espèce de cendre métallique, r

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