Les Explorateurs - Les victoires de la volonté, biographies contemporaines
85 pages
Français

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Les Explorateurs - Les victoires de la volonté, biographies contemporaines , livre ebook

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Description

Biographies contemporaines. De tout temps la vie des hommes illustres a été racontée ; de tout temps elle a été offerte, aux jeunes qui ont leur propre vie à faire comme un exemple à suivre, à tous comme un sujet d’admiration. Il s’est formé ainsi, à l’imitation de l’œuvre immortelle de Plutarque, toute une littérature, documentée, anecdotique, enthousiaste toujours, dont la continuité atteste que les belles actions ne sont pas le privilège d’une époque et qu’à chaque pas de l’Humanité surgit de la foule un homme grand par le cerveau ou parle cœur et armé pour la lutte de ce don inestimable : la Volonté.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 4
EAN13 9782346080687
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Pierre Foncin
Les Explorateurs
Les victoires de la volonté, biographies contemporaines
LES VICTOIRES DE LA VOLONTÉ
Biographies contemporaines .
 
 
 
De tout temps la vie des hommes illustres a été racontée ; de tout temps elle a été offerte, aux jeunes qui ont leur propre vie à faire comme un exemple à suivre, à tous comme un sujet d’admiration. Il s’est formé ainsi, à l’imitation de l’œuvre immortelle de Plutarque, toute une littérature, documentée, anecdotique, enthousiaste toujours, dont la continuité atteste que les belles actions ne sont pas le privilège d’une époque et qu’à chaque pas de l’Humanité surgit de la foule un homme grand par le cerveau ou par le cœur et armé pour la lutte de ce don inestimable : la Volonté.
Que cette littérature, qui «  écrème l’histoire » et y recueille ce qu’elle renferme de plus savoureux et de plus réconfortant, ait joui presque en tout temps d’une faveur particulière, on ne saurait s’en étonner. Le bien est contagieux, plus encore peut-être que le mal, et on a reconnu que rien ne vaut pour l’éducation des générations qui naissent à la vie le récit de hauts faits accomplis par celles qui ont disparu ou sont sur le point, de disparaître.
D’où vient donc cependant qu’une sorte de discrédit se soit étendu depuis quelques années sur une littérature si prospèrejusquà ces derniers temps ? Peut-être des auteurs mal qualifiés pour parler des belles choses ont-ils abusé de notre faculté admirative et sollicité un peu à tort et à travers notre enthousiasme : trop de faux grands hommes nous ont été offerts, trop de gloires pour le moins contestables. De là un scepticisme qui, de nos jours, a jeté bien des gens dans l’excès contraire et leur a fait dire que le règne des héros est passé et que nous n’avons plus rien à attendre de beau ni de fort d’une époque décadente.
C’est là une idée déprimante contre laquelle s’élève toute notre Histoire d’hier et d’aujourd’hui. Et c’est dans une pensée de protestation contre une tendance aussi pessimiste que nous publions, en ayant soin d’éviter les deux écueils signalés plus haut, celte série de Biographies qui, commençant par les Explorateurs, continuera par les Artistes, les Savants, les Hommes d’action, etc. On aura ainsi sous les yeux, grâce à ces petits volumes, les plus beaux exemples d’endurance physique, d’efforts cérébraux et de beauté morale, qu’ait offerts la vie contemporaine ; le tableau des victoires remportées quotidiennement par la Volonté. Il n’est pas d’ouvrage plus utile et plus instructif que celui-là ; après la lecture des pages si substantielles et si fortes consacrées par M. Foncin aux Explorateurs, on reconnaîtra qu’il n’en est pas de plus émouvant.
LES ÉDITEURS
Binger
C’est vers le milieu du dernier siècle que la carte de l’Afrique occidentale a commencé à se préciser. Grâce aux larges vues et aux efforts tenaces d’un grand chef, le général Faidherbe, grâce à des explorations raisonnées et fécondes telles que le beau voyage de Mage et Quintin à Ségou, le Sénégal était devenu dans son entier un fleuve français, notre influence s’étendait jusqu’au Niger et débordait sur sa rive droite. Il s’agissait maintenant de savoir quelle était l’exacte valeur des régions plus ou moins inconnues comprises dans la boucle du Nil soudanais, et de les relier à nos établissements des côtes de Guinée. Cette mission fut confiée (à la fin de 1886) à un lieutenant d’infanterie de marine qu’elle devait rendre illustre et qui se nommait Binger.
« La France avait l’avance dans cette partie du monde et il ne fallait pas la laisser distancer par ses rivales. » Le rêve du jeune officier était de servir la cause de la plus grande France, et aussi « d’aller noircir un des grands blancs de la carte d’Afrique ».
Binger, malgré sa jeunesse, avait l’esprit patient et méthodique. Il apporta le plus grand soin à la préparation de sa mission. Une somme de 20 000 fr. lui avait été allouée. Il s’attacha à n’emporter que les marchandises d’échange ayant le moins de volume et de poids possible, mais beaucoup de valeur : corail, ambre, perles, soieries. Il ne négligea aucune précaution pour faciliter le transport et assurer la préservation de ses instruments, papiers, armes et bagages. Il avait étudié les textes des historiens et géographes arabes et les explorations de ses prédécesseurs ; dans deux séjours au Sénégal, il s’était familiarisé avec plusieurs des langues indigènes ; c’était un fervent disciple de Faidherbe. Il avait beaucoup réfléchi et ne s’arrêta qu’à bon escient au choix de son itinéraire. Il donna dès le début et parvint à conserver jusqu’au bout à son expédition un caractère exclusivement pacifique. Il n’emmena avec lui, en quittant le Sénégal (mars 1887), qu’un petit nombre d’hommes sûrs : deux domestiques, un chef de convoi, des âniers et des porteurs, en tout vingt-sept personnes, dont trois seulement pourvues d’armes.
A ce moment le fameux chef Samory venait de signer un traité de paix avec le lieutenant-colonel Galliéni, commandant supérieur du Soudan français. La voie du Sud était donc libre, au moins en théorie. Le 30 juin, Binger franchit le Niger à Bammako. Là commencèrent les difficultés.
Il rencontra un pays dévasté par la guerre que faisait Samory à son voisin Tiéba ; la plupart des villages n’étaient plus que des monceaux de ruines pestilentielles, les cinq sixièmes de la population avaient disparu. Une horrible famine achevait la désolation causée par les brigandages et la chasse à l’homme. Les femmes, les enfants surtout, étaient devenus des êtres repoussants et pitoyables, couverts de plaies, décharnés, réduits à chercher leur nourriture dans les fumiers 1 .

LE CAPITAINE BINGER.
C’était une odieuse corvée que de s’attarder dans ces contrées mortuaires. Pendant des semaines pourtant Binger fut contraint d’y séjourner, attendant une lettre de Samory qui l’autorisât à pénétrer dans ses États. De guerre lasse, il revint sur ses pas et rentra à Bammako, Là, il reçut enfin un message du roi barbare ou « Almamy », le priant de venir le voir au camp de Sikasso, où il était tenu en échec par son adversaire Tiéba.
Sikasso est au sud-est de Bammako. Le trajet ne fut guère moins triste qu’au départ. Sur tous les bords des cours d’eau, quantité de malheureux affamés attendaient le passage et les pirogues ne suffisaient pas à les transporter. Les moins affaiblis se battaient entre eux ; d’autres, désespérés, se jetaient à l’eau et se noyaient volontairement.
Le siège de Sikasso traînait en longueur. La ville n’était même pas complètement entourée par les 5 000 hommes de Samory. Le rusé potentat eût voulu que notre explorateur lui prêtât main forte. Binger dut user de toute sa diplomatie, multiplier les cadeaux, les remontrances, ou recourir à de sourdes menaces, pour obtenir la permission de traverser des États qu’un traité formel venait de placer sous notre protectorat ! Il échappa non sans peine à la semicaptivité qui le menaçait. Le 1 er octobre il quitta résolument le camp de Sikasso ; mais deux fois il fut obligé par le mauvais vouloir des chefs indigènes de changer d’itinéraire avant de prendre à tâtons la direction de Kong, centre commercial important qui depuis longtemps l’attirait 2 .
Le 16 novembre, il fit dans le Tionghi une perte cruelle ; sa mule, qui un quart d’

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