Mission chez les Touaregs - Mes deux itinéraires sahariens d octobre 1894 à mai 1895
162 pages
Français

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Mission chez les Touaregs - Mes deux itinéraires sahariens d'octobre 1894 à mai 1895 , livre ebook

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Description

19 octobre 1894. — Nous quittons Biskra pour aller camper, le premier jour, à très petite distance d’Oumach. Marché sans incident notable sur le désert du Mokrane les 20, 21 et 22 octobre, date à laquelle nous nous arrêtons dans l’ouad Itel à Hassi Zreig-el-ouad. Là, on abreuve le convoi. Je reçois un courrier de Biskra qui m’apporte un appareil photographique dit le Çyclographe, arrivé à Biskra seulement deux jours après mon départ.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346063093
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
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Fernand Foureau
Mission chez les Touaregs
Mes deux itinéraires sahariens d'octobre 1894 à mai 1895
PROLOGUE
Il est tout d’abord indispensable de repasser sommairement les faits antérieurs et de rappeler que le résultat politique de mon précédent voyage peut se résumer ainsi : Après avoir pris contact et séjourné quelque temps, avec les chefs des Touareg Azdjer et au milieu de leurs familles et de leurs campements ; après avoir été arrêté dans ma marche vers le Sud — tant par les efforts d’un chérif fanatique que par la mollesse voulue des chefs Touareg — j’étais, au commencement de 1894, revenu en Algérie porteur d’une réclamation des Azdjer — réclamation qui leur tenait fort au cœur — qui demandaient au Gouvernement Français la restitution de chameaux à eux razziés en 1885 par des nomades algériens, les Oulad-Fredj d’El-Oued. Ils disaient n’accepter d’assurer, le libre passage et une escorte, aux explorateurs français, qu’après règlement favorable de cette question.
Je soumis donc le cas, dès mon arrivée en avril 1894, à M. le Gouverneur Général de l’Algérie. Ce dernier voulut bien — pour clore l’incident, pour montrer aux Touareg les dispositions toutes bienveillantes du Gouvernement Français à leur égard, et enfin pour me venir en aide dans le futur passage que je tenais à tenter — consentir à donner aux Touareg une somme d’argent représentant le prix des chameaux razziés.
M. le Gouverneur Général m’ayant autorisé à aviser les chefs Azdjer du résultat de mes démarches ; je m’empressai d’envoyer pendant l’été de 1894, à Ikhenoukhen, à Ouan-Guidassen, à Moulay et à Anakrouf-ould-Khellala, chefs des Azdjer, trois hommes sûrs, porteurs de cadeaux et d’une lettre qui annonçait aux Touareg que le Gouvernement Français — par mesure bienveillante, et sur mes sollicitations — avait décidé de leur payer les chameaux razziés en 1885.
Les hommes que j’avais chargés de cette mission revinrent au commencement d’août porteurs de diverses lettres des chefs Azdjer ; les unes pour M. le Gouverneur Général de l’Algérie, les autres pour moi. Dans ces lettres, Ikhenoukhen et Moulay remerciaient les autorités françaises de la mesure gracieuse prise à leur égard et me promettaient de me conduire à travers leur pays et dans l’Aïr, si, comme on le leur annonçait, les chameaux étaient payés. Ils m’avisaient en outre que, suivant ma demande, un homme des Azdjer m’attendrait à Taket vers le 15 novembre pour me guider et m’accompagner vers eux.
Je ne pouvais guère espérer une meilleure réponse et j’étais satisfait du résultat de mes diverses démarches.
Tout étant donc en règle de ce côté-là, je me préparai à repartir pour le Sahara ; mais auparavant je me rendis à Alger près de M. le Gouverneur Général et lui demandai de me remettre la somme destinée à rembourser aux Touareg la valeur des chameaux razziés. ( Il s’agissait exactement de 9.000 francs, chiffre que j’avais arrêté de concert avec les intéressés, bien qu’ils m’eussent tout d’abord demandé une somme bien supérieure). J’estimais en effet que les Touareg, une fois soldés, m’escorteraient sans difficulté, suivant leur formelle promesse, jusque dans l’Aïr, but de mes efforts.
M. le Gouverneur Général et M. le Général De La Roque, commandant la division de Constantine, furent d’accord pour penser qu’il serait préférable et plus prudent de me charger de faire venir à Touggourt deux ou trois Touareg, mandataires des chefs Azdjer, entre les mains desquels on verserait la somme promise pendant que je poursuivrais mon voyage vers le Sud. En conséquence, les instructions que l’on me donna furent d’avoir à décider les Azdjer à envoyer à Touggourt ou à El-Gued, les mandataires en question pendant que moi-même je continuerais ma route vers l’Aïr.
Je dus donc — quoi qu’il en fut — me mettre en route dans les conditions indiquées ci-dessus, bien que je n’eusse plus qu’une confiance médiocre dans le résultat, en raison des restrictions formulées par l’autorité, et bien que j’eusse déclaré à M. le Gouverneur Général et à M. le Général De La Roque, qui tenait à la combinaison, que si je ne payais pas les chameaux sur place aux Azdjer, ces derniers ne me laisseraient point passer et ne m’escorteraient pas dans l’Aïr ; que ces gens, nous jugeant d’après eux, n’auraient pas confiance en notre parole et n’enverraient point de mandataires à Touggourt, craignant un piège et nous supposant aussi peu de loyauté qu’ils en ont eux-mêmes.
Ma route, dans les deux missions qui vont suivre, s’étend sur une longueur totale d’un peu plus de 3.800 kilomètres qui ont donné lieu à un lever régulier à l’échelle du pour toutes les parties que je n’avais pas encore visitées, et même pour une portion de celles déjà vues antérieurement. Il est bon de noter que sur ces routes, un peu plus de 1.000 kilomètres ont été faits en pays non parcouru encore par des Européens.
Ces itinéraires s’appuient sur 103 observations astronomiques qui ont fourni 45 longitudes et 46 latitudes et dont il sera question dans le Rapport de M. Oltramare (à la fin du présent compte rendu, appendice III). Ce dernier, comme lors de mes autres voyages, a bien voulu accepter de contrôler et de faire calculer mes observations.
J’ai continué à tenir régulièrement un registre météorologique et j’ai obtenu, par les indications de mes baromètres, une série d’altitudes pour tous les points importants de l’itinéraire. Les altitudes ainsi conclues se rapprochent certainement beaucoup de la vérité ; en effet, les altitudes précédemment obtenues pour des points où j’ai observé à nouveau cette année-ci, concordent avec celles trouvées dans le voyage actuel, ce qui constitue une vérification suffisante.
J’ai aussi rapporté de très nombreux échantillons des roches et des fossiles rencontrés, et parmi eux une importante collection de roches des terrains dévonien et carbonifère. Comme les années précédentes, M. le professeur Munier-Chalmas a bien voulu s’occuper de la détermination de ces échantillons et des conclusions à en tirer.
Quant aux échantillons de pierres ou silex taillés, ils ont été remis, pour le compte du Ministère de l’Instruction Publique, à M. le Docteur Hamy, directeur du musée du Trocadéro.
J’étais pendant cette période le missionnaire subventionné du Ministère de l’Instruction Publique, du Gouvernement Général de l’Algérie et de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ; je saisis ici l’occasion qui se présente pour remercier les divers Départements ministériels ou Sociétés savantes qui ont bien voulu aider mes efforts de leur bienveillant concours et je regrette très vivement que les circonstances défavorables, que le hasard m’a fait rencontrer, m’aient arrêté à mi-route et me forcent à recommencer une œuvre si laborieusement échafaudée. Il ne faudrait pourtant pas en conclure que tous mes efforts ont été dépensés en pure perte puisque la première partie de ce voyage m’aura permis de continuer les relations d’amitié nouées par moi, dès les années précédentes, avec les Touareg Azdjer et de m’assurer non seulement leur bon vouloir, mais aussi et surtout, leur concours effectif et complet pour un voyage nouveau vers l’Aïr, voyage dans lequel, j’en suis persuadé, les Azdjer feront tout ce qui sera en leur pouvoir pour amener la réalisation de mes désirs.

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