Notes de voyage d un globe-trotter
80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Notes de voyage d'un globe-trotter , livre ebook

-

80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Deux chemins conduisent au Japon ; l’un passe par l’Orient, l’autre par l’Occident. Cette dernière voie, qui traverse les deux océans et l’Amérique, présente un avantage. Lorsque le voyage est entrepris pendant l’été elle permet d’éviter le passage de la mer Rouge, à une époque où la chaleur y est excessive.Or, c’est précisément au commencement de l’été que les globe-trotters ont l’habitude de quitter l’Europe, pour arriver à Pékin et en revenir avant que le Pei-Ho et le golfe du Petchili ne soient pris par les glaces, ce qui a lieu généralement vers le commencement du mois de novembre.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346028429
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Benjamin Anger
Notes de voyage d'un globe-trotter
A mon retour de voyage, M.E. Marbeau, directeur de la Revue Française de l’Étranger et des Colonies me pria de lui confier mes notes qui furent imprimées par ses soins. Elles furent l’objet d’appréciations bienveillantes de quelques critiques et en particulier de M. Aug. Marcade qui voulut bien en publier des extraits dans ses articles de quinzaine au Figaro, ce dont je lui suis très reconnaissant.
 
Dispersées dans une dizaine de numéros de la Revue Française, la lecture en était difficile et c’est pour la rendre plus aisée que j’ai réuni les articles déjà publiés, dans ce modeste volume  : Notes de voyage d’un Globe-Trotter.
Le nom anglais de Globe-Trotter a été adopté pour désigner les touristes assez nombreux aujourd’hui qui font sans prétention le voyage assez facile aujourd’hui du tour du monde. Un certain nombre de ces voyageurs ont donné d’intéressantes relations de leur voyage : les plus connues sont celles de MM. de Beauvoir, Baron Hübner, E. Cotteau, Hugues Krafft, Ch. Varat, etc.
D r ANGER.
DE PARIS A YOKOHAMA
NEW-YORK. — NIAGARA. CHICAGO
Deux chemins conduisent au Japon ; l’un passe par l’Orient, l’autre par l’Occident. Cette dernière voie, qui traverse les deux océans et l’Amérique, présente un avantage. Lorsque le voyage est entrepris pendant l’été elle permet d’éviter le passage de la mer Rouge, à une époque où la chaleur y est excessive.
Or, c’est précisément au commencement de l’été que les globe-trotters ont l’habitude de quitter l’Europe, pour arriver à Pékin et en revenir avant que le Pei-Ho et le golfe du Petchili ne soient pris par les glaces, ce qui a lieu généralement vers le commencement du mois de novembre. Ils peuvent ainsi arriver avant la fin de décembre à Darjeeling et apercevoir les plus hauts sommets de l’Himalaya, qui, plus tard, sont souvent obscurcis par les nuages.
De cette façon ils traversent l’Inde en hiver, époque pendant laquelle les nuits sont fraîches et la chaleur du jour assez modérée pour être supportée sans trop de fatigues.
C’est le samedi 8 août 1885, à sept heures du matin que je quittai le Havre sur le paquebot l’ Amérique de la Compagnie Transatlantique Française, une des meilleures compagnies de navigation. Le séjour à bord fut des plus agréables ; les repas très multipliés, étaient merveilleusement servis et les relations prirent de bonne heure un certain degré d’intimité.
Toutes les distractions possibles nous étaient offertes : la lecture, le jeu, la musique, les longues conversations, la promenade, etc.
A l’avant du bateau se trouvaient quelques centaines d’émigrants italiens, suisses, allemands qui se rendaient pleins d’espoir vers une terre lointaine, passant la vie gaiement. Ils nous offraient dans l’après-midi et au coucher du soleil le spectacle pittoresque d’un concert ou d’un bal champêtre.
M. Santelli, lieutenant de vaisseau, commandait alors l’ Amérique et un ami commun M. Mariani, nous avait mis en relation. Cet officier si apprécié voulut bien pendant ces loisirs de la traversée me faire un cours de navigation ; en quelques jours, je connus l’usage des cartes marines, de la boussole, des chronomètres, du sextant, du lock, etc.
L’Annuaire du bureau des longitudes et la connaissance des temps n’eurent bientôt plus de mystères pour moi.
. J’acquis ainsi des connaissances indispensables au voyageur et qui m’ont rendu dans l’avenir les plus grands services, et je ne saurais trop remercier le savant qui s’est fait mon initiateur.
Au bout de quelques jours pendant lesquels le temps fut constamment favorable nous nous trouvions dans le voisinage des côtes d’Amérique, et à 160 milles environ de l’entrée de la baie de New-York, nous prenons à bord, comme c’est l’usage, un pilote américain.
Le lendemain à six heures nous nous arrêtons à l’entrée du port, suivis du City of Rome, de Liverpool, qui était alors le plus gros bateau de l’Océan.
La ville de New-York est située au fond d’une baie dont les rives sont des plus pittoresques.
Une belle végétation et d’élégantes villas couvrent des collines peu élevées, mais d’un aspect très agréable.
Au fond de la baie vient se jeter l ‘Hudson, un grand fleuve, navigable pour les gros vaisseaux dans une grande partie de son cours. Un magnifique pont de fil de fer traversant un bras de mer l’ East river, relie à New-York la ville de Brooklyn. Sur la rive droite de l’Hudson, se trouve Jersey-City. L’ensemble de ces trois villes forme une agglomération aussi importante que celle de Paris.
Au milieu de la rade et près de l’embouchure de l’Hudson nous apercevons la petite île de Bedloe sur laquelle s’élève aujourd’hui la statue monumentale de la Liberté, produit de souscriptions françaises. La statue de Bartholdi, une torche à la main, éclaire l’entrée de l’Hudson.
Peu de fleuves présentent une circulation plus active que l’Hudson au voisinage de New-York ; il faut aller à Liverpool pour trouver autant de grands steamers de toutes les nations ; chaque compagnie possède ses docks et son débarcadère particulier ou pile s’avançant dans le fleuve et permettant aux voyageurs de descendre directement à terre.
Le pile de la compagnie transatlantique est voisin de celui de la compagnie anglaise Cunard.
Je ne quittai pas le bateau immédiatement comme les autres voyageurs ; voulant ne perdre aucune occasion d’étudier les mœurs des hommes dans mon long voyage je me joignis à la masse des émigrants qui furent au bout de quelques instants transbordés sur un ferry-boat ( 1 ) avec tous leurs nombreux colis et conduits à Castle garden.
L’émigrant dans son voyage est soumis à un certain nombre de règlements qu’il doit minutieusement observer.
La compagnie d’émigration qui lui a assuré son transport jusqu’au Texas ou à l’Arizona, etc., se charge de lui fournir tous les renseignements, tous les subsides nécessaires ; mais en revanche le voyageur doit une obéissance passive, il doit s’abstenir surtout de toute curiosité, car à peine arrivé on s’occupe pour lui des préparatifs du départ et il passera par New-York sans avoir pu fouler le sol de cette intéressante cité. C’est, du reste, pour protéger l’émigrant contre ses propres imprudences qu’on le parque pendant quelques heures dans l’ancien fort où, dans la soirée, le train, chargé de l’emmener au Texas, viendra le prendre.
C’est à Castle garden qu’on inscrit l’état civil des émigrants, que la monnaie européenne dont ils sont munis est changée en dollars américains et que, enfin, ils subissent une visite médicale prescrite par les règlements.
Les émigrants ne sont admis en Amérique que quand ils peuvent justifier de ressources pécuniaires suffisantes ; tout émigrant arrivant sans un capital est réembarqué pour l’Europe par le premier bateau.
Dans la soirée un train de chemin de fer installé sur un immense ferry-boat vient accoster à Castle garden et les émigrants prennent place dans les wagons qui vont les transporter jusqu’au but éloigné de leur voyage.
Ma première impression de New-York fut favorable : ces longues avenues parallèles à l’Hudson ; ces innombrables rues perpendiculaires aux avenues, remplies d’une foule bien mise, peu bruyante, marchant avec rapidité ; toutes ces maisons très hautes, très régulières, souvent construites en blocs épais de granit rouge, donnent à la ville une physionomie bien intéressante pour le voyageur qui débarque pour la première fois aux Etats-Unis.
Rien de plus curieux que tous ces tramways si nombreux, que toutes ces stations de l’ Elevated Rail-Road, dispersées dans tous les quartiers et placées à la hauteur du premier étage : enfin que ce réseau si serré de fils télégraphiques ou téléphoniques, fixés à d’immenses poteaux blancs, hauts comme des mâts de navires, et qui se dressent dans toutes les avenues.
La régularité dans la disposition des rues et des avenues est de nature à produire une certaine monotonie ; mais qu’importe la variété dans une ville peuplée d’habitants toujours affai

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents