Novum organum
154 pages
Français

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Description

1. L’homme, serviteur et interprète de la nature, n’agit et ne comprend que dans la proportion de ses découvertes expérimentales et rationnelles sur les lois de cette nature ; hors de là, il ne sait et ne peut plus rien.2. Ni la main seule, ni l’esprit abandonné à lui-même, n’ont grande puissance ; pour accomplir l’œuvre, il faut des instruments et des secours dont l’esprit a tout autant besoin que la main. Et de même que les instruments physiques accélèrent et règlent le mouvement de la main, les instruments intellectuels facilitent ou disciplinent le cours de l’esprit.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 21
EAN13 9782346030521
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Francis Bacon
Novum organum
INTRODUCTION
BACON naquit en 1561, dans le Strand, près de Londres, et mourut en 1626.
La philosophie a de lui deux grands monuments, dont l’un est intitulé : De Augmentis Scientiarum, et l’autre, dont nous donnons la traduction, Novum Organum, ou nouvelle Méthode des sciences.
Ces deux ouvrages font partie d’une grande entreprise conçue par Bacon, commencée avec éclat par lui, et dont il laissa l’achèvement aux travaux des siècles modernes. Cette entreprise n’est rien moins que la restauration complète des sciences, sur une nouvelle base, avec un nouvel esprit, et dans un but nouveau. Elle devait se diviser en six parties, qui sont toutes clairement indiquées par l’auteur, et dont voici les noms et la destination.
1. Partitiones Scientiarum, division des sciences : c’est le de Augmentis. Bacon y passe en revue toutes les connaissances humaines de son époque, en montre les imperfections et les nombreuses lacunes, et trace le plan d’un nouvel ensemble de sciences, complet et raisonné.
2. Novum Organum, sive indicia de interprétatione naturæ. C’est la nouvelle méthode qui doit demander à l’induction une connaissance des lois de la nature, exacte et fertile en applications.
3. Historia naturalis et experimentalis ad condendam philosophiam, ou recueil de tous les faits sur lesquels doit reposer l’induction, et dont l’observation est le premier ouvrage de la méthode.
4. Scala intellectûs, échelle de l’entendement, où l’on montre comment l’esprit peut s’élever de la connaissance des faits à celle des lois générales, et réciproquement descendre des lois générales à des faits nouveaux.
5. Prodromi, sive anticipationes philosophiæ secundæ, science provisoire, ou fragments de science dus à l’application de la méthode vulgaire, et qui reposent l’esprit en même temps qu’ils satisfont provisoirement son impatience d’arriver à des résultats.
6. Philosophia secunda, sive scientia activa, qui est la véritable science où la méthode doit conduire. Bacon la distingue de la philosophie première, où seront contenus les lois générales et les principes communs à toutes les sciences. Il la nomme science active, parce qu’elle doit, non pas aboutir à une spéculation stérile, mais combler l’homme de bienfaits et lui donner l’empire du monde.
Il n’est aucune de ces parties où Bacon n’ait tenté quelques essais, mais les deux premières sont les seules qui aient acquis et pu acquérir, sous sa main, une importance considérable.
Le Novum Organum est divisé en deux livres : le premier prépare l’esprit à recevoir la vraie méthode, le second explique cette méthode.
Dans le premier livre, l’auteur détruit d’abord toutes les causes qui s’opposent à l’admission de la vérité dans l’esprit ; il nomme lui-même cette première partie du livre Pars destruens ; ensuite il combat à l’avance les idées fausses que l’on pourrait se former de la nouvelle méthode : c’est la véritable préparation à l’exposition de cette méthode ; l’auteur nomme cette seconde partie du livre Pars præparans.
Les principales causes qui s’opposent à l’admission de la vérité dans l’esprit, sont les diverses sources d’erreurs, nommées idoles par Bacon. Il en distingue quatre espèces : les idoles de la tribu, ou erreurs communes à tous les hommes, et qui viennent de certains défauts naturels à l’esprit humain ; les idoles de la caverne, erreurs particulières à chaque intelligence, et qui viennent des goûts, des dispositions, de la tournure d’esprit propre à chaque homme ; les idoles du forum, erreurs résultant de l’emploi du langage ; les idoles du théâtre, erreurs inculquées à l’esprit par les faux systèmes des philosophes, systèmes que Bacon compare à autant de fables ou pièces de théâtre. C’est principalement à renverser ces dernières idoles qu’il s’attache. Il critique toutes les philosophies anciennes, et surtout leurs méthodes. Il explique les raisons mêmes de leur imperfection, et montre pourquoi pendant tant de siècles les sciences ont fait si peu de progrès ; enfin, il développe tous les motifs d’espoir qui ont frappé son esprit, et lui promettent un bel avenir pour la culture d’une saine philosophie.
La seconde partie du premier livre est employée, comme nous l’avons dit, à détruire toutes les fausses idées que l’on pourrait se faire à l’avance sur la méthode nouvelle que Bacon propose à l’esprit humain.
Le second livre est destiné à faire comprendre l’esprit, la direction générale et les nombreux procédés de la méthode d’induction.
Le but de la science est double : théoriquement, c’est la découverte des lois de la nature ; pratiquement, le développement de l’industrie humaine.
Les lois ou formes sont les conditions des divers phénomènes, propriétés et natures que le monde nous présente. Subsidiairement à cette connaissance des lois, la science doit rechercher par quels progrès insensibles les corps ont revêtu leurs diverses propriétés, et encore quelle est leur constitution ou structure intime.
Pratiquement, la science doit apprendre à donner aux choses des propriétés nouvelles, et à transformer les substances les unes dans les autres.
L’auteur explique ensuite par quels moyens on peut atteindre au but varié de la pratiqué et de la théorie. Il donne des noms aux parties de la science ; l’étude des formes prend celui de métaphysique  ; celle du progrès insensible et de la constitution intime, celui de physique  ; la recherche des moyens qui permettent de donner aux corps des propriétés nouvelles, sera la magie ; enfin la mécanique apprendra comment on peut transformer les substances les unes dans les autres.
Après avoir établi le but et les divisions de la science, l’auteur aborde le véritable sujet du livre, qui est l’art d’interpréter la nature. Cet art exige trois genres de secours ; pour les sens, la mémoire et la raison. Bacon s’occupe d’abord des derniers, et ne traite pas expressément des autres. Il donne les règles à suivre pour la recherche des formes ; recueillir les faits et en dresser des tablés ; rejeter tous ceux où l’on ne découvre aucun rapport immédiat ou certain avec le sujet étudié ; procéder, par cette sage exclusion, avant d’arriver à la connaissance positive de la forme ou loi ; voilà les préceptes auxquels doit se conformer toute saine induction. Mais ces règles générales seraient insuffisantes, si l’on ne donnait à l’induction tous les auxiliaires dont elle peut légitimement s’entourer. Bacon en indique de neuf sortes ; les premiers sont les faits privilégiés. On doit entendre par faits privilégiés ceux qui mettent sur la voie des découvertes, et qui sont tels, qu’un petit nombre d’entre eux sont plus instructifs qu’une foule des autres. Vingt-sept espèces de faits privilégiés sont successivement expliqués, et la théorie éclaircie par des exemples. Plusieurs espèces de ces faits sont propres à diriger l’esprit dans la pratique.
L’auteur devait s’occuper des autres auxiliaires de l’induction ; l’ouvrage est ici interrompu, et n’a pas été achevé.
Tout inachevé qu’il est, le Novum Organum est un des écrits les plus solides et les plus brillants qui aient illustré l’histoire de, la philosophie et honoré l’esprit humain. L’autorité et l’emploi régulier de la méthode d’induction datent de la publication du Novum Organum.
C’est le louer assez que de montrer quelles merveilles cette méthode a produites depuis deux siècles.
Il ne faut pas cependant que le triomphe de l’induction soit sans partage. Toutes les connaissa

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