Rapport sur un voyage d exploration dans l intérieur de l Afrique
26 pages
Français

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Rapport sur un voyage d'exploration dans l'intérieur de l'Afrique , livre ebook

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Description

Par M. Hecquard, sous-lieutenant de spahis.Depuis longtemps les désirs dit gouvernement, les vœux des géographes et les besoins de développement qu’éprouve le commerce avaient fait chercher une route entre Saint-Louis, Ségou et la partie orientale de l’Afrique encore inconnue des Européens, malgré les nombreuses tentatives qui, à diverses reprises, ont été faites par plusieurs hommes intrépides.On se souvient à Saint-Louis du double voyage entrepris par M.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 5
EAN13 9782346061907
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Hyacinthe Hecquard
Rapport sur un voyage d'exploration dans l'intérieur de l'Afrique
RAPPORT SUR UN VOYAGE D’EXPLORATION DANS L’INTÉRIEUR DE L’AFRIQUE,
Par M. Hecquard, sous-lieutenant de spahis.
 
Depuis longtemps les désirs dit gouvernement, les vœux des géographes et les besoins de développement qu’éprouve le commerce avaient fait chercher une route entre Saint-Louis, Ségou et la partie orientale de l’Afrique encore inconnue des Européens, malgré les nombreuses tentatives qui, à diverses reprises, ont été faites par plusieurs hommes intrépides.
On se souvient à Saint-Louis du double voyage entrepris par M. Anne Raffenel ; son insuccès, qu’il faut attribuer aux difficultés insurmontables qu’il a rencontrées dans le Kaarta, n’avait découragé ni le gouvernement, ni les amis de la science et du progrès. M. Auguste Bouët, lieutenant de vaisseau, fit en 1849, une reconnaissance de la rivière de Grand-Bassam, il y découvrit plusieurs choses intéressantes pour la science : se basant sur des renseignements fournis par des naturels et sur certaines probabilités tirées de l’observation de plusieurs faits, il pensa et publia que la rivière d’Akba venait de fort loin dans l’intérieur, qu’elle était même un des bras par lequel le grand fleuve qui arrose l’Afrique centrale se déchargeait dans la mer ; cette assertion parut digne d’être vérifiée, il était très-important d’acquérir une certitude à cet égard. Quel avenir en effet pour nos relations commerciales et leur développement que celui offert par la position de l’établissement de Grand-Bassam communiquant directement avec Ségou !
Je fus chargé par M. le gouverneur Baudin et le commandant Bouët-Willaumez de tracer la route soupçonnée plutôt qu’indiquée par M. Auguste Bouët et en même temps de chercher quel était le chemin suivi par les caravanes bambaras que l’on voit fréquemment à nos comptoirs du bas de la côte.
M. le commandant Bouët me conduisit lui-même à Grand-Bassam où nous arrivâmes le 20 novembre 1849. Il traita aussitôt, avec certains guides bambaras qui devaient me diriger sur Ségou par la route indiquée plus haut. Ces hommes influencés sans doute par la présence du commandant Bouët et le souvenir du brillant combat d’Yaou, nous donnèrent les plus magnifiques, mais malheureusement les plus trompeuses espérances ; ils s’engagèrent à me faire traverser, soit en pirogues, soit à pied, la distance qui sépare Grand-Bassam de Ségou ; rien ne fut épargné de leur part : les assurances les plus flatteuses, les promesses les plus favorables. M. le commandant Bouët-Willaumez les croyait soutenus dans leurs résolutions par la perspective d’une large récompense déjà déposée au fort et par la permission sollicitée et obtenue de bâtir, sous la protection de l’établissement français, un village où leurs nationaux devaient s’établir et commercer. J’étais plein d’espoir ; cette illusion qui soutenait mon courage me donnait la force de braver toutes les fatigues, d’affronter tous les périls que je prévoyais et me faisait déjà entrevoir le succès.
Le commandant Bouët-Willaumez se montra envers moi généreux, non-seulement de secours matériels, mais encore de conseils pleins de science et de bienveillance ; il mit à ma disposition les profondes connaissances qu’il a acquises, par un séjour prolongé sur la côte d’Afrique, de la géographie et des mœurs des habitants. Il me donna les instruments nécessaires pour faire des observations astronomiques et m’indiqua surtout une méthode très-ingénieuse dont il est l’inventeur pour prendre la hauteur au moyen d’un bâton ; après quoi il me quitta.
Ce départ changea les dispositions de mes guides, soit que la crainte du châtiment que n’aurait pas manqué de leur infliger le commandant Bouët une fois dissipée dans une certaine mesure, vint diminuer leur fidélité, soit que dans les inspirations de l’intérêt personnel ils eussent réfléchi que ce voyage dont j’allais être l’auteur et dont ils seraient les intruments devait leur enlever les profits du courtage très-lucratif auquel ils se livrent, en servant d’intermédiaires entre les populations de l’intérieur et celles du littoral ; je remarquai en eux une hésitation que je n’avais pas rencontrée auparavant. Mille prétextes se succédant les uns aux autres amenèrent des retards successifs dans l’entreprise. Les guides faisaient naître incidents sur incidents ; et m’endormant chaque jour, avec l’espoir d’un départ pour le lendemain, je voyais avec douleur surgir un obstacle nouveau. Pour mieux m’entretenir dans mes illusions, ces perfides bambaras, soit parce qu’ils prétendaient avoir des dettes à y recouvrer, soit sous le prétexte d’y chercher leurs captifs sans lesquels ils ne pouvaient partir, me conduisirent de village en village, tantôt sur les bords du lac Ebrié, tantôt sur ceux de la rivière d’Akba, et ce ne fut qu’au commencement de février 1850 qu’ils se déterminèrent à se mettre en route. Le 20 du même mois, nous prîmes passage sur le navire appelé le Marigot et, marchant alternativement à la touée et à la voile, nous parvînmes le 23 à un barrage placé à 3 lieues d’Akba. Le navire ne pouvant remonter plus haut à cette époque de l’année, nous franchîmes en embarcation, la distance qui nous séparait de ce village. Le chef nous fit un accueil très-empressé et nous offrit de mettre ses pirogues à notre disposition pour remonter la rivière. Mes guides, sous prétexte de réclamer des dettes à certains individus qui résidaient à Akba, demandèrent à séjourner dans ce lieu jusqu’au lendemain.

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