Souvenirs de voyages aux Pyrénées, en Italie et en Espagne
85 pages
Français

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Souvenirs de voyages aux Pyrénées, en Italie et en Espagne , livre ebook

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Description

O charmant mois de mai, te voilà donc revenu pour embellir les routes des heureux voyageurs qui vont les parcourir ! A ton aspect, les malles se ferment comme par enchantement ; chacun ne veut rien perdre des grands et beaux jours dont tu fais l’entrée. Le cœur plein encore de charmants souvenirs d’Italie, nous ne pouvons cependant faire autrement que de partir ; on ne peut voyager une fois sans vouloir continuer, cela devient un besoin.Cette vie animée, remplie d’émotions, de plaisirs différents, n’est-elle pas cent fois préférable ?Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346049561
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Madame Vervel
Souvenirs de voyages aux Pyrénées, en Italie et en Espagne
VOYAGE AUX PYRÉNÉES
O charmant mois de mai, te voilà donc revenu pour embellir les routes des heureux voyageurs qui vont les parcourir ! A ton aspect, les malles se ferment comme par enchantement ; chacun ne veut rien perdre des grands et beaux jours dont tu fais l’entrée. Le cœur plein encore de charmants souvenirs d’Italie, nous ne pouvons cependant faire autrement que de partir ; on ne peut voyager une fois sans vouloir continuer, cela devient un besoin.
Cette vie animée, remplie d’émotions, de plaisirs différents, n’est-elle pas cent fois préférable ? N’a-ton pas toujours le temps dans sa vieillesse de rester au coin du feu, sans s’y asseoir trop tôt ; si toutefois cela vous charme, ne les regrettez pas, l’on arrive là toujours plus tôt qu’on ne veut. On peut bien se reposer, mais on ne peut pas toujours marcher. Profitez donc de votre jeunesse pour vous meubler l’esprit de choses que vous ne pourrez revoir plus tard et dont vous serez trop heureux d’avoir conservé le souvenir.
Et comment n’aimerait-on pas à voyager ? Partout n’êtes-vous point accueillis ? Où trouverez-vous une société plus agréable ? Chaque voyageur n’a-t-il pas intérêt à être aimable puisqu’il voyage pour son plaisir ? Elle ne peut donc être triste cette société toujours renouvelée où la jalousie et les cancans n’ont pas le temps de naître Ne suffit-elle pas déjà pour vous donner envie de voyager ? L’ennui ne peut arriver jusqu’à vous, car, du moment que vous cessez de vous amuser dans un pays, vous allez dans un autre. Cette liberté accompagnée de tant de distractions vous remet la santé de suite.
Nous n’étions pas arrivés à Orléans, première station, que nous respirions déjà mieux.
Le lendemain, nous avons repris le chemin de fer pour Bourges, ville où nous avions déjà passé, mais sans avoir pu voir la maison de Jacques Cœur, qui, quoique fils d’un petit horloger, est parvenu à faire un commerce tellement étendu qu’il prêtait de l’argent au roi Charles VII. Malgré cela, ce prince le fit exiler pour avoir eu des idées sur Agnès Sorel, sa maîtresse.
Aujourd’hui, ce château appartient à l’Hôtel-de-Ville. C’est dans une des tours qu’étaient enfermés Barbès et plusieurs autres accusés pendant leur jugement. Pour un temps aussi reculé, l’architecture est très-belle. Au-dessus de chaque escalier, même celui de la cuisine, on remarque en relief les allégories qui convenaient à chacun d’eux.
C’était la seule chose que nous désirions voir à Bourges puisque nous connaissions la cathédrale.
Le lendemain, nous sommes partis pour Bourbon-l’Archambaud, reprendre encore quelques bains ; si ce n’est par nécessité, c’est par distraction. J’ai trop à me louer de leur efficacité pour ne pas désirer y retourner. Quand l’on s’est trouvé privé de marcher pendant trois mois et que quinze jours au plus ont suffi pour vous remettre, on peut bien s’arrêter avec plaisir dans un pays auquel on doit tant de reconnaissance, ne serait-ce que pour servir d’encouragement à ceux qui, malheureusement, n’ayant connu ces eaux que tard, ont laissé le mal d’augmenter et ont besoin de preuves pour croire qu’ils pourront jamais guérir.
Nous sommes restés un grand mois aux eaux, retenus par une société charmante dont on se séparait à regret. Tous les soirs, la musique, la danse, la conversation  : tout marchait sous l’archet de la gaieté, et le début de notre voyage nous faisait espérer beaucoup d’agréments.
Nous partons pour Moulins : comme nous y étions passés l’année dernière, notre intention était d’en repartir de suite pour Clermont. Ayant manqué deux fois le coupé ; nous nous décidâmes pour l’intérieur : tout était complet.
Sur les deux heures du matin, au moment où nous descendions une montagne très-rapide, j’aperçus tout à coup une lumière qui ressemblait aux grosses lanternes de la diligence ; ne voyant pas de voiture nous dépasser, je me levai de suite pour regarder : c’était une roue de notre voiture qui se trouvait comme enflammée par un feu d’artifice. Aussitôt, vous n’en doutez pas, bien avant de rentrer la tête dans la voiture, je criai à tue-tête :
« Le feu est à la roue ! »
Je n’eus la peine de réveiller personne, je vous assure, et bientôt par tous les carreaux on jetait d’une voix plaintive le même cri :
« Conducteur, arrêtez ! Le feu est à la diligence ! » Ce qu’il y avait de plus effrayant, c’est que le conducteur ne pouvant arrêter subitement ses chevaux, par son retard augmentait notre frayeur. Enfin, il jeta un regard sur la roue et, comme ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait, il nous assura que c’était simplement le frottement de la roue sur la mécanique. Nous reprîmes alors nos places, tout émus de notre frayeur et la voix enrouée des cris que nous avions jetés.
Décidément, il faut continuer longtemps à voyager pour voir un peu de tout, car voilà la première fois que cela nous arrive.
J’ai peu l’habitude de dormir en voiture, mais l’agitation me tint éveillée une partie de la nuit. Je vis plusieurs villes, telles que Gannat et autres, qui sont loin d’éveiller le regard du voyageur autant que la roue enflammée. Mais puisque mes yeux ne pouvaient se refermer, autant jeter sur elles un coup d’œil aussi rapide que le trot des chevaux.
Cependant, il faut excepter la ville de Riom. Le palais de justice joint à la prison rend cette ville assez remarquable. De là jusqu’à Clermont, la route est magnifique ; les terres sont parfaitement cultivées, et vous voyez au loin un rideau de collines, qui, quoique très-élevées, sont écrasées par le Puy-de-Dôme, qui domine sur elles comme la lune au milieu des étoiles.
A notre arrivée à Clermont, nous sommes allés voir la fontaine pétrifiante. Dès sa source, l’eau laisse une nuance jaunâtre partout où elle passe. A sa plus grande largeur, une baraque en planche renferme mille choses différentes, des petits paniers, des oiseaux, des fruits, etc., qui placés sur des marches reçoivent goutte à goutte par le plafond troué l’eau qui les couvre comme d’un enduit aussi dur que la pierre ; puis à côté une autre source cristallise cette pierre, en la rendant d’un blanc d’albâtre. On voit aussi un pont qui s’est formé du limon de l’eau, et tous les ans ce pont s’allonge de deux pouces.
Nous avons pris une petite calèche pour aller à Royat visiter les bains de César, et beaucoup plus haut, nous sommes arrivés à la grotte Royat dont l’eau qui tombé vient d’un rocher au-dessus. A côté se trouve une belle chute d’eau ; la voiture était restée à une petite distance, faute de pouvoir pénétrer jusque-là. Nous sommes remontés dedans en admirant de tout côté les charmants points de vue de cette route.
Le lendemain, nous sommes retournés à pied, afin de pouvoir mieux jouir du coup d’œil : la route est assez champêtre pour désirer la faire à pied. En face les bains, est écrit : Grenier de César. Dans un petit casier sous verre sont déposés des sols et des médailles trouvés dans les ruines. Je ne sais pourquoi dans une autre montre est le tableau de Napoléon ; il y a aussi celui de Manuel, et tout autour de son portrait est écrit : « Buvez du Laffitte, habillez-vous en casimir, lisez votre manuel, ajoutez y foi et soyez constant. »
Après avoir lu cela, nous sommes passés sur un mauvais pont de bois où un guide nous a conduits, par un petit sentier bien roide et bien étroit, aux greniers q

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