Un Pasteurien sous les Tropiques
234 pages
Français

Un Pasteurien sous les Tropiques , livre ebook

-

234 pages
Français

Description


Collection : Acteurs de la Science

Pendant quatre décennies, l'auteur, médecin biologiste pasteurien, luttera contre les grandes endémies tropicales en collaborant avec les autorités et les populations locales qu'il a toujours su estimer et dont il a toujours su se faire apprécier. Il affrontera des épidémies (fièvre jaune, choléra, dengue hémorragique...) et conduira des recherches dans les domaines de la parasitologie, l'arbovirologie et la rétrovirologie. Il a sillonné l'Afrique de l'Ouest, de Dakar au Ténéré et de Tombouctou à Cotonou, et fut Président de l'Institut Pasteur à Nouméa et à Cayenne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2006
Nombre de lectures 191
EAN13 9782296424005
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un pasteurien sous les tropiquesActeurs de la Science
Collection dirigée par Richard Moreau
La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur
les acteurs de l'épopée scientifique moderne; à des inédits et à des
réimpressions de mémoires scientifiques anciens; à des textes
consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs; à des
évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la
Science.
Dernières parutions
André AUDOYNAUD, Le docteur Schweitzer et son hôpital à
Lambaréné,2005.
Jean PERDIJON, Einstein, la relativité et les quanta ou D'une pierre
deux coups, 2005.
Jacques VERDRAGER, L'OMS et le paludisme. Mémoires d'un
médecin spécialiste de la malaria, 2005.
Christian MARAIS, L'âge du plastique, 2005.
Lucienne FÉLIX, Réflexions d'une agrégée de mathématiques au XX"
siècle, 2005.
Lise BRACHET, Le professeur Jean Brachet, mon père, 2004.
Patrice PINET, Pasteur et la philosophie, 2004.
Jean DEFRASNE, Histoire des Associations françaises, 2004.
Michel COINTAT, Le Moyen Age moderne: scènes de la vie
quotidienne au XX"siècle, 2003.
Yvon HOUDAS, La Médecine arabe aux siècles d'or, 2003.
Daniel PENZAC, Docteur Adrien Proust, 2003.
Richard MOREAU, Les deux Pasteur, le père et le fils, Jean-Joseph
Louis Pasteur (Dole, Marnoz, Arbois), 2003.
Richard MOREAU, Louis Pasteur. Besançon et Paris: l'envol, 2003.
M. HEYBERGER, Santé et développement économique en France au
XIX" siècle. Essai d'histoire anthropométrique (série médicale), 2003.
Jean BOULAINE, Richard MOREAU, Olivier de Serres et l'évolution
de l'agriculture moderne (série Olivier de Serres), 2003.
Claude VERMEIL, Médecins nantais en Outre-mer (1962-1985),
2002.
Richard MOREAU, Michel DURAND-DELGA, Jules Marcou
(18241898) précurseur français de la géologie nord-américaine, 2002.
Pierre PIGNOT, Les Anglais confrontés à la politique agricole
commune ou la longue lutte des Britanniques contre l'Europe des
Pères fondateurs, 2002.Jean-Paul Moreau
Un pasteurien sous les tropiques
(1963-2000)
L'Harmattan
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
FRANCE
Espaee L'Harmattan Kinshasa L'Harmattan Italia L'Harmattan Burkina FasoL'Hannattan Hongrie
Fac. Sciences. Soc, PoL et Adm. Via Degli Artisti, IS 1200 logements villa 96Konyvesbolt
BP243, KIN XI 10124 Torino 12B2260 Ouagadougou 12
KossuthL. u. 14-16
Université de Kinshasa RDC IT ALlE BURKINA FASO-1053 Budapestwww.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan!@wanadoo.fr
(Ç)L'Harmattan, 2006
ISBN; 2-7475-9778-4
EAN ; 9782747597784Fais ce que dois
(Maxime médiévale)
A tous les miens, en particulier aux
chromosomes ;fX de 4 générations,
Anna, Germaine, Armelle et
AnnGaëlle, qui me sont tant affectionnésPrologue
Si le destin frappe trois coups, alors sans conteste ces trois
coups ont tinté pour moi un jour d'été 1946. Garçonnet de
bientôt dix ans, vif et entreprenant, j'ai profité, ce jour là, de la
marée basse matinale pour labourer la grève à la recherche de
petits vers marins en vue d'une partie de pêche programmée
pour le début de l'après-midi. A l'heure dite, je m'affairais sur
la cale avec un attirail bricolé par mes soins tandis que ma
mère, assise sur le sable d'une crique attenante, en profitait pour
avancer son tricot, un œil sur la maille et l'autre sur sa
marmaille. En peu de temps, une petite friture s'entassait
dans mon panier d'osier. Près de moi, un monsieur d'un âge
respectable, armé d'un équipement de spécialiste, s'escrimait
sans franc succès. Intrigué par mon rendement, il s'enquit de
mon secret et bientôt sa ligne, amorcée avec mes petits vers,
consentit à lui donner satisfaction. A l'heure du bain, je le
quittai avec les salutations d'usage et rejoignis ma mère qui ne
manqua pas de m'interroger sur la petite scène qu'elle avait
observée avec discrétion. Elle conclut ses commentaires par
cette remarque: Tu sais, ce monsieur est un grand savant de
l'Institut Pasteur. Je ne l'ai su que plus tard, ce monsieur
distingué n'était autre que Georges Girard qui avait dirigé
l'Institut Pasteur de Tananarive de 1922 à 1940 et qui, avec son
collaborateur Jean Robic, originaire de Pontivy, avait mis au
point en 1932 un génial vaccin contre la peste à l'aide d'une
souche de bacille vivant atténuée. Il avait acquis une élégante
maison de vacance dans ma petite ville de Port-Louis, à la fois
port de pêche et station balnéaire appréciée d'une certaine
bourgeoisie citadine.
7Né d'un père et d'une mère obscurs (Natus obscuro patre et
matre de la grammaire Petitmangin), je n'avais aucune chance
de suivre les traces d'un personnage aussi éminent. Mon
père, charpentier de marine à l'arsenal de Lorient, effectuait à
cette époque des travaux en scaphandre pour renflouer les
navires coulés dans le port de Bordeaux pendant la guerre. Ma
mère, quant à elle, officiait, depuis 1930, derrière le guichet de
la poste de notre petite ville dont elle connaissait tous les
résidants mais aussi, bien sûr, les heureux possesseurs de
résidences secondaires. Gratifiés de tels parents, les enfants de
ma génération ne dépassaient guère le stade des études
primaires. Ma chance fut d'avoir une mère hors du commun et
un père consentant.
Mon grand-père maternel, matelot sur un dragueur de mines
pendant la Grande Guerre, fut blessé accidentellement à la
jambe au cours d'une manœuvre et dut être évacué sur l'hôpital
maritime de Brest où il décéda brutalement, sans doute d'une
embolie, le trois octobre 1918. La condition de ma grand-mère
blanchisseuse, veuve avec deux enfants, aurait pu donner
matière à un roman de Zola. Toutefois, une association de
dames de la bonne société lorientaise eut à cœur de se
préoccuper du sort des petites orphelines de guerre. Ma mère,
montrant des dispositions pour les études, put ainsi les
poursuivre jusqu'au brevet supérieur, niveau rarement atteint
par les jeunes filles de cette époque. Concomitamment, elle prit
des leçons de violon au conservatoire municipal et étudia, en
autodidacte, l'histoire des arts et plus particulièrement de la
peinture.
Ce que les dames de l'association lui avaient offert, ma mère
voulut que ses enfants puissent aussi en bénéficier, en dépit des
lourds sacrifices à consentir. Mes deux sœurs aînées furent des
pionnières émérites en décrochant des mentions très bien au
premier et au second bac avant de briller en faculté. Je fis moins
d'étincelles mais j'étais passionné par les sciences naturelles.
Après un premier bac littéraire, je voulus tout naturellement
m'orienter vers un second bac en Sciences expérimentales.
Hélas, le collège confessionnel de Lorient ne proposait pas cette
option et ma mère refusait obstinément de m'inscrire au lycée
8d'Etat car le professeur de philosophie y affichait un marxisme
militant. Le programme de biologie humaine de la classe de
philosophie décida de ma vocation pour la médecine humaine.
Pour mes parents, cette se traduisit par un troisième
rejeton dans le supérieur et donc de nouveaux sacrifices
financiers. Après le certificat de Physique-Chimie-Biologie de
la faculté des Sciences de Nantes, je suivis le conseil de ma
sœur aînée en faisant ma première année de médecine à l'Ecole
annexe du Service de Santé de la Marine à Brest. Adepte des
petits boulots d'été, c'est en rentrant de décharger un thonier
pour le compte d'un mareyeur que mes parents m'annoncèrent
l'heureuse nouvelle: j'étais reçu au concours d'admission à
l'Ecole Principale du Service de Santé de la Marine et des
Troupes Coloniales de Bordeaux, plus communément connue
sous le nom de Santé Navale. J'ai intégré cette école le 15
octobre 1956, la veille de mes 20 ans.
Dès l'année suivante je m'orientais vers la biologie
tropicale en intégrant le laboratoire de parasitologie de la
faculté avec le titre « prestigieux» de préparateur. Après ma
thèse de microbiologie parasitaire, j'ai suivi en 1962
l'enseigneme

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