Un voyage d exploration au Sénégal
47 pages
Français

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Un voyage d'exploration au Sénégal , livre ebook

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Description

Notre colonie du Sénégal se compose aujourd’hui de deux parties bien distinctes qui, au point de vue géographique, se divisent en : Sénégambie (pays situé entre le Sénégal et la Gambie), et Rivières du Sud (Cazamance, Rio-Nunez, Rio-Pongo, Mellacoréé).Nous nous occuperons spécialement de la Sénégambie.Ce pays est limité d’une manière complète par le Sénégal au Nord et à l’Est, la Gambie au Sud, l’Océan Atlantique à l’Ouest.Le Sénégal prend sa source dans les montagnes du Fouta-Djallon, aux environs de Timbo.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346060092
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Parfait-Louis Monteil
Un voyage d'exploration au Sénégal
Le voyage d’exploration dont je fus chargé avait été demandé par la commission du chemin de fér transsaharien au ministère de la marine. L’article publié dans la Revue des Deux-Mondes le 1 er décembre 1880, intitulé « La France au Soudan », donne sur le but qu’on se proposait en faisant exécuter ce voyage tous les renseignements désirables. Je ne m’étendrai donc point sur son utilité relative ; je me bornerai à en présenter ici les résultats à travers un pays complètement inexploré jusqu’alors, résultats qui n’ont peut-être pas une grande portée, mais qui ont du moins jeté la lumière sur un coin encore inconnu de nos possessions en Afrique, et dont le principal aura été de faire disparaître de la carte cette indication de « Ferlo » ou « Désert sans eau », qui désignait jusqu’à ce jour le vaste plateau compris entre le Sénégal, la Gambie, la Falémé et le lac de Guiers.
Mais avant de commencer le récit des incidents de mon voyage et des difficultés que la nature du pays ou le caractère de ses habitants m’ont obligé à vaincre pour mener à bonne fin la mission dont m’avait investi la confiance du Gouverneur du Sénégal, je vais essayer, dans cette première partie, de donner l’idée la plus exacte possible des pays que j’ai traversés, de leurs habitants et de leurs productions.
Pour ce travail, outre les observations particulières que j’ai recueillies sur ma route, j’utiliserai les connaissances que j’avais acquises précédemment par un long séjour, soit à la direction des affaires politiques, soit auprès d’un gouverneur qui, par ses qualités de travailleur infatigable et de personnalité agissante, aussi bien que par son dévouement inaltérable au bien du pays qu’il administrait en même temps qu’au bien général, prendra sa place parmi les intelligences d’élite qui ont illustré les gouvernements de nos possessions d’outremer.
Mais avant d’entrer dans des détails qui manqueraient peut-être de cohésion, je veux donner, sans avoir la prétention de faire un travail complet pour lequel les documents me feraient défaut, je veux, dis-je, donner une idée de notre colonie de la côte occidentale d’Afrique.
PREMIÈRE PARTIE
Notre colonie du Sénégal se compose aujourd’hui de deux parties bien distinctes qui, au point de vue géographique, se divisent en : Sénégambie (pays situé entre le Sénégal et la Gambie), et Rivières du Sud (Cazamance, Rio-Nunez, Rio-Pongo, Mellacoréé).
Nous nous occuperons spécialement de la Sénégambie.
Ce pays est limité d’une manière complète par le Sénégal au Nord et à l’Est, la Gambie au Sud, l’Océan Atlantique à l’Ouest.
Le Sénégal prend sa source dans les montagnes du Fouta-Djallon, aux environs de Timbo. Ses sources ont été visitées successivement par Mongo Park, René Caillé, et plus récemment encore par Lambert, lieutenant d’infanterie de marine, en 1860.
Le Sénégal sort du versant sud d’un massif montagneux, tandis que du versant nord sort la Falémé, son unique affluent de la rive gauche.
Les sources de ces deux rivières, entourées de bois magnifiques, sont, paraît-il, sacrées aux yeux des indigènes, et ce n’est qu’en usant de ruse et d’audace que les voyageurs dont nous venons de parler ont réussi à les visiter.
Bientôt le Sénégal, appelé « Bafing » par les indigènes, s’infléchit vers le nord en décrivant une courbe légèrement convexe vers l’est pour arriver à Bafoulabé, après avoir passé aux environs de Koundian, célèbre « tata » que fit construire El Hadj Oumar pour tenir en respect les populations malinkés, pendant qu’il entreprenait, sous l’égide de la bannière du Prophète, la conquête de cet immense empire du Soudan sur les débris duquel règne encore son fils Ahmadou, sultan de Ségou.
De Bafoulabé le Sénégal s’infléchit de nouveau pour prendre une direction sensiblement N.O. jusqu’aux environs de Podor.
Si la partie supérieure de son cours est à peu près inconnue jusqu’à Bafoulabé, il n’en est plus de même à partir de ce point. La rive gauche de Bafoulabé à Médine a été suivie par Pascal, sous-lieutenant d’infanterie de marine, en 1860, dans son voyage circulaire à travers le Bambouck ; par Mage, lors de son voyage à Ségou (1864-1866) ; par MM. Galliéni et Vallière en 1879 (ces officiers en ont dressé à cette époque une fort belle carte) ; enfin en 1880 par ces mêmes officiers, lors de leur voyage à Ségou (mission du Haut-Niger). Le Sénégal dans cette partie de son cours est coupé de barrages qui rendent la navigation impossible ; telles sont les chutes de Gouina et du Félou, cette dernière aux portes de Médine.
De Médine à Podor le fleuve, encaissé dans des berges élevées, est parsemé de rapides et de roches qui nécessitent aux hautes eaux la présence de capitaines de rivière (pilotes du fleuve) à bord des avisos, et qui constituent aux basses eaux des haut-fonds qui, pendant la saison sèche, limitent au-dessous de Mafou (à 25 milles environ au-dessus de Podor) sa navigabilité.
A partir de Bakel le fleuve forme sur ses deux rives, mais principalement sur la rive gauche, des dérivations appelées marigots qui s’embranchent sur lui en deux points. En général un peu plus élevés que le niveau des basses eaux, ces marigots ne sont alimentés par le fleuve que pendant l’hivernage. Quand le fleuve se retire, ils se dessèchent, et l’évaporation de leur lit couvert de détritus végétaux donne naissance à ces fièvres paludéennes qui fatiguent tant les Européens.
Tels sont les marigots de Matam, d’Oréfondé, de Doué. Ce dernier forme avec le fleuve l’île à Morphil ; il conserve de l’eau pendant toute la saison sèche, sans être pour cela navigable en cette saison.
A partir de Podor la vallée du fleuve s’élargit, les berges s’abaissent ; mais c’est aux environs de Ronq, à quelques milles au-dessous de Richard Toll, que commence l’estuaire : vaste terrain presque entièrement sous l’eau pendant l’hivernage et que coupent les marigots de Gorum, de Khassak, de Menguey, de Kohr et de Leybar.
Le fleuve à partir de Dagana n’a de courant que par la pente du fond de son lit, car à la. surface c’est à peine s’il existe quelques centimètres de différence de niveau entre Dagana et Saint-Louis 1 . C’est ainsi que l’on peut s’expliquer d’ailleurs comment Saint-Louis, qui est enceint sur tout son pourtour par deux bras de fleuve, dont l’un a 800 mètres et l’autre 250 à 300 mètres de large, ne peut utiliser ces immenses réservoirs naturels pendant la saison sèche, le fleuve étant complètement saumâtre.
En effet, au moment où les eaux sont basses, le courant du fleuve n’a plus la force nécessaire pour vaincre le flot qui le refoule et fait sentir son influence souvent jusqu’à Dagana, on dit même quelquefois jusque non loin de Podor, autrement dit sur un parcours de 100 milles environ. Des citernes flottantes vont chercher l’eau douce pour l’alimentation des fonctionnaires et des troupes jusqu’à la limite de la salure des eaux. Ce système, très-insuffisant, force à rationner l’eau pendant plus de cinq mois de l’année, de janvier à juin 2 .
Le fleuve à son embouchure est fermé par une barre que l’action de la mer sur ce fond sablonneux rend excessivement variable, tantôt bonne, tantôt mauvaise, suivant qu’à la haute mer la profondeur est ou non suffisante, suivant aussi que le chenal qui chaque jour se déplace permet aux bâtiments de pouvoir gouverner.
La barre du Sénégal n’a pas toujours été, comme aujourd’hui, à 8 milles environ au-dessous de Saint-Louis ; elle se déplace du nord au sud, mais non d’une manière régulière : c’est ainsi que beaucoup d’habitants ont connu la barre au nord de Saint-Louis, et autrefois le fleuve s’écoulait à la mer par le marigot des Maringouins.

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