Vers la terre polaire australe
83 pages
Français

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Vers la terre polaire australe , livre ebook

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Description

L’hypothèse d’un continent austral inaccessible est acceptée jusqu’à la fin du XVe siècle.Au XVIe siècle, les géographes le croient découvert et lui attribuent, sans le limiter vers le sud, toutes les terres nouvelles signalées dans l’hémisphère austral.Au XVIIe siècle, le prétendu continent austral se désagrège. Les géographes y renoncent, et adoptent l’hypothèse d’un vaste continent situé au delà du 45e parallèle sud.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346126842
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Ernest Pariset
Vers la terre polaire australe
J’ai fait hommage A MON PÈRE, du premier ouvrage que j’ai publié en 1862. l’ Histoire de la Soie ; je dédie cet opuscule, dernier effort de mon intelligence
 
A MES PETITS-ENFANTS
INTRODUCTION
D’après les récentes découvertes, il est démontré que notre planète est terminée au pôle nord par une mer et au pôle sud par une terre.
Pendant de longs siècles cette terre australe est demeurée hypothétique, et, néanmoins, la croyance dans son existence a toujours eu de fervents adeptes. Elle fut nommée par eux Confinent Austral, puis Antarctide.
Aperçue pour la première fois au milieu du XIX e siècle elle commence à être connue grâce aux expéditions scientifiques qui ont eu pour mission d’explorer les régions australes. Les conquêtes géographiques faites pendant les quatre premières années du xx e siècle ont résolu le problème antarctique. Elles sont assez importantes pour que je sois certain d’intéresser l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon en les lui énumérant dans un récit très succinct.
Afin de mieux faire apprécier les progrès réalisés dans la science géographique, je commencerai par résumer l’histoire des terres australes antérieurement au XX e siècle. J’en trouve les documents réunis dans les ouvrages de deux savants que je prendrai pour guides : le Continent Austral, par le professeur Armand Rainaud, Paris, 1893, et Antarktis, par le D r Karl Firicker, Berlin, 1898.
Mes confrères auront ainsi sous les yeux le tableau complet des péripéties de la lutte qui a été soutenue jusqu’à nos jours, au nom de la science, pour conquérir le pôle Sud.
Ils voudront bien noter que les longitudes sont réglées sur le méridien de Greenwich ; et que, afin d’éviter toute apparence d’érudition, je supprime les « minutes » et les « secondes » dans les énoncés géographiques.

Lyon, 8 septembre 1904.
A.M.D.G.
E. PARISET.
CHAPITRE PREMIER
LE CONTINENT AUSTRAL 1 TEMPS ANTÉRIEUR AU XIX e SIÈCLE

L’hypothèse d’un continent austral inaccessible est acceptée jusqu’à la fin du XV e siècle.
Au XVI e siècle, les géographes le croient découvert et lui attribuent, sans le limiter vers le sud, toutes les terres nouvelles signalées dans l’hémisphère austral.
Au XVII e siècle, le prétendu continent austral se désagrège. Les géographes y renoncent, et adoptent l’hypothèse d’un vaste continent situé au delà du 45 e parallèle sud.
Au XVIII e siècle, l’hypothèse d’un continent austral est maintenue, mais il est réduit à une terre de petite dimension entourant le pôle Sud.
Les philosophes et géographes grecs, après avoir démontré la sphéricité du globe terrestre, l’avaient théoriquement divisé en zones, posant en principe que l’hémisphère austral et l’hémisphère boréal devaient être symétriques et s’équilibrer. Ils avaient proclamé nécessaire un continent austral, qu’ils avaient nommé Antichthone 2 .
Les hautes températures qui règnent vers les tropiques, en raison d’une insolation prolongée, la chaleur suffocante des vents soufflant du Midi, les déserts pleins d’épouvante-ment que les voyageurs avaient signalés tant en Asie qu’en Afrique, avaient fait admettre qu’une zone aride et désolée séparait les deux hémisphères et rendait peut-être inhabitable la terre australe elle-même.
De plus, le vaste océan, dont on supposait le continent austral environné, avait été déclaré inaccessible, la navigation étant étroitement limitée à l’est dans la mer des Indes, comme à l’ouest à l’entrée de l’océan Atlantique par l’imperfection des navires voiliers, par la fréquence et la violence des tempêtes, par les brouillards épais, et par les herbes flottantes 3
Trois propositions, en ce qui concerne l’hémisphère austral, avaient donc été généralement admises par les Grecs. Ce sont les seules qui ont été maintenues dans leurs traditions, bien que des terres habitables eussent été vues et signalées vers l’équateur 4 , et bien que la côte orientale de l’Afrique eût été abordée au-dessous de l’équateur, du 10 e au 15 e parallèle Sud 5 .
Les géographes arabes ont adopté les théories des Grecs 6 . Ils ont discuté sur les conditions d’habitabilité des terres australes et sur les limites de la possibilité d’habitation sur le globe terrestre, mais ils n’ont pas douté de l’existence de ces terres.
Leurs voyageurs trop souvent rencontraient, et décrivaient avec terreur, des déserts désolés et brûlants pour que le principe de la zone torride fût mis en doute.
A l’ouest leurs navigateurs n’osaient pas pénétrer dans l’Atlantique qu’ils nommaient la Mer Ténébreuse, et côtoyaient la côte occidentale d’Afrique 7 seulement jusqu’au littoral aride du Sahara ; vers l’est, ils étaient empêchés de descendre vers l’hémisphère austral 8 par des périls sans nombre, une mer « poisseuse », des tempêtes effroyables, des animaux monstrueux, des montagnes aimantées. L’in-navigabilité de l’océan Austral semblait donc incontestable.
Contrairement aux Arabes, les géographes occidentaux ne se sont pas, au début du moyen âge, ralliés aux doctrines scientifiques de l’antiquité.
Les Pères de l’Eglise ayant condamné toutes les théories qui paraissaient en contradiction avec l’enseignement de la Bible, la théorie des antipodes a été repoussée 9 comme incompatible avec l’unité de l’origine du genre humain. Néanmoins quelques mappemondes 10 insérées dans des manuscrits qui datent du IX e au XI e siècle présentent une Anti- chthone, et prouvent que ce nom n’était pas totalement oublié.
Les savants 11 ont repris la tradition antique après que le goût des études classiques 12 eût reparu, que le mouvement des Croisades eût multiplié les relations avec l’Orient et que les œuvres d’Aristote, traduites et lues avec passion, eussent été vulgarisées.
Ainsi, au XIV e siècle, les notions géographiques sur l’hémisphère austral devenaient les mêmes en Occident qu’en Orient, et reproduisaient les théories proposées par les philosophes grecs, c’est-à-dire : l’existence d’un continent, l’interposition d’une zone torride inhabitée entre les deux hémisphères, l’impossibilité d’atteindre par mer cette terre australe.
Les voyages des Arabes, il est vrai, avaient eu le résultat important de démontrer que la mer des Indes n’était pas fermée, comme Ptolémée le disait, et que le continent inconnu n’était pas à la jonction de l’Asie avec l’Afrique. Mais aucune autre découverte n’avait, durant quatorze siècles, éclairé les questions posées.
Le continent austral hypothétique n’avait pas été abordé ; on ne savait où le chercher ; on se demandait s’il était habitable et fertile.
La zone torride intertropicale n’avait été nulle part franchie et conservait son aspect terrifiant.
La côte occidentale de l’Afrique avait été visitée seulement jusqu’au 26 e parallèle nord, et le cap Bojador demeurait la limite de la navigation dans l’océan Atlantique.
Dans la mer des Indes, les Arabes avaient franchi l’équateur, et côtoyé le littoral oriental de l’Afrique jusqu’au 24 e parallèle sud ; et, d’autre part, Marco Polo, dans son merveilleux voyage vers l’est, avait atteint l’équateur entre le détroit de Malacca et l’île de Sumatra. Mais tous 13 avaient affirmé les dangers invincibles qui empêchaient les navigateurs d’aller plus au sud.
A la fin du XV e siècle les spectres qui défendaient l’entrée de l’hémisphère austral disparaissent après les voyages hardis des Portugais.
Sur l’initiative réfléchie 14 du prince Henri de Portugal et avec son appui persévérant, d’intrépides capitaines ont méthodiquement exploré le littora

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