Voyage à Chambéry, le 3 juillet 1824 - En prose et en vers
23 pages
Français

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Voyage à Chambéry, le 3 juillet 1824 - En prose et en vers , livre ebook

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Description

PUISQUE VOUS désirez, mon cher ami, la relation de mon voyage en Savoie, je ne saurais vous la refuser. La voici donc, et vraie comme l’attachement que je vous ai voué. Puissiez - vous la lire avec autant de plaisir que je vous l’adresse ! N’en déplaise à tous les monarchiques du monde, qui, par le temps qui court, n’entendent pas plaisanterie, je suis allé voir de bons parens, de ces amis que donne la nature, et je n’ai seulement pas songé au roi de Piémont, de Chypre et de Jérusalem, qui, malgré tous ces beaux titres, n’en avait aucun, même à ma curiosité. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346033317
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Augustin Blanchet
Voyage à Chambéry, le 3 juillet 1824
En prose et en vers
VOYAGE A CHAMBERY
PUISQUE VOUS désirez, mon cher ami, la relation de mon voyage en Savoie, je ne saurais vous la refuser. La voici donc, et vraie comme l’attachement que je vous ai voué. Puissiez - vous la lire avec autant de plaisir que je vous l’adresse !
N’en déplaise à tous les monarchiques du monde, qui, par le temps qui court, n’entendent pas plaisanterie, je suis allé voir de bons parens, de ces amis que donne la nature, et je n’ai seulement pas songé au roi de Piémont, de Chypre et de Jérusalem, qui, malgré tous ces beaux titres, n’en avait aucun, même à ma curiosité. Je ne visite pas les majestés, et, comme disait Beaumarchais, j’ai refusé mieux. Cette explication vous paraîtra, j’en suis sûr, bien raisonnable ; mais beaucoup de gens la trouveront furieusement libérale et même révolutionnaire ; ils y verront peut-être, grâce au système interprétatif, une tendance au républicanisme, car ces messieurs ont à leur usage un traité tout particulier de synonymes, dont Beauzée ne se doutait guère. Heureusement je ne suis pas condamné à leur complaire, et je profite amplement de cette liberté grande.

Ne pouvant disposer du céleste coursier
Dont maint rimeur se croit seul maître,
Je pars modestement sur un beau destrier Que dans ses gras patis la Neustrie a vu naître ; Et sans avoir en croupe, ou plutôt dans mes bras, Une errante beauté, que la sagesse excuse, Au premier paladin confiant ses appas,
Qu’à son amant elle refuse,
Au gré de mes pensers, allant au pas, trottant, Je chante ou réfléchis, et je fume ou déclame, Et rêve tour à tour, parfois, au même instant,
A tout, à rien, voire à ma femme.
Cette manière de cheminer n’est sûrement pas la plus expéditive ; mais je n’en connais pas de plus agréable, et c’est beaucoup pour qu’elle soit la meilleure. Rien de plus sot, à mon sens, quand la nécessité n’y contraint pas, que de tuer des chevaux qui n’en peuvent mais, et le temps qui, surtout alors, ne fait rien à l’affaire ; cependant on se moque des musards, et on a grand tort. Eux seuls observent tout et jouissent de tout. Les physiciens, les naturalistes et les astronomes, les chimistes et tous les hommes supérieurs dans les sciences et les lettres, sont-ils donc autre chose ? Qui le fut, surtout, plus que le bon Lafontaine ? Ses fables le prouvent assez, ce me semble. Il a bien fallu qu’il se soit long-temps arrêté devant madame la Belette et Jeannot Lapin, pour nous les peindre avec tant de grâce et de vérité
La route que je parcours, parfaitement ombragée par le noyer aux larges feuilles que les anciens avaient consacré à Palès, serait fort agréable si l’on ne s’était avisé de vouloir la restaurer. Il paraît que l’on a décidé que de nombreuses ornières et des amas de cailloux devaient la rendre et plus commode et plus sûre. Doit-on douter que l’on n’ait très-bien fait, puisque M. le préfet l’a voulu ? Un préfet peut-il se tromper... même dans les listes électorales ?

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