A quoi servent les professionnels de l insertion ?
271 pages
Français

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A quoi servent les professionnels de l'insertion ? , livre ebook

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Description

Cet ouvrage concerne l'intervention sociale en charge de dispositifs d'insertion. L'ambition est d'identifier les représentations du métier, de mettre à jour les pratiques des intervenants. Quelles identités professionnelles projettent-ils ? Pouvons-nous observer une reformulation du rapport avec les usagers, vers des modes de collaboration moins asymétriques ?

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Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 564
EAN13 9782336281650
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Travail du Social
Collection dirigée par Alain Vilbrod
La collection s’adresse aux différents professionnels de l’action sociale mais aussi aux chercheurs, aux enseignants et aux étudiants souhaitant disposer d’analyses pluralistes approfondies à l’heure où les interventions se démultiplient, où les pratiques se diversifient en écho aux recompositions du travail social.
Qu’ils émanent de chercheurs ou de travailleurs sociaux relevant le défi de l’écriture, les ouvrages retenus sont rigoureux sans être abscons et bien informés sur les pratiques sans être jargonnants.
Tous prennent clairement appui sur les sciences sociales et, dépassant les clivages entre les disciplines, se veulent être de précieux outils de réflexion pour une approche renouvelée de la question sociale et, corrélativement, pour des pratiques mieux adaptées aux enjeux contemporains.
Dernières parutions
Nathalie GUIMARD, Le locataire endetté , 2008.
Jean LOBRY, Dominique ALUNNI, Culture ouvrière, éducation permanente et formation professionnelle , 2008.
Camille THOUVENOT (coord.), La validation des acquis de l’expérience dans les métiers du travail social, 2008.
Grégory GOASMAT, L’intégration sociale du sujet déficient auditif , 2008.
Hélène CHERONNET, Statut de cadre et culture de métier, 2006.
Hervé DROUARD, Former des professionnels par la recherche , 2006.
Teresa CARREIRA et Alice TOMÉ (dir.), Champs sociologiques et éducatifs, enjeux au-delà des frontières, 2006.
Jean-Pierre AUBRET, Adolescence, parole et éducation. Penser de nouvelles frontières , 2006.
Yves COUTURIER, La collaboration entre travailleuses sociales et infirmières , 2005.
Laurent LAOT, L’univers de la protection sociale, 2005.
Agathe HAUDIQUET, La culture juridique des travailleurs sociaux. États des lieux et besoins de formations, 2005.
Annie DUSSUET, Travaux de femmes. Enquêtes sur les services à domicile, 2005.
A quoi servent les professionnels de l'insertion ?

Philippe Bregeon
© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296056930
EAN : 9782296056930
Sommaire
Travail du Social - Collection dirigée par Alain Vilbrod Page de titre Page de Copyright Introduction générale CHAPITRE 1 - POSITIONNEMENT THÉORIQUE DU TRAVAIL D’ENQUÊTE Chapitre 2 - LE RÉSEAU DES CENTRES D’HÉBERGEMENT ET DE RÉINSERTION SOCIALE CHAPITRE 3 - DISCOURS ET PRATIQUES PROFESSIONNELLES EN CENTRE D’HÉBERGEMENT ET DE RÉINSERTION SOCIALE CHAPITRE 4 - LE RÉSEAU DES MISSIONS LOCALES CHAPITRE 5 - DISCOURS ET PRATIQUES PROFESSIONNELLES EN MISSION LOCALE CHAPITRE 6 - LE RÉSEAU DE « L’INSERTION PAR L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE » CHAPITRE 7 - DISCOURS ET PRATIQUES PROFESSIONNELLES DANS LES STRUCTURES D’INSERTION PAR L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE CHAPITRE 8 - TYPOLOGIE DES MÉTIERS AU REGARD DES MODES DE COLLABORATION AVEC LES USAGERS CONCLUSION GENERALE ANNEXE 1 : - LES ACTEURS INTERVIEWES ANNEXE 2 : - LES NEUF METIERS EN RELATION AVEC LES USAGERS BIBLIOGRAPHIE
Introduction générale
Du point de vue politique, l’insertion est une catégorie qui a émergé à la fin des années 1970 pour favoriser l’entrée des jeunes dans la vie active, dans une période d’essoufflement du marché de l’emploi et de montée du chômage des jeunes. Le dictionnaire historique de la langue française précise que le vocable « insérer » signale l’idée de faire entrer un élément, un individu ou un objet dans un ensemble. Il s’agit alors de l’intercaler dans un espace social. La substitution de la notion d’intégration par le vocable insertion est apparemment contestable pour deux raisons au moins : on ne retrouve pas la perspective (quelque peu idéale) du processus par lequel l’individu se relie à l’espace social et aux autres, tout en accédant à une certaine reconnaissance de son individualité.
Le terme insertion pose également problème dans la mesure où l’action apparaît davantage externe à l’individu. Il induit son placement par une institution ou un professionnel dont c’est la fonction. Que devient alors sa participation à la vie de la cité et aux politiques sociales ?
Cet ouvrage ne concerne pas la catégorie insertion en tant que telle, mais plutôt l’intervention sociale professionnelle en charge de dispositifs d’insertion. L’ambition est d’identifier les représentations du métier par les intervenants sociaux eux-mêmes, de mettre à jour leurs pratiques et leur organisation par rapport aux métiers connexes. Quelles identités professionnelles projettent-ils ? Au regard de l’histoire et des pratiques d’aide sociale, pouvons-nous observer une reformulation du rapport avec les usagers, en particulier vers des modes de collaboration moins asymétriques ?
Pour autant, même en réduisant ainsi la focale à l’intervention sociale directement concernée par la question de l’insertion, l’angle de vue englobe un volume particulièrement important d’institutions et d’acteurs : les missions locales, l’hébergement social, l’insertion par l’activité économique, l’ANPE et les services pour l’emploi, les formateurs et les organismes de formation, divers services d’accompagnement dans le dispositif RMI, etc.
Dans ce champ aux contours à géométrie variable, trois réseaux professionnalisés sont plus particulièrement présents, à savoir : les centres d’hébergement et de réinsertion sociale, les missions locales, les structures d’insertion par l’activité économique.
Ils disposent d’institutions représentatives auprès des pouvoirs publics, ils communiquent régulièrement sur leurs activités, ils ont mis en œuvre des processus de formation et de professionnalisation spécifiques. Dans une approche comparative, ils représentent des constructions institutionnelles originales. Leurs activités sont suffisamment différenciées pour interroger en profondeur les logiques de la thématique de l’insertion.
Parmi ces trois réseaux, les centres d’hébergement et de réinsertion sociale sont les plus anciens. Ils se sont développés essentiellement durant les années 1960 et 1970. L’ancrage législatif de l’aide sociale et la thématique de l’hébergement social les inscrits dans le continuum des pratiques de traitement de la pauvreté et de la marginalité travaillées au 19 ème siècle, en particulier par les philanthropes et les œuvres. Ils sont dépositaires des significations historiques du rapport à la pauvreté, à la marginalité, au travail.
Avec l’avènement du RMI et de la loi Besson qui les concernent plus particulièrement, ces établissements ont dû assumer une reformulation de leurs fonctions sociales. Sous couvert d’une modification du langage de l’intervention sociale, s’agit-il d’un changement de paradigme ou d’une reproduction des logiques anciennes? Entrés en amont de la thématique de l’insertion, un certain nombre de salariés de l’ancienne génération demeurent dans ces institutions et semblent en mesure de nous renseigner.
La plupart de ces institutions sont tenues d’octroyer des places d’hébergement aux usagers et de répondre à leurs besoins primaires.
Conjointement, les intervenants sociaux sont censés exercer des visées socio-éducatives en direction des usagers. Quelles articulations entre le registre matériel et les prétentions éducatives ?
Entre l’hébergement en appartements éclatés et celui en internat, entre l’hébergement de longue durée et celui de quelques jours, ces activités représentent une diversité de pratiques que nous entendons interroger, en particulier du point de vue des modes de collaboration avec les usagers. Quelles en sont les conséquences sur l’intimité et l’existence de ces derniers ? Quels en sont les effets sur l’identité professionnelle projetée des intervenants sociaux ?
Si les centres d’hébergement et de réinsertion sociale se sont développés avec l’aide sociale, le réseau des missions locales semble un pur produit de l’insertion. Il a joué un rôle particulièrement actif pour imposer la catégorie au sein de l’intervention sociale. Un des objectifs des pouvoirs publics était de renouveler les pratiques et les représentations des professions sociales par rapport au modèle du médico-social, considéré comme insuffisamment ouvert au contexte économique et aux autres mondes sociaux.
Le corpus du rapport de Bertrand Schwartz en 1981 correspondait à une perspective particulièrement large et multidimensionnelle de l’action auprès des jeunes. Ainsi, au-delà du professionnel, le plaidoyer pour l’approche globale entendait relier l’ensemble des aspects sociaux et personnels de l’existence des jeunes, jusqu’à l’idéal citoyen.
L’idée de seconde chance pour les jeunes sortis précocement du système scolaire

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