Aide et dépendance de l Afrique noire
267 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Aide et dépendance de l'Afrique noire , livre ebook

-

267 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'Afrique noire bénéficie d'une éternelle assistance en matière d'aide. L'exécution des programmes et projets de développement apparaît dans le temps et dans l'espace comme une suite infinie de recommencements d'initiatives, avec toujours les mêmes constats d'échecs qui entretiennent la continuité de l'assujettissement, avec son cortège de milliards de dollars de dette à payer, dans un cercle infernal sans issue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 276
EAN13 9782296800137
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aide et dépendance de l’Afrique noire
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Pierre N’GAKA, Le Système de protection sociale au Congo-Brazzaville , 2010.
Bernard GOURMELEN et Jean-Michel Le Roux, Petits métiers pour grands services dans la ville africaine , avec la collaboration de Mamoutou Touré, 2011.
Issakha NDIAYE, Guide de la passation des marchés publics au Sénégal, 2010.
Xavier DIJON et Marcus NDONGMO, L’Éthique du bien commun en Afrique, Regards croisés, 2011.
Daniel KEUFFI, La régulation des marchés financiers dans l’espace OHADA , 2011.
Cedric ONDAYE-EBAUH, Vous avez dit développement ? , 2010.
Mahamadou ZONGO (sous dir.), Les enjeux autour de la diaspora burkinabè , 2010
Jean-Claude MBOLI, Origine des langues africaines Essai d’application de la méthode comparative aux langues africaines anciennes et modernes , 2010.
Lambert NICITIRETSE, Charge pastorale du curé et coresponsabilité dans l’église du Burundi , 2010.
Jean Maurice NOAH, Le makossa. Une musique africaine moderne , 2010.
Brice Armand DAVAKAN, Repenser les nations africaines , 2010.
René N’Guettia KOUASSI, Comment développer autrement la Côte d’Ivoire ?, Des suggestions concrètes pour soutenir la dynamique du développement de ce pays , 2010.
Jean-Pierre BODJOKO Lilembu, Développement de la radio catholique en RDC , 2010.
Auguste ILOKI, Le droit des parcelles de terrain au Congo. Tome 1 : Droits fonciers coutumiers. Acquisition des parcelles de terrain , 2010.
Essè Amouzou
Aide et dépendance de l’Afrique noire
L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54094-1
EAN : 9782296540941
Avant-propos
Le développement de l’Afrique préoccupe les gouvernements Africains au plus haut point et l’objectif affiché par les organisations internationales et non gouvernementales est de parvenir à la réalisation d’un développement durable susceptible de permettre aux populations de satisfaire au moins leurs besoins vitaux et de s’affranchir des aléas de la pauvreté.
Mais, malheureusement l’aide au développement devient sujet à controverse. La Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International qui ont longtemps voulu contribuer à la résolution d’un certain nombre de contradictions qui assaillent les Africains au sud du Sahara font finalement le triste constat que leur assistance s’éternise sans toujours apporter les solutions tant souhaitées pour alléger les peines et les souffrances des individus. En d’autres termes, de multiples projets initiés çà et là sur le continent depuis cinq décennies n’ont pas eu d’impacts significatifs. La misère matérielle, la désolation et le désespoir de la jeunesse africaine en particulier et des communautés traditionnelles en général ont atteint un niveau effrayant. Ce phénomène alarmant a pour corollaire la migration clandestine, la délinquance juvénile et les fléaux sociaux dont la famine et les maladies se classent en position dominante.
Le discours sur le développement devient finalement utopique puisque les financements pour le développement rural, même triplés, ne semblent pas mettre les bénéficiaires à l’abri des anxiétés existentielles. Le mythe du développement durable comme je l’affirmais dans mes précédents ouvrages est réel et rien ne permet de démentir jusqu’à ce jour cette triste réalité.
Cette assistance éternelle qui ne dit jamais clairement son nom est suicidaire pour l’Afrique noire qui n’a fait que gémir sous le poids d’une dépendance continuellement entretenue sans relâche parce que génératrice de profits monstrueux.
Comme le disait si bien un chef d’Etat en Afrique noire dans les années 70, « qui aide l’autre en réalité ? ».
L’auteur
Introduction
L’aide au développement de l’Afrique, a été une préoccupation depuis les temps coloniaux à nos jours. Mais c’est à partir des années qui ont consacré “l’indépendance” des Etats Africains, que cela est devenu aux yeux des dirigeants héritiers du système colonial, un passage obligé pour amorcer un développement.
L’aide est devenue le cordon ombilical d’une Afrique dans les entrailles des pays colonisateurs, la mère, sans laquelle aucun espoir de vie n’est envisageable.
L’aide publique au développement (APD) de Afrique, est devenue si indispensable qu’on en est arrivé à en imaginer plusieurs sortes : (aide bilatérale, multilatérale, assistance économique, technique, etc.).
Les pays Africains se bousculent devant la porte d’entrée de la fameuse Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), afin de bénéficier de la largesse des Institutions de Bretton Woods qui, en réalité, sont plus préoccupées par les intérêts sur les emprunts que par les problèmes de développement des pays.
En effet, un pays endetté ne peut profiter de l’allègement de sa dette selon le programme de l’initiative PPTE, que lorsque “il devient pauvre et très endetté et donc voit sa situation se détériorer de plus en plus (par un appauvrissement supplémentaire)” (Joseph Amougou et Patience Thiery, 2002).
C’est-à-dire être un pays à asphyxier économiquement avant d’avoir droit à une aide quelle qu’elle soit. Puisque aujourd’hui, il est demandé aux pays pauvres très endettés, après le plan d’ajustement qui a contribué à appauvrir les Etats, de mettre en place des mécanismes de lutte contre la pauvreté afin de bénéficier d’une réduction de leurs dettes.
Or, comme le dit Alejandro Teitebaum (2002), “ L a logique la plus élémentaire, voudrait qu’un ordre soit inversé, c’est-à-dire qu’il faut d’abord réduire ou annuler la dette et ensuite (ou simultanément) exiger des gouvernements bénéficiaires qu’ils adoptent des mesures de lutte contre la pauvreté ” en consentant de nouveaux prêts avec intérêts.
Malgré ce raisonnement dépourvu de toute logique, être éligible à cette initiative, au lieu d’être perçu comme un problème, est devenu un objectif à atteindre même s’il faut remplir des conditionnalités qui parfois, frisent l’humiliation. Il faut donc s’engager dans le respect de ce qu’il convient d’appeler un code de bonne conduite, ou encore, être déclaré un bon élève des institutions financières internationales, pour bénéficier d’une aide publique au développement.
Le système qui rend les pays africains dépendants s’explique par les obligations qui amènent ces pays à avoir recours aux instituions financières.
Les contradictions générées par la problématique du sous-développement sont nombreuses et variées. Elles vont des nécessités d’enrayer les maux inhérents aux besoins alimentaires jusqu’à ceux relatifs à la santé des populations. Tel un individu qui n’a d’autre recours que le prêt à usure, les pays africains tendent la main aux institutions de Bretton Woods qui leur octroient des prêts à intérêts dont le remboursement devient interminable. Sans avoir épongé ces dettes, d’autres besoins se font sentir cruellement obligeant le pays à formuler de nouvelles demandes pour venir à bout des maux qui pointent constamment à l’horizon. Le cumul des dettes face à l’incapacité de l’acquittement des redevances contraint les pays nécessiteux à demeurer dans le cercle vicieux de la dépendance (Salaires inimaginables) des expatriés sans lesquels l’aide ne pourra jamais être consentie. Cela amène les pays pourvoyeurs d’aide à récupérer près de 70 % des fonds alloués qui doivent retourner au Nord, sous diverses formes (achat de matériel des pays pourvoyeurs de fonds, salaires monstrueux des expatriés,… etc.)
Dans cette situation où les Africains semblent se plaire dans leur position d’éternels assistés, et où “ils sont largement persuadés que leur destin doit être pris en charge par les étrangers” (Axelle Kabou, 1991), est-il exagéré de dire que l’aide rend l’Afrique dépendante ? Pour répondre à cette interrogation, il convient d’abord de décrypter un certain nombre de concepts clés qui sous-tendent cette problématique majeur de l’Aide au développement.
L’Aide Publique

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents