Apprendre de la Chine et s'y orienter

Frédéric Beraha

Description

Voici un outil précieux pour les entreprises confrontées au marché chinois. Elles y trouveront non pas des recettes, mais un socle de connaissances théoriques et pratiques, pour comprendre les évolutions du monde chinois, définir leur stratégie, analyser et améliorer leur pratique. L'ouvrage décrit une réalité vécue de l'intérieur, propose des visions croisées et complémentaires : histoire, économie, management, stratégie, politique commerciale.

Sujets

• Économie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 novembre 2012
• Nombre de lectures: 25
• EAN13: 9782296986688
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

apprendre de la Chine et s’y orienter

pratiques, pour comprendre les évolutions du monde chinois, déInir

comme conseiller culturel et scientiîque à l’ambassade de

et de formation à Beijing : GTE. Il fut enîn le directeur général de HEC en

de la société chinoise SUPOR (Groupe Seb).

FRéDéRIc Beraha

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Beraha

FRéDéRIc

APPRENDRE DE LA CHINE ET S’Y ORIENTER

Points sur l'Asie Collection dirigée par Philippe Delalande Dernières parutions Olivier van INGELGEM,L’agriculture sud-coréenne, 2012. Tierry GUTHMANN,Précis de politique japonaise,2011. Yvonne CAPDEVILLE, Dominique LEVESQUE,La Faculté des Sciences d’Orsay et le Vietnam. De la solidarité militante à la coopération universitaire (1967-2010),2011. Antoine MALINAS,La lutte des sans-abri au japon, 2011. Claude Helper,La Dénucléarisation de la Corée du Nord et la Succession de KIM Jong-il, dans le contexte géopolitique et de sécurité en Asie-Pacifique, 2010 Mathieu BARATIER,Les Chinois aujourd’hui, 2010 Carla DI MARTINO,Le Pakistan, islam et modernité. Le projet de Benazir Bhutto, 2010. Vincent GREBY,Le nouveau Népal. Le pari d’une utopie, 2010. Raoul Marc JENNAR,Trente ans depuis Pol Pot. Le Cambodge de 1979 à 2009, 2010. Thierry GUTHMANN,Shintô et politique dans le Japon contemporain, 2010. Raphaël GUTMANN,Entre castes et classes. Les communistes indiens face à la politisation des basses castes, 2010. Changxing ZHAO,L’enseignement non gouvernemental en Chine, 2009. Lionel BAIXAS, Lucie DEJOUHANET, Pierre-Yves TROUILLET,Conflit et rapports sociaux en Asie du Sud, 2009. Maja A. NAZARUK,La prostitution en Asie du Sud-Est, 2009. Anne BUISSON,Alphabétisation et éducation en Inde, 2009. Jean-Pierre CABESTAN et Tanguy LE PESANT,L’esprit de défense de Taiwan face à la Chine, 2009. Chloé SZULZINGER,Les Femmes dans l’immigration vietnamienne en France de 1950 à nos jours, 2009. Marc DELPLANQUE,Le Japon résigné, 2009. Alain LAMBALLE,L’eau en Asie du Sud : confrontation ou coopération ?, 2009. Stephen DUSO-BAUDUIN,Sociostratégie de la Chine : dragon, panda ou qilin ?, 2009.

Frédéric Beraha

APPRENDRE DE LA CHINE ET S’Y ORIENTER

© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-336-00347-4 EAN : 9782336003474

PREFACE On a déjà beaucoup écrit sur la Chine. De ces lectures, je retiens qu’il me faut éviter : L’approche journalistique, du type « Mes impressions en Chine», qui livre au lecteur occidental quelques faits de société, plus ou moins sans analyse, afin de l’impressionner, de le faire réagir ou de susciter chez lui des sentiments comme la peur, l’envie ou l’admiration. L’approche philosophique, que ma formation d’ailleurs ne me permet pas, et qui essaie de rapprocher ou d’opposer les modes de pensée chinoise et occidentale. J’ai donc tenté, d’adopter une méthodologie typiquement chinoise, permettant au lecteur de comprendre le mode de fonc- tionnement de la pensée chinoise par le mode d’exposition même de mon sujet. Ainsi, l’approche conceptuelle de ce texte permet- elle une véritable démonstration des méthodes d’analyse utilisées par les Chinois : à partir d’un recueil d’expériences vécues, sans références ni chiffres à l’appui, décrire les relations qui peuvent exister entre des histoires, des pratiques et des systèmes de pensée, sans chercher ni à les caractériser ni à les classifier. Cette expérience est nécessairement limitée et partielle. Le vécu personnel est mon seul guide, et je le revendique comme une force. C’est ainsi que fonctionne la pensée chinoise, elle aussi. Ce vécu s’appuie sur trente années de proximité avec la Chine, au travers d’expériences professionnelles multiples dans le champ des affaires comme dans le champ culturel, ainsi que sur ma pratique du mandarin qui, de longue date, m’a permis de plonger dans la littérature chinoise classique et contemporaine. Le jour où me fut confiée par « HEC Paris » la direction en Chine des programmes de formation des cadres d’entreprises chi- noises (EMBA), comme le jour où il me fallut à l’inverse bâtir des séminaires destinés aux entreprises françaises ou européennes dési- reuses d’aborder la Chine (Learning Expeditions), j’ai été confron- té à la double question suivante : Qu’avons-nous à apprendre à la Chine ?

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Qu’est-ce que la Chine a à nous apprendre ? Dans l’un et l’autre cas, il s’avérait évident qu’il nous fal- lait dépasser bien de nos « certitudes»managériales, puisées dans un corpus américanisé à l’extrême, et qui, elles-mêmes s’avèrent souvent inaptes à représenter les réalités de nos entreprises occi- dentales. Dans les affaires, comme dans bien d’autres domaines, la Chine et l’Occident ont à confronter leurs modèles, et les enrichis- sements réciproques d’une telle confrontation dépassent largement le champ d’un échange de « savoir–faire », ou de méthode de fonc- tionnement formatée. Car l’entreprise est par excellence le lieu où l’on s’approche le plus de la réalité des enjeux d’une sociétéet de la complexité des relations au sein du corps social. S’interroger sur ses modes de fonctionnement renvoie nécessairement, bien au-delà des champs du business : à la culture, l’histoire dans laquelle elle s’inscrit, deux fac- teurs qui façonnent voire ossifient des formes originales de savoir, de principes philosophiques, et de pratiques rela- tives au pouvoir, aux relations humaines, au rapport à la vie, à sa politique et à son ambition au sein d’un monde com- plexe et aujourd’hui globalisé, donc à la façon dont elle se positionne à l’intérieur de ce monde et y envisage les rap- ports sociaux. Faire se rencontrer la Chine et l’Occident suppose donc la prise en compte de l’histoire des deux acteurs, de leurs évolutions socié- tales, autant que celle de leurs ambitions ou de leurs objectifs éco- nomiques inscrits dans le « Vouloir faire du business ensemble ». Les deux premiers chapitres de ce livre seront consacrés à ces deux sujets. L’économie globalisée est le lien qui unit les peuples par les échanges, et ce sont les sujets même de ce lien qui vont s’en trou- ver transformés. S’implanter durablement en Chine, pour une en- treprise occidentale génèrera chez elle au moins autant de change- ments qu’a générés chez les Chinois leur accession au marché mondial.

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Si nous percevons ces derniers aisément (la Chine s’est mo- dernisée, les Chinois se sont enrichis, etc.). Nous sommes encore loin d’imaginer ce qu’une plongée dans le monde chinois pourra engendrer chez nous de transformations. Nous avons banni la vision trop fréquente qui ne s’attache qu’à pointer les différences entre deux mondes supposés, constitués en « sujets » distincts. La Chine abrite la diversité culturelle de l’Europe, en possède les dimensions et la dépasse de trois fois en population. Les facteurs qui nous différencient ont autant d’influence que les convergences entre nos deux mondes. Cela est particulièrement perceptible au niveau sociétal, chez les jeunes et les femmes, dont la situation et les aspirations seront longuement analysées. Ce sont ces convergences qui offriront à nos entreprises les opportunités marketing de son implantation en Chine. A travers une étude de cas concernant le secteur économique du luxe, nous verrons concrètement à quel type de questions ren- voie la volonté de faire du business en Chine, et combien cette volonté nous confronte aux valeurs de l’histoire, de la culture et des modes de vie autant qu’aux valeurs économiques. Vouloir s’implanter en Chine, c’est accepter de comprendre l’autre dans son acception globale, donc accepter de remettre en cause ses propres certitudes. C’est un des principaux buts de ce livre que d’en faire prendre conscience à nos Directions Générales. Tout expatrié a rencontré la difficulté qui existe à expliquer à sa direction ce qu’est la réalité complexe de la Chine dans laquelle il évolue. Ce texte devrait l’aider à sensibiliser son entreprise sur une question qui n’est pas si simple ? et à l’obliger à confronter nos valeurs dans la pratique. Pour se préparer à affronter une multiplication des échanges avec la Chine, il nous faut plus que d’essayer de la comprendre : il nous faut accepter d’apprendre d’elle.

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