Autopsie de l autorégulation de la presse Haïtienne
59 pages
Français

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Autopsie de l'autorégulation de la presse Haïtienne , livre ebook

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Description

Haïti a toujours réuni les ingrédients de l'information-spectacle à la source de laquelle se désaltère la presse. Overdose politique, corruption-business, hargne à devancer les concurrents dans la diffusion de scoops sont les plaies d'une presse victime de mimétisme servile. Dès lors se pose la question éthico-politique : que doit-on faire de cette presse déchue, putréfiée ? Le présent ouvrage offre un cadre procédural à l'aune de l'Éthique de la discussion de Jürgen Habermas et de l'Éthique reconstructive de Jean-Marc Ferry devant servir de tablature à l'autorégulation de la presse haïtienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336874777
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines

Questions contemporaines Série « Questions de communication » Dirigée par Bruno Péquignot
La communication est au coeur de la vie politique, économique et culturelle de la société contemporaine. Cette série, dans le cadre de la collection « Questions Contemporaines » publie des ouvrages qui proposent des approches interdisciplinaires sur les questions de communication.
Déjà parus
Albin WAGENER, Systémique des interactions , 2019.
Boris BARRAUD, Désinformation 2.0. Comment défendre la démocratie ? , 2018.
Orphée GORÉ et Paul-Hervé AGOUBLI (dir.), Les réseaux sociaux en ligne, problématique des nouvelles transparences , 2018.
Didier HALLOY, Le canard enchainé : l’information mise en scène, 2016.
Odilon CABAT, Sous le sceau de la marque , 2013.
Rodolphe DALLE (dir.), Didactique de la communication , 2013.
Titre

Lafontaine O RVILD




Autopsie de l’autorégulation de la presse haïtienne

Considérations éthico-politiques


Préface du Pr Luné Roc Pierre Louis
Copyright

















© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-87477-7
Dédicace


À la presse haïtienne
À la Fondation Connaissance et Liberté
À mes jumelles : Anne Maëva et Anne Maëlise
Sapere aude ! Scribere est age
Remerciements
L’aboutissement de ce travail marqué par d’intenses péripéties, témoigne d’une aventure soutenue par des personnes issues d’horizons divers que je tiens à remercier. Elles m’ont apporté, avec générosité, leur soutien à la réalisation du présent ouvrage.
Gratitude au Professeur Luné Roc PIERRE LOUIS pour m’avoir ouvert le chemin vers les joies et les labyrinthes de la recherche ; et d’avoir accepté de préfacer l’ouvrage. Toute ma reconnaissance va à l’endroit de Francesca K. THEOSMY et Emmanuel Marino BRUNO pour la relecture du tapuscrit.
L’ouvrage n’aurait pas été possible sans le support de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), qui m’avait octroyé une contribution financière pour la mener à terme. Cette généreuse institution a droit à ma plus sincère reconnaissance.
Mes sincères remerciements au Secrétaire de rédaction de Le Nouvelliste, M. Jean Phares JEROME, au Secrétaire de SOS Journalistes, M. Joseph Guyler Cius DELVA, au Responsable de communication de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) en Haïti, M. Jeffrey Clark LOCHARD, à la Coordonnatrice du Réseaux des Femmes des Radios Communautaires Haïtiennes (REFRAKA), Mme Marie Guyrleine JUSTIN, pour leur participation à mon investigation sur les dédales de l’autorégulation d’un contre-pouvoir dans l’espace médiatique haïtien.
Je reste redevable à Linda THÉVENIN, Floriane JEAN qui m’ont soutenu dans cette aventure.
Je tiens également à remercier chaleureusement mes parents (Mme Gerlincia DALLAS et M. Arthur ORVILD) et ami(e) s qui, par leurs conseils, soutiens et encouragements, m’ont accompagné dans ce parcours.
Préface
Faire-voir, faire-entendre, faire-croire et faire-rêver sont des marqueurs symptomatiques de l’ illusio mediatica (l’illusion médiatique). Les médias étant de véritables démiurges générateurs de chimères. Contre-pouvoirs qu’ils furent dans l’Haïti du milieu des années 1980, ils se métamorphosent juste en quelques années en hyper-pouvoirs sinon en superpouvoirs.
À cet égard, les médias participent au surgissement de ce que j’appelle le médiapopulisme, lequel renvoie à la substantialité d’un pouvoir politique que seul scelle le mythe du peuple claironné à tort et à travers. Il s’agit donc d’un pouvoir politique où seuls ils en constituent le τόπος ( topos ). Dit autrement, l’espace médiatique tend à devenir le seul espace de traitement des grandes questions politiques, sociales, économiques voire culturelles, alors qu’il devrait seulement servir à en discuter et, le cas échéant, la parole médiatique, le récit médiatique, tend à s’imposer comme seule forme de légitimation possible, pour autant qu’elle cèle une hyperlabilité qui se manifeste dans une polyphémie où il s’agit de dire, de raconter, de parler le plus possible en escomptant une persuasion à prétention absolue.
Aussi les médias haïtiens conduisent-ils à l’aliénation pour avoir induit un conformisme et une apathie bon teint qui prétendent remplacer l’engagement et l’agir responsable du citoyen devenu étranger à lui-même. Cette aliénation se transmute particulièrement sous forme de suivisme où, d’une part, les citoyens désormais réduits à de simples individus se laissent emporter par la manipulation résultant du double jeu ambigu et conjugué des protagonistes du médiapopulisme, c’est-à-dire les politiciens populistes et les acteurs médiatiques qui, dans le meilleur des cas, ne défendent que des intérêts à soi contingents, mais sous le masque des intérêts de la communauté politique. Et où, d’autre part, ils s’illusionnent que les médias remplacent les efforts qu’ils se doivent de faire, les sacrifices qu’ils se doivent de consentir et surtout l’engagement dont ils se doivent de faire preuve.
Une forme symptomatique d’un tel suivisme se retrouve fort souvent chez des protagonistes politiques ou de tout acabit assimilé, invités dans des émissions radiodiffusées ou télédiffusées de débat pour ainsi dire qui ne font que traduire les propos du journaliste ou du média en question. Il ne s’agit pas d’analyser pour argumenter leur position, mais surtout parler pour faire plaisir au journaliste ou au média hôte. Sans doute par le biais de ce modus faciendi erratique, les protagonistes en question s’enlisent-ils dans l’illusion selon laquelle les médias seraient une instance de pouvoir ou pour le dire à l’instar des contes de fées, la presse serait le quatrième pouvoir.
Illusion combien débile trahissant une naïveté fort étrange, car tout se passe comme si des acteurs politiques qui ne songent qu’à s’emparer du pouvoir ne savent pas exactement les propriétés et les spécificités qui consacrent tel ou tel pouvoir. Les médias, comme le rappellerait Patrick Charaudeau, ne sont pas une instance de pouvoir. De même, ils ne transmettent pas ce qui se passe dans la réalité sociale, ils imposent ce qu’ils construisent de l’espace public et ce, selon la logique, pour paraphraser Philippe Marion, de la genèse de leurs propres chimères où ils fictionnent autant qu’ils fonctionnent.
Mutatis mutandis , c’est donc dans le travestissement de la réalité par l’imposition de leur construction de l’espace public que sied toute la puissance indéniable qu’exercent les médias dans une formation sociale comme celle d’Haïti. Dans l’Haïti de ces décennies, les médias dictent ce qu’il faudrait appréhender comme étant le réel et les médias font prévaloir qu’ils seraient le seul pouvoir tout court et ils ne sont pas loin de revendiquer que ce pouvoir doit s’exercer dans l’absoluité.
C’est ainsi que les médias haïtiens parviennent à faire passer la mascarade électorale ou pour le dire en termes savants, les dionysiaques plébiscitaires du 16 décembre 1990 pour des élections dignes du nom en l’affublant d’ailleurs des épithètes homériques : élections libres, démocratiques, crédibles sans précédent dans l’histoire d’Haïti, tandis qu’en novembre 2015, au prix de leur acharnement vers un gouvernement provisoire, ils parvinrent à imposer l’inverse jusqu’à la reprise du processus électoral pour les mêmes résultats. Et ce n’est pas tout. Le plus cynique demeure la manière dont les médias haïtiens réhabilitent les protagonistes des régimes antérieurs et les présentent comme vertueux, honnêtes voire sages ou encore la manière à peine voilée dont ils incitent à la violence quotidienne dans un pays où déjà dort taphyquement la banalité du mal.
Cette sédimentation, c’est bien d’elle qu’il s’agit dans l’autopsie de Lafontaine ORVILD. C’est un ouvrage qui a le mérite de procéder à

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