Capitalisme ou Technocratie ?
115 pages
Français

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Capitalisme ou Technocratie ? , livre ebook

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Description

Au centre du débat proposé par cet ouvrage, une question : vivons-nous encore dans un régime caractérisé par les rapports sociaux capitalistes ? Ou sommes-nous passés vers un mode de production technocratique ? Mêlant enquêtes thématiques sur différents champs (enseignement supérieur, industrie pharmaceutique, urbanisme, filière nucléaire), focus sur des secteurs clés (métropoles, Caisse des Dépôts et Consignations, CAC40, EDF, SNCF et Association Française des Entreprises Privées) et débats théoriques sur le mode de production, les contributions réunies ici tentent d'apporter des ouvertures sur une question sociale et politique au coeur de notre époque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 février 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336865492
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Sociologies et environnement
Sociologies et environnement Collection dirigée par Salvador JUAN
Le « progrès » est aussi progrès d’une menace de plus en plus exportée vers les pays les plus dépendants. Trop peu de travaux sociologiques émergent pour rendre intelligibles les tendances profondes d’une société à la fois plus inhumaine, plus dangereuse pour les équilibres du milieu et plus riche. La collection Sociologies et environnement est née de ce constat. Certes, selon le mot du poète Hölderlin, avec la menace croît ce qui sauve , mais seule une conscience informée des risques et de ce qui provoque la dégradation tant de la qualité que des conditions de vie est susceptible de se concrétiser en réformes humainement supportables et socialement admissibles…
Dans une perspective socio-anthropologique et critique tant des questions d’environnement global que d’écologie urbaine, en articulant les interprétations théoriques et les résultats empiriques, la collection Sociologies et environnement entend participer à l’émergence de cette conscience sociale. Elle présente aussi les alternatives portées par les mouvements sociaux et les pratiques de résistance contestant le productivisme ou la domination des appareils technocratiques.
Ouvrages parus
Sous la direction de Sylvain Barone, Rémi BARBIER, François DESTANDAU et Patrice GARIN, Gouvernance de l’eau : un mouvement de réforme perpétuelle ?, 2018.
Rodrigue COUTOULY L’écologie au secours de l’économie, Inventer les outils d’une nouvelle prospérité, 2015.
Aurélie ROUSSARY, De l’eau potable au robinet ? Santé, environnement et action publique , 2013.
Jean-Michel PANOFF (dir.), Le risque biologique. Une approche transdisciplinaire, 2013.
Frédéric GOULET, Danièle MAGDA, Nathalie GIRARD et Valeria HERNANDEZ (dir.), L’agroécologie en Argentine et en France. Regards croisés , 2012.
Abdelhamid ABIDI et Jacques FIALAIRE (dir.), Quelle gouvernance au service de la mobilité durable ? 2011.
Michelle DOBRE et Salvador JUAN (dir.), Consommer autrement , 2009.
Igor BABOU, Disposer de la nature : enjeux environnementaux en Patagonie argentine , 2009.
Sylvia BECERRA et Anne PELTIER, Risques naturels et environnement. Recherches interdisciplinaires sur la vulnérabilité des sociétés , 2009.
Titre

Sous la direction de Simon LE ROULLEY et Mathieu UHEL






C APITALISME OU T ECHNOCRATIE ?

Sociologie des transformations sociales et politiques contemporaines
Copyright

























© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-86549-2
Exergue

Le GURVITCH, Groupe Universitaire de Recherche sur les Valeurs et l’Idéologie de la Technocratie comme Classe Hégémonique est un groupe de chercheur-e-s réuni-e-s par Salvador Juan pour s’intéresser aux transformations de la domination contemporaine. Cet ouvrage est le second produit pas ce groupe de recherche après La Technocratie en France : une nouvelle classe dirigeante ? publié en 2015 aux éditions du Bord de l’Eau.
INTRODUCTION
Par Mathieu Uhel
Dans le débat politico-médiatique contemporain, la figure du technocrate est régulièrement mobilisée, que ce soit pour encenser la neutralité politique de l’expert ou pour dénoncer la confiscation démocratique de décideurs non élus. Face à des gouvernements remettant en cause les fondations ordolibérales 1 de l’Union Européenne, comme en Grèce dans les premiers temps de la mandature de M. Tsipras, les discours médiatiques, politiques et patronaux en appellent à la substitution de ces majorités élues par un groupe de technocrates, censé appliquer les mesures d’ajustement structurel nécessaires au redressement économique du pays. A l’inverse et dans le même contexte de développement des déficits publics, une critique populaire et politique a émergé dans les États européens, critique qui fustige le rôle des technocrates vidant l’Europe de toute substance démocratique et imposant des mesures d’austérité responsables de l’accroissement des inégalités et de l’augmentation du chômage. Deux appréciations opposées autour d’une même réalité, l’existence d’un groupe ou d’une caste d’experts, agents publics européens, monopolisant le savoir et produisant le droit, en lien étroit avec les représentants du monde patronal 2 .
Omniprésente dans les discussions sur le mode de gouvernement de l’Union Européenne, cette polémique portant sur le pouvoir des experts en politique s’est exprimée de façon inattendue dans le contexte des élections législatives françaises de 2017. Durant la campagne électorale, la formation partisane du président de la République (homme politique ayant fait ses classes à l’IEP et à l’ENA pour devenir inspecteur des finances, avant de pantoufler vers la banque Rothschild, puis de s’engager en politique dans le sillage du Président Hollande) a mobilisé l’expression « société civile » comme argument d’un renouvellement du personnel politique face à des professionnels de la représentation ayant suivi leur cursus scolaire dans les Grandes Écoles avant d’entamer une carrière dans l’appareil d’État. Les candidats de La République En Marche et du Modem à la députation seraient pour une large majorité des « novices » en politique, inexpérience qui aurait la vertu de revitaliser la démocratie parlementaire. L’analyse du profil social des candidats et des députés du parti présidentiel montre néanmoins une réalité assez éloignée de l’affichage médiatique.
Si la liste LREM-Modem n’est pas exempte de ces professionnels de la politique tant décriés (élus sortants, au parlement ou dans les collectivités territoriales, principalement issus du Parti Socialiste), les fameux « novices » ont pour nombre d’entre eux occupé un mandat par le passé ou mené une campagne comme candidat lors de précédents scrutins d’une part, ou ont appartenu à un cabinet ministériel ou occupé un poste d’assistant parlementaire, d’autre part 3 . Derrière l’arbre des élus sortants se cacherait donc la forêt des experts et des conseillers politiques. De plus, l’analyse des trajectoires scolaires permet de mettre en évidence la surreprésentation des diplômés du supérieur sur les bancs de la majorité présidentielle, où se concentre d’ailleurs la plupart des titulaires d’un doctorat. Par ailleurs, sur plus d’un tiers de députés ayant fréquenté les Grandes Écoles (science po, école de commerce, ENA ou ENS), la grande majorité se trouve dans les rangs du groupe LREM – Modem 4 . Des novices, certes, mais plutôt bien formés et encadrés… Enfin, les députés de la majorité montrent aussi et surtout une claire appartenance de classe lorsque l’on s’intéresse à leur profil socioprofessionnel : près de 70 % d’entre eux sont issus de la bourgeoisie (chefs d’entreprise et profession libérale) ou de la classe d’encadrement (cadres du privé et public) 5 . L’argument médiatique de la « société civile », agrégat de citoyens ordinaires et non partisans censés œuvrer pour l’intérêt général, masque mal la position de classe d’agents fortement dotés en capitaux économiques, sociaux et culturels, dont certaines trajectoires professionnelles laissent entrevoir d’évidents conflits d’intérêts.
Si le bruit médiatique se focalise sur la figure du technocrate politique, que ce soit à l’échelle nationale ou européenne, cet écho a le mérite de constituer un point d’appui pour celles et ceux qui se penchent sur l’appropriation des savoirs dans la production et la reproduction de nos sociétés capitalistes contemporaines. L’usage récurrent du terme dans l’« opinion publique », usage rarement étayé théoriquement et empiriquement, montre l’importance renouvelée d’un chantier scientifique contradictoire sur ce concept maintenant ancien, en élargissant l’acception de la technocratie au secteur privé et aux porosités entre les sphères économiques et politiques. C’est ce chantier que le Groupe Universitaire de Recherche sur les Valeurs et l’Idéologie Technocratiques, Classe Hégémonique (GURVITCH) a (ré) ouvert a

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