Carnet de recherche :

Erwan Delon

Description

Cette recherche de trois mois en "immersion" dans une région montagneuse et rurale du Sud-Maroc permet à l'auteur de présenter des éléments concernant l'écosystème (la palmeraie, les croyances et pratiques liées aux végétaux et aux animaux) ; l'architecture (casbahs et ksour) ; la langue tamazight et ses spécificités ; les différents constituants de la population du Todgha (les tribus et rapports inter-tribaux).

Sujets

• Maroc
• Anthropologie
• Ethnologie
• Civilisation
• Afrique subsaharienne

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 31 octobre 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782336855097
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

Socio-anthropologie Collection dirigée par Pierre BOUVIER

Dernières parutions

Léa SALMON-MARCHAT,Les enfants de la rue à Abidjan,2004. Jacques BERNARD,Socio-anthropologie des joueurs d’échecs,2005. Pierre Noël DENIEUIL,Fltures du travailemmes et entreprises en Tunisie : essai sur les cu féminin,2005. Erwan DELON,Jeunes Bretons ou « l’identité enchanteresse » ?,2007. Alain (Georges) LEDUC,Roger Vailland (1907-1965) : un homme encombrant,2008. Caroline MORICOT (sous la dir. de),Multiples du social. Regards socio-anthropologiques,2010. Jacques HAMEL,L’analyse qualitative interdisciplinaire. Définitio n et réflexion,2010. Philippe PESTEIL,L’émotion identitaire en Corse. Un territoire au cœur,2010. Seung-Yeon KIM,Chômeurs, Anthropologie d’un mouvement social,2014.

Erwan Delon

C ARNET DE RECHERCHE : T INGHIR, DES B ERBÈRES DU M AROC Identité Amazigh et langue tamazight dans le Todgha

© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-85509-7

à François de Bissy

Introduction

J’ai vécu un séjour de trois mois au Maroc en tant que chercheur associé au Centre Jacques 1 2 Berque . Ceci dans le but d’une recherche en « immersion » dans une région montagneuse et rurale, 3 plus précisément dans la ville de Tinghir (1360 m d’altitude). Cette ville se situe au Sud-E st du Maroc, dans le Drâa Tafilalet, à 370 km de Marrakech, et pratiquement à équidistance des villes de Ouarzazate (150 km) et d’Errachidia (135 km).

4 Ville berbère du Haut Atlas, Tinghir compte 31 ksou r , et a selon le recensement national de 2004, une population de 36 391 habitants pour le centre-ville ; cependant si l’on prend en compte la totalité des habitants de l’oasis qui s’étend sur p rès de 30 kilomètres, nous arrivons à une 5 estimation allant de 86 500 à 100 000 personnes y vivant. Out re les montagnes, l’immense palmeraie et les Gorges du Todgha on trouve aussi une mine d’argent (Mine d’imiter).

6 Carrefour géographique et commercial, Tinghir est devenue capitale de Province en 2009. Avant la ville dépendait administrativement de Ouarzazate. La région est connue pour être dissidente et rebelle. Elle a été le théâtre de guerres tribales puis de conflits contre les puissances coloniales 7 étrangères. La France notamment, rencontra une résistance acharnée à la Bataille de Bougafer et ne réussit à soumettre les tribus Ait Atta qu’au bout de quarante jours de blocus et de bombardements 8 9 (communes rurales d’Iknioune et Taghzoute N Ait Atta.). Goulmima ville de 15000 habitants localisée à 75 kilomètres de Tinghir est connue pou r avoir provoqué le Roi Hassan II, lors de sa 10 11 visite dans la ville en 1983 . Enfin les gens se sont dressés contre l’exploitant de la mine d’imiter accusé de polluer les sols au mercure et au cyanure.

En 2011 la langue et la culture amazighe étaient officiellement reconnues dans la constitution marocaine. Les Berbères du Maroc tournaient une pag e importante de leur Histoire. La langue berbère (tamazight) hier encore stigmatisée est maintenant enseignée à l’école, le tifinagh (alphabet berbère inventé par les Touaregs) se retrouve désor mais sur les panneaux de signalisation, les 12 frontons des écoles et des mairies et jusque sur des documents officiels du Makhzen .

Après une recherche de thèse ayant pour thème : le sentiment d’appartenance des jeunes Bretons, qui m’avait révélé les problématiques liées au mili tantisme, à l’environnement et aux questions linguistiques, j’étudie l’impact de cette nouvelle politique culturelle sur les populations et les institutions pour saisir les réalités engendrées par cette « révolution des mentalités ».

1. Centre Jacques Berque : Institut français de recherche à l’étranger fondé en 1991 à Rabat (Maroc). 2. Être pendant trois mois un habitant de Tinghir parmi les autres. 3. Tinghir : ville située dans le Haut Atlas dans la région du Souss Massa Drâa. 4de Ksar : ensemble de maisons protégées par un mur.. Pluriel 5004 et que nous ne disposons pas de donnéescar le dernier recensement date de 2 . Estimation, globales et fiables concernant les chiffres de l’émigration intérieure et extérieure (légale et illégale). 6. Subdivision administrative marocaine. Cette province porte le nom de son chef-lieu : Tinghir. La province de Tinghir existe depuis 2009. Auparavant Tinghir dépendait de la province de Ouarzazate. 7. La Bataille de Bougafer débuta lel3 février 1933. 8taghzoute signifie un. Etymologiquement grand champs fertile. On retrouve ce nom à Agadir, à Oujda et en Kabylie. 9langue tamazight Le N devant un nom est possessif.. En 10des chiens égorgés : En 1983 Hassan II avait annulé l’Aïd Elkébir, seule la famille royale. Affaire « sacrifierait deux agneaux pour tous les Marocains ». Pour protester des bergers Ait Mrghad avaient suspendu deux chiens égorgés en haut du portail du ksar de Goulmima, avec une pancarte portant l’inscription : «Hassan II a égorgé deux agneaux. Nous, on égorge deux chiens». 11ligne, consulté le 23/09/2014. En http://www.lexpress.fr/actualité/monde/afrique/maroc-les- indignes-de-tinghir_1068891.HTML