Choisit-on d entrer en établissement pour personnes âgées?
192 pages
Français

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Choisit-on d'entrer en établissement pour personnes âgées? , livre ebook

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Description

Aujourd'hui en France, choisit-on d'entrer en établissement ? Cette décision est-elle encore le lieu de l'exercice du libre arbitre de la personne concernée ? N'est-elle pas, le plus souvent, le résultat d'une décision contrainte, un non-choix pour quelqu'un qui n'est déjà plus considéré comme un citoyen libre de ses choix ? L'Union Nationale des Instances et Offices de Retraités et Personnes Agées (UNIORPA) publie ici les actes d'une de ses journées d'études.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296689626
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Choisit-on d’entrer en établissement
pour personnes âgées (EHPAD) ?
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10640-6
EAN : 9782296106406

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
UNIORPA


Choisit-on d’entrer en établissement
pour personnes âgées (EHPAD) ?
La Gérontologie en Actes
Dirigée par Jean-Jacques Amyot


L’évolution des connaissances sur le vieillissement et les constantes mutations de l’action gérontologique requièrent une large diffusion des études, des recherches et des actes de colloques, véritables brassages d’idées, de concepts, de pratiques professionnelles et de politiques publiques qui participent à l’innovation.

La collection La gérontologie en actes a vocation d’éditer ces contributions qui accompagnent le développement de l’action auprès des personnes âgées.

Déjà parus

Jean-Jacques Amyot, Michel Billé (Sous la direction), Vieillesses interdites , 2004
Michel Billé, La chance de vieillir , 2004
Colette Eynard, Didier Salon, Architecture et gérontologie , 2006
OAREIL, Le vieillissement des immigrés en Aquitaine , 2006
Jean-Jacques Amyot, La naissance de la gérontologie. Jean Bassaler, témoin et acteur , 2006
UNIORPA, Le traitement social de la vieillesse , 2006
Blandine Orellana-Gélain, Communiquer avec les personnes âgées. Guide Pratique , 2007
Gaëtan Macaluso, Le stress chez les personnes âgées , 2008
Sophia Belhadjin-Gongon, Regards d’un médecin sur la fin de vie en gériatrie. Et si c’était moi ?, 2009
Remerciements à


La Ville du Mans
L’Office des Personnes Âgées et Retraitées du Mans
PRÉAMBULE


L’UNIORPA (Union Nationale des Instances, Offices des Retraités et Personnes Agées) a depuis toujours eu pour objet de favoriser les échanges, le dialogue ; la confrontation d’idées sur toutes les questions liées à l’avancée en âge, au statut des plus âgés de nos concitoyens dans la société française contemporaine et au traitement social et médicosocial dont, vieillissant, nous faisons l’objet.
Pour favoriser cette mise en débat public, l’Union Nationale a publié, à plusieurs reprises les actes de ses colloques ou congrès et l’essentiel de ses travaux {1} . C’est cette volonté qui nous guide en publiant les actes de ce colloque. L’entrée en établissement constitue en effet une décision difficile à prendre. Elle entraîne souvent chez nombre des protagonistes de fortes culpabilités. Elle a des incidences économiques importantes pour les personnes âgées et leurs proches. Elle détermine un mode de vie très particulier et sur lequel il est bien rare que l’on puisse revenir. Les décideurs doivent à cet égard prendre des orientations politiques fortes qui engagent l’avenir, etc.
Aussi, alors même que l’UNIORPA ne gère pas d’établissement et que la plupart des offices qu’elle fédère ne sont pas eux non plus dans cette situation, il nous a paru important de prendre le temps de traiter cette question qui travaille nombre de nos contemporains et leurs familles. La qualité des débats nous a paru, une nouvelle fois, mériter une publication. Nous espérons que le lecteur trouvera dans ces pages une source utile de réflexion.

Michel BILLÉ, Président de l’UNIORPA
Ouverture
Jean-Claude BOULARD,
Maire du Mans


Dominique SÉCHET,
Président de l’UNIORPA
Dire oui ou non à l’entrée en établissement, quel choix ?


J’ai accepté d’ouvrir vos travaux. Je ne pourrai malheureusement pas y assister, le mardi étant une journée, comme les autres journées du reste, où le Maire doit être présent dans beaucoup d’endroits dans sa ville mais j’ai tenu à être présent au moment de l’ouverture, d’abord pour féliciter le Président de l’UNIORPA d’avoir pris cette initiative. Votre assistance nombreuse est le signe du bien-fondé de l’initiative qui a été prise et de la pertinence de la question posée.

Je voudrais aussi remercier les intervenants, les acteurs, le Président de l’UNIORPA, Dominique Séchet, et également l’animateur, Monsieur Billé, qui a écrit, me semble-t-il, un livre qui a un merveilleux titre : « La Chance de Vieillir ».

Je voudrais dire deux mots à ce sujet.

Le plus grand progrès du XXème siècle, du siècle qui vient de s’écouler, c’est le doublement de l’espérance moyenne de vie. Il a fallu deux mille ans pour faire un premier doublement de vingt à quarante ans. On était un peu autour de quarante ans au début du XXème siècle. On l’a quasiment doublé en un siècle.

Cet objectif n’a figuré dans aucun programme politique. Vous pouvez relire tous les programmes politiques du XXème siècle, vous ne trouverez pas une trace sur cet objectif qui était pourtant là. C’est ainsi du reste que fonctionnent les grandes sociétés. Les grandes avancées, ce qu’a été par exemple, l’avancée pasteurienne au XIXème siècle, qui a été en termes de santé une immense avancée.

Là aussi, vous ne verrez rien dans les programmes politiques du dix-neuvième. Les sociétés, de temps en temps, font un choix implicite, non formulé, mais majeur. Cela s’appelle d’ailleurs les mouvements sociologiques, et c’est dans ce sens-là que les sociologues se penchent pour expliquer pourquoi une société chemine de façon implicite vers des progrès tout à fait décisifs.

Le cas du vieillissement en est un. Et souvent quand je rencontre des personnes qui se plaignent de telle ou telle douleur, de ce qu’on vieillit, oui, bien sûr, je leur dis : « Est-ce que vous connaissez une autre façon de vivre longtemps que d’accepter de vieillir ? Il faut prendre les choses ainsi et sourire ». En général on me dit : « Monsieur le Maire vous avez raison, il vaut mieux voir ça dans ce sens », donc un progrès évident.

En même temps, comme toujours, cette chance, faut-il encore l’accompagner, l’assumer, et la mettre en valeur. C’est tout le débat de votre journée qui ne se résume pas bien sûr à la question des établissements et de l’entrée en établissement. Il y a d’autres manières, d’autres lieux où on peut poursuivre sa vie mais c’est vrai que parmi les lieux où on peut être, les uns comme les autres, amenés à aller, et c’est pas mal d’y réfléchir, l’établissement peut faire partie de la route.

Vous avez posé la question sur le choix d’entrer dans un établissement. Je me garderai bien d’y répondre pour deux raisons : d’abord c’est maladroit de répondre à la question posée au moment où commence un débat.

Deuxièmement, j’ai la modestie de ne pas avoir totalement la réponse et de risquer de changer d’avis dans une journée où je réfléchirais à cette question. Simplement, je vous soumets deux questions d’ordre méthodologique :

La première, c’est qu’avant même de se dire : qu’est-ce qu’on choisirait, est-ce qu’on a vraiment le choix ? C’est la première question. On pense toujours que les hommes sont libres de leurs choix. C’est plus compliqué. D’abord on peut avoir perdu toute autonomie de choix. Quelqu’un peut être amené à choisir pour nous. Je connais des couples où malheureusement le maintien à domicile devient pour l’une des parties un choix qu’il ne peut plus assumer et avec déchirement, il va choisir pour l’autre. Ce n’est pas la personne concernée qui choisit. Elle n’a plus l’autonomie de choix.
Deuxième élément : les données financières. Pour pouvoir choisir, faut-il encore avoir les moyens financiers de le faire.

D’où cette problématique préalable : est-ce que nous sommes libres de nos choix ? Et là vous pouvez relire toutes les œuvres des sociologues, ils vous diront que nous sommes des êtres situés dans une société et que notre degré de liberté de choix est très dépendant de l’environnement qui est le nôtre. Il n’y a pas de réponse complète à cette question préalable : sommes-nous libres de nos choix ? 

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