Cohabitation interculturelle au Bénin
166 pages
Français

Cohabitation interculturelle au Bénin , livre ebook

-

166 pages
Français

Description


Lire la collection : Afrique - politiques publiques, sécurité, défense

L'altérité et l'ipséité, thèmes brûlants au coeur du débat du vivre-ensemble, s'expriment tantôt en termes de rivalités, tantôt en catégories d'enrichissement réciproque. La cohabitation interculturelle revêt au Bénin une certaine spécificité. Comment gérer aujourd'hui ces deux types de relations, rivalité et amitié, afin qu'elles soient facteurs d'une paix durable et d'une cohésion nationale avérées où chacun assume pleinement sa différence tout en s'ouvrant à l'acceptation de l'autre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 46
EAN13 9782336357904
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bénin, une certaine spéciIcité. Fraternelle, amicale et tissée
Comment gérer aujourd’hui ces deux types de relations aIn
des Conits et Paix. Il est co-auteur, avec Francis Barbey, de l’ouvrage :
Paris, L’Harmattan, 2012. Il est professeur-chercheur et responsable du département de théologie systématique à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest/Unité Universitaire d’Abidjan.
Gaston Ogui Cossi
COHABITATION INTERCULTURELLE AU BÉNIN Poids des préjugés ethniques et quête de la paix
Cohabitation interculturelle au Bénin
Afrique : politiques publiques, sécurité, défense
Collection dirigée par Dominique BANGOURA
Cette collection a pour objet de publier des analyses qui portent sur l’ensemble des politiques publiques en Afrique : politiques démocratiques, sociales, sécuritaires, diplomatiques et de défense ayant vocation à assurer la paix civile, la paix entre les Etats et le développement. Elle donne un éclairage nouveau sur les acteurs internes, régionaux et internationaux intervenant dans ces domaines, sur les rivalités en jeu, les intérêts contradictoires et les menaces, sur les crises politiques et les conflits armés. Enfin, elle identifie les importants défis à relever et les alternatives possibles.
Déjà parus
Alfred BABO, L’« étranger » en Côte d’Ivoire, Crises et controverses autour d’une catégorie sociale,2013. Ibrahima BAH,Les transitions politiques en Guinée de son indépendance à 2010,2013. SOSSA Dorothé Cossi (dir.),Nouvelles démocraties et socialisation politique, 2012.KUMABA MBUTA Wutibaal,L’ONU et la diplomatie des conflits. Le cas de la République démocratique du Congo, 2012.
Gaston Ogui Cossi Cohabitation interculturelle au Bénin Poids des préjugés ethniques et quête de la paix
© L'HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03609-0 EAN : 9782343036090
PREFACE
Il n’est un secretpour personne que la plupart de nos sociétés souffrent de conflits latents ou ouvertsdont l’une des causes fondamentales est le refus du dialogue entre les cultures, je dirais le refus de la différence. Ces maux nous imposent parfois la déconstruction de nos schèmes de pensée et d’agir et la remise en cause de la concorde sociale. Le regard que nous portons sur l’autre, l’étranger et sa culture n’est pas toujours positif. Dès lors, transformer ce regard est, pour nous enseignants-chercheurs, un défi dans la mesure où nous sommes appelés à contribuer à l’amélioration des conditions d’un « vivre ensemble » malgré les différences. L’Abbé Gaston Ogui Cossi, un enseignant-chercheur, est l’un de ceux et celles qui veulent relever ce défi. D’entrée de jeu, l’auteurdépeint les rapports sociaux et culturels souvent infestés de préjugés, de rivalités et de tensions. La vie sociale est ainsi faite. On peut bien dire que les différences identitaires et culturelles sont enrichissantes mais elles restent tout de même sources de conflits. Aussi, l’Abbé Oguidemande-t-ild’élever le débat sur les conflits au niveau « réflexif », (comme si on ne le faisait pas assez) en vue de relativiser le poids des préjugés et des stéréotypes sur les rapports sociaux. Peut-on vraiment relativiser le poids des préjugés quand on sait que ces préjugés ethniques occupent une place importante dans les discours politiques africains ? Je crois, comme l’Abbé Ogui, que les préjugés font partie de nos réalités sociales et culturelles. Ils méritent une attention particulière et doivent être gérés avec dextérité. L’auteur se propose de trouver des mécanismes de gestion des conflits en vue de construire une société où «justice et vérité s’embrassent» et discipline et ordre font bon ménage. Un projet ambitieux! Au fond, l’ambition de 7
l’Abbé Ogui est de construire une «société interculturelle», lieu de communion à l’universel national, où chacun est respecté dans sa particularité. Ce projet ambitieux est le fruit d’une observation empirique de la cohabitation interculturelle entre Yoruba et Baatonu d’un côté et Fon de l’autre. Aux rivalités interculturelles, aux préjugés ethniques inhérents à cette cohabitation, l’Abbé Ogui oppose et propose une amitié interculturelle. Du point de vue méthodologique, l’auteur fait recours à l’interdisciplinarité et met l’accent sur une sorte de « composition du lieu», c’est-à-dire une méthodologie axée essentiellement sur l’expérience socioculturelle de ces trois groupes ethniques, expérience tissée de velléités confligènes et des tensions historiques. Cette démarche empirique jointe àl’enquête sur le terrain, a permis d’aboutir à une conclusion selon laquelle les préjugés ou mieux les rivalités interculturelles ne doivent pas nous empêcher d’inventer un nouvel ordre social caractérisé par les valeurs qui humanisent et respectent la dignité de la personne humaine. Dans cette perspective, vouloir la paix, c’est s’interdire de nier les différences culturelles et c’est accepter que les groupes ethniques se reconnaissent comme entités irréductibles, comme communautés de vie et d’aspirations. Au bout de cette démarche pluridisciplinaire, l’Abbé Ogui démontre que la «différence culturelle n’est pas en soi un obstacle à la cohabitation pacifique des cultures ; elle a simplement besoin d’être gérée avec vérité, respect et justice ». Elle vise la concorde qui selon Raimon Panikkar : «n’est ni l’unité ni la pluralité. Elle est le dynamisme du Multiple vers l’Un sans cesser d’être différent et sans devenir un, et sans atteindre une synthèse plus élevée».Si la différence n’est pas un obstacle à la cohabitation culturelle, comment briser les stéréotypes et les haines interethniques ?
8
L’Abbé Ogui décide derecourir au passé, aux valeurs culturelles « qui ont façonné nos peuples et nos cultures pour servir de levier, on dirait de « pierres angulaires » dans la construction d’un nouvel ordre social où le respect de la différence identitaire est la règle d’or. L’Abbé identifie un mécanisme traditionnel et culturel de gestion des conflits, une alliance interethnique que le Père Holas appelait une « fraternité mystique ». Celle-ci existe déjà entre les Yoruba et les Baatonu comme une « stratégie de protection, d’entraide et de paix». En situant l’alliance interethnique sur le plan symbolique, elle devient une fraternité supra-matrimoniale, supra-ethnique. L’objectif ici est de montrer que là où les canons, les discours politiques prononcés avec faste ne peuvent apporter la paix, la sagesse africaine, le respect de la parole donnée, le dialogue et la solidarité fraternelle issue de la reconnaissance de l’humanité commune instaurent la paix. Toutefois, ces alliances interethniques ne méritent-elles pas une redynamisation et une réactualisation dans le contexte contemporain? L’alliance interethnique n’est-elle pas source d’exclusion ? Car dans l’alliance, il ya les alliés (la communauté des mêmes) et les non alliés…. Pour surmonter le caractère exclusif de l’alliance interethnique, l’Abbé Ogui nous propose d’en extraire le positif susceptible d’universalisation. Parmi les éléments positifs de l’alliance interethnique on note le respect de l’autre,le respect de la fidélité (elle est aujourd’hui une denrée rare dans nos sociétés contemporaines), la confiance inébranlable, l’assistance. Tous ces éléments positifs sont concentrés dans un proverbe africain : « Un frère ne doit pas se trouver à l’ombre alors que son frère gémit au soleil ». Tels sont les éléments nécessaires à la construction d’une société interculturelle caractérisée par
9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents